Encore quelques pas et on y est

Plus que quelques pas et on y est déjà. On s'approche de la ligne d'arrivée, mais aussi de la ligne de depart...

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Agar Devage

Posté sur 05.04.21

C'est pour aujourd'hui. Encore quelques pas et on y est.
 
Ressentez-vous cette atmosphère particulière qui flotte dans l'air ? Sentez-vous l'odeur du départ ? Le tour supplémentaire que nous recevons dans la course de la vie ?
 
Les prochaines heures sont les dernières de l'un des mois les plus élevés et les plus uniques qu'on puisse vivre – le mois d'Eloul. Il a vu beaucoup de prises de recul, d'analyse de soi qui nous ont permis de construire de merveilleux outils de volonté et de renouvellement à l'approche du mois de Tichri, le mois des fêtes, grâce à D.ieu, qui se tient déjà -tel un invité- debout derrière la porte, un bouquet de fleurs à la main.
 
Et dans la vie, pas de secret. Ce qui définit notre réussite, c'est notre investissement et la façon dont on se prépare aux choses. Peu importe le résultat, puisqu'il ne dépend plus que de D.ieu qui guide nos pas.
 
Pourquoi ?
Car pendant cette période particulière, lors d'une de mes heures d'isolement –itbodedoute, comme l'appelle Rabbi Nah'man de Breslev-, je me suis demandée, et j'ai essayé de le faire le plus honnêtement possible, à quoi je voudrais que la nouvelle année ressemble, en comparaison à celle qui s'achève bientôt.
 
En pensant à cette question, une des réflexions qui me sont venues à l'esprit m'a stupéfaite. C'est le fait de découvrir, grâce à une prise de recul approfondie, quelle force a la vie lorsqu'on la vit en remerciant. On voit la vie différemment. Grâce à D.ieu, je n'ai pas vu un seul manque, une seule difficulté, bien qu'il y en ait évidemment, mais en voyant les choses avec foi et en remerciant de tout cœur pour chaque chose, la couleur rose devient prédominante dans le tableau de la vie.
 
J'ai pris du recul sur tout ce que j'ai eu le mérite de vivre cette année, dans le spirituel et dans le matériel, et j'ai été tellement heureuse et joyeuse. Oui, de chaque petite chose même si rien n'est parfait, et la plupart du temps, le côté vide de la bouteille se dressait devant mes yeux, ce qui mettait la chute, les plaintes et la pleurnicherie à ma portée.
 
J'ai observé le parcours de vie sur lequel le Créateur m'a fait avancer. Tous les petits détails qu'Il a pris soin d'y mettre pour moi, marques de Sa Providence Divine.
 
« Le plan selon lequel le monde se maintient ne se répète pas. Chaque jour est une création complètement nouvelle. Tire profit de chaque jour nouveau, autant que tu le peux ». (Extrait de La chaise vide, Likoutey Halakhot).
 
Cette phrase m'a renforcée dans chaque difficulté que je traversais. Je me la répétais et m'efforçais, pendant mon isolement, de remercier vraiment du fond du cœur, d'essayer d'identifier la vérité et de comprendre le message que le Créateur m'envoie à travers chaque situation dans ma vie.
 
« Hagar », je l'entendais m'appeler, « Chaque instant est quelque chose de nouveau et de particulier dans la vie, même en ce qui concerne les choses routinières qui te font généralement tomber dans une certaine grisaille. Dans ces moments-là, tu dois savoir qu'on peut justement agir et grandir plus que d'ordinaire. »
 
Cette année, j'ai ressenti la présence de ma foi, de quelle manière elle était là pour moi, à me soutenir, à me comprendre et surtout, à m'encourager et à m'inspirer confiance. Le Créateur est là, juste à côté de nous, dans chacune de nos respirations, dans chaque prière et chaque parole qui sort de notre bouche.
 
Alors honnêtement, avec la main sur le cœur, quelle année pourrais-je demander ?
 
Une année remplie d'une foi plus grande que celle de l'année qui s'achève. Car la foi, c'est la clé de toutes les réussites. La foi, c'est l'énergie qui nous fait avancer. La foi, c'est la sève qui nous unit. Car seul le Créateur dirige le monde, pas le voisin, ni le patron. C'est comme cela quand on vit avec la foi et qu'on prend tout avec foi et beaucoup de gratitude, on a le mérite de tout voir s'adoucir. Et n'allez pas croire que ça ne concerne que les grands justes, pas du tout. Cela peut être le quotidien de chacun d'entre nous.
 
Eloul était le moment de prendre ses responsabilités et de prendre des bonnes résolutions par rapport à notre vie. Personnellement, j'ai du mal à m'engager sur le futur – combien je prierai et dans quels domaines je me renforcerai. Mais la chose la plus honnête que je puisse dire dans ma confession au Créateur, le point spécifique sur lequel je peux m'engager, c'est de croire, même quand c'est dur, « balancer la logique » et avoir la foi, tout simplement.
 
Pourquoi ?
Parce qu'aujourd'hui plus que jamais, nous traversons des périodes pas faciles du tout. Le peuple juif fait face à des épreuves et des difficultés nouvelles. Le mauvais penchant se renforce et essaie de nous affaiblir par tous les moyens, il connait tous les points sensibles de chacun d'entre nous. Dans ce genre de périodes, seul le Créateur et la douce prière dont Il nous fait cadeau peuvent nous venir en aide.
 
C'est le moment de créer une muraille de protection et d'y poster un commandant d'élite.
 
Aujourd'hui plus que jamais, Rabbi Nah'man nous sollicite par sa simple vérité, ses conseils et ses encouragements qui renforcent toutes les âmes. C'est le moment de les adopter et de les prendre à cœur.
 
Aujourd'hui, on peut vraiment ressentir que les gens sont conscients et ont la volonté de regarder à l'intérieur d'eux-mêmes, dans les profondeurs de l'âme. Mais à partir de là, que faire ? On trouve sur le marché un très large panel de thérapies et de coachings en tous genres. J'ai moi-même suivi une formation de coaching personnel pour faire avancer les choses. Mais la vérité est claire et elle crie plus fort que jamais : « L'isolement est le degré le plus élevé de tous ! » dit Rabbi Nah'man. Rien ne peut nous aider plus que l'isolement pour affiner notre caractère, pour renforcer et surligner le bon qu'on a en nous, afin d'arriver à Roch Hachana, même s'il ne reste que quelques heures, plus propres et corrects.
 
Notre âme est délicate et précieuse, comme un diamant. C'est pourquoi nous devons la placer dans un coffre-fort qui lui convient, avec un gardien honnête dans une banque réputée, et nous rappeler qu'il y a des heures spécifiques et précises durant lesquelles on a la possibilité de sortir le diamant et de l'observer, et il faut savoir à qui on peut le montrer.
 
Dans cette banque, pas de frais. En fait, chacun dirige lui-même la banque de son âme. Les bonnes actions, la bonté, la prière, les mitsvotes, sont encaissées automatiquement et leurs rendements sont élevés. Et même si on est à découvert ou que la banque est en déficit, le Créateur appelle toujours avant de nous limiter et nous donne la possibilité de couvrir notre découvert. Car nous avons une garantie : un diamant, une âme pure extraite du trône de gloire. On ouvre le coffre, on observe le diamant et l'on dépose des bonnes volontés, des aspirations, des remerciements et surtout, la vérité que le Créateur attend de nous, plus que quoi que ce soit d'autre.
 
L'année passée, tous les défauts que j'ai découverts se sont changés en atouts. Chaque épreuve, en tremplin. Tous les Jardins extraordinaires du Rav Chalom Arouch chelita, dans lesquels nous avons le mérite de nous promener, m'ont sauté aux yeux. Et pourtant, je n'en finis pas de m'émerveiller : quelle chance avons-nous de disposer d'une telle boite à outils, pour mener une vie de réparation et avec un but clairement défini.
 
Puissions-nous avoir le mérite d'une bonne année, pleine de réussite, de remerciement et de gratitude, et surtout, de foi en D.ieu, en le tsadik et… aussi en nous-mêmes. Car nous avons le potentiel, nous avons tous les outils qu'il nous faut. Amen.
 
Pour l'élévation de l'âme de Ra'hel bat Zoara.    
 

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