La bonne équation

Voici une équation simple et merveilleuse qui transforme la vie en la chose la plus légère et agréable qui soit...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 05.04.21

Sans se compliquer la vie, une grande et bonne volonté, c’est le nom de l’équation. C’est ce qui définit l’acte et qui augmente sa valeur réelle. La vérité, j’ai déjà beaucoup écrit sur la volonté, mais cette fois, je vous écris une merveilleuse innovation dont le Créateur m’a fait cadeau, un énorme renforcement pour une belle vie.
 

« Sur le chemin que l’homme veut emprunter, on le guide » (Traité de Makkot). C’est le fondement de tout. C’est-à-dire que tous les progrès et le développement de l’homme –matériels ou spirituels, tout dépend de sa volonté. Si tu veux, on te guide, s’il te manque la volonté, on ne te guide pas.

Selon ce fondement, si une personne faute ou ressent un déclin spirituel, ou bien lorsqu’un mauvais désir prend le dessus, il lui faut comprendre que, le plus simplement du monde : il lui manque la volonté. Point. Car si elle avait la volonté, on la conduirait vers l’élévation spirituelle, les bonnes actions et un surpassement face au mal, et pas vers l’échec et la régression. Tout dépend de la volonté !

Et tout dépend aussi de la façon dont nous abordons la situation. La plupart du temps, nous pensons : « j’avais le choix et j’ai mal choisi », ce qui nous fait encore plus tomber dans la tristesse, la déprime et le découragement, et le pire de tout, dans l’auto-culpabilisation. Il est donc important de bien se rappeler : là où l’homme veut aller, on le guide ! Le choix ne porte pas sur l’acte mais sur la volonté. Le fait même de penser que « j’ai le choix » est juste, mais il est très important de savoir quel est ce choix : j’ai le choix de vouloir et de renforcer ma volonté, à tel point que, du ciel, on me guidera vers l’élévation et le surpassement, et non pas vers la descente et l’échec. C’est la seule réalité à laquelle l’homme fait face dans une situation de choix, et pas « j’ai le choix sur l’acte » -ce qui est impossible, nous n’avons pas d’emprise sur l’acte puisque celui-ci est entre les mains du Ciel, c’est le résultat du fait de guider l’homme selon sa volonté : là où l’homme veut aller.   

Donc la tristesse, la déprime, l’auto-culpabilisation pour quelque chose qui n’est pas entre nos mains, sont une énorme erreur et ne conduisent qu’à se détacher du Créateur, car il est écrit « Le menteur ne se tiendra pas devant Moi ». Et si c’est là sa manière de penser dans de telles situations, alors il pensera aussi, dans les moments de réussite, que c’est grâce à lui, à ses propres forces, et à partir de là, la voie vers l’orgueil est raide mais très rapide.

Quelle est donc la seule chose dont on peut s’accuser ? « Je n’ai pas réussi parce que je ne l’ai pas voulu assez ! » Et lorsqu’on est bien conscient que c’est la seule chose qui dépend de nous, tout ce qu’on a à faire dans la pratique est de réveiller sa volonté de corriger ses actes, de faire ce qui est entre nos mains.

Lorsqu’une personne se culpabilise sur un acte, la frustration est tapie à la porte. D’un coup, le désespoir l’enveloppe et la tristesse se répand dans tout son corps. Mais la volonté, elle, est toujours entre nos mains, et si une personne comprend que tout dépend de sa volonté, alors elle n’a aucune raison de se décourager, parce que la volonté, on peut la changer de façon immédiate !

Echec, déclin spirituel… Il faut savoir regarder la situation avec justesse, voir la raison qui a mené à cela. Et si vous cherchez et vérifiez encore, en profondeur, vous découvrirez que le manque de volonté est le mot clé. Le « réveil » qui suit cette compréhension fait comprendre à l’homme que l’échec et la chute sont en fait une grande réussite. Pourquoi ? Parce qu’ils le renforcent, le réveillent et le rapprochent. C’est-à-dire qu’il s’agit d’un énorme bonus, comme le disent nos sages : « les fautes se transforment en mérites ». Les fautes –les chutes et les pêchés, ont poussé l’homme à se réveiller et à vouloir se rapprocher du Créateur, ce qui est un immense mérite. Après cette prise de conscience, il faut évidemment se confesser et demander pardon, exprimer son regret, tel que cela est expliqué dans les lois de la téchouva du Rambam.

Une fois cette étape passée, vient l’étape suivante et importante de prise sur soi pour l’avenir. Comment fait-on cela ? Est-ce entre les mains de l’homme ? Eh bien si l’homme comprend que chaque chute est le résultat d’un manque de volonté, il sait que toute prise sur soi pour l’avenir est un renforcement de la volonté, et de chaque défaut et de chaque faute qu’il trouve en lui, il se renforce encore plus dans son désir de corriger. Ainsi, sa téchouva devient plus facile et complète, parce qu’il construit et renforce sa volonté en permanence, jusqu'à ce qu’il mérite qu’on le guide d’en haut, et qu’on lui donne le mérite de faire complètement la volonté du Créateur –dans la pensée, la parole et l’acte.

Souvenez-vous bien ! Non seulement la volonté est la seule chose qui est entre nos mains, mais c’est également elle qui donne réellement de la valeur et de l’importance à tous nos actes. Par exemple, quand la Torah nous raconte le service du sanctuaire – il y avait là de la volonté, purement et simplement. Pas des quantités d’or et d’argent, pas toutes sortes de créations d’art, non. Seulement la volonté, le cœur généreux du peuple d’Israël. De là, on comprend que si l’homme échoue et se réveille grâce à cela, à travailler sur sa volonté, alors il n’a pas du tout échoué, mais il a réussi dans la chose essentielle qu’est le renforcement de la volonté. Car il se peut qu’un homme jouisse d’une grande réussite spirituelle, sans volonté réelle, mais cette réussite n’en est pas une du tout car il lui manque l’essentiel.

Et la volonté, c’est la plus grande satisfaction que le Créateur tire de l’homme. Oui, il échoue mais il renforce toujours sa volonté, il veut s’améliorer et le Créateur en a beaucoup de plaisir, même plus que de l’autre, qui « réussit »…

Une réussite spirituelle avec une volonté faible n’est pas une réussite, comme le dit Rabbi Nah’man de Breslev : « Car il y a des hommes qui dorment leurs jours, et même si le monde a l’impression qu’il servent D.ieu et s’occupent de Torah et de prières, malgré tout, Hachem n’en a pas de satisfaction, car tout leur service divin reste en bas et ne peut pas se soulever et s’élever » (Likoutey Moaran). Il y a des gens qui, de l’extérieur, semblent constamment occupés au service divin, et réussissent dailleurs, mais ils sont considérés (dans le texte que l’on vient de citer) comme dormant leurs jours.

Le Créateur ne veut pas que tu « réussisses », mais comme le disent nos sages, le Miséricordieux veut le cœur, et le cœur, c’est la volonté. L’erreur la plus fréquente que font les gens est qu’ils ne regardent pas les choses, les évènements de leur vie, de façon juste. Ils sont tellement concentrés sur l’acte, sur le résultat, mais dans les faits, ils négligent le cœur et la volonté, qui sont l’essentiel. Le mauvais penchant peut alors facilement les faire tomber, et après les avoir fait tomber, il peut continuer à les écraser. S’ils se penchaient sur l’essentiel, ils comprendraient tout de suite qu’avant tout, nous sommes sous la protection précise de la Providence Divine, et que d’en haut, on ne donne à l’homme la réussite spirituelle que lorsqu’il a eu le mérite de parfaire sa volonté, et que la volonté est toujours entre ses mains ! Cet outil, il peut toujours le compléter et l’augmenter. Comment ? En s’éveillant, en se languissant et en souhaitant vraiment continuer à aller plus haut.

Alors pourquoi les gens sont tristes ? Parce que grâce à la tristesse, on leur dévoile la vérité : qu’il leur manque de la volonté ! Et toute personne intelligente sait que si l’on n’a pas suffisamment de volonté, comment peut-on réussir dans quelque chose ? Comment peut-on seulement penser réussite alors que le manque de volonté est un échec. Et vouloir réussir de cette façon, c’est la meilleure recette pour un échec total et plus douloureux. Donc la conscience et la compréhension de ma propre place ne font que me renforcer. Je sais où j’en suis, je sais ce que je dois faire et sur quoi mettre l’accent –renforcer la volonté, étudier sur le sujet, prier chaque jour pour construire ce réceptacle unique de la lumière Divine, de l’abondance, de la bénédiction, afin que d’en haut, on me guide sur un magnifique chemin que la volonté a frayé.

Notre Sainte Torah ne s’étend pas et ne met pas l’accent sur certains points au hasard. Le Tabernacle, comme je l’ai dit, est construit de volontés, et c’est l’essentiel. Toute la téchouva et les actes spirituels et matériels de l’homme dépendent du renforcement de sa volonté. Certes, c’est un point que l’on ne voit pas, mais c’est la raison pour laquelle la Torah s’étend sur le Tabernacle, symbole exceptionnel de la force de la volonté, dans bon nombre de parachotes.

Le Tabernacle, c’est le cœur, il est le lieu de résidence du Créateur au sein d’Israël.  La volonté, c’est l’essentiel, c’est la force qui nous pousse, c’est la force qui construit le réceptacle de la lumière du Créateur à l’intérieur de nous, c’est le Tabernacle du Saint, béni soit-il, dans le cœur de l’homme.

Puissions-nous mériter de tout faire avec le cœur et avec une forte volonté, et de voir la construction du Saint Temple et de son Tabernacle, dans notre cœur et pour tout le peuple d’Israël, rapidement et de nos jours, Amen.

 

Traduit de l'hébreu par Carine Illouz

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