Au quotidien

Chaque jour, pas moins.

Exactement comme pour la nourriture, les volontés et la prière (celle qui sort du cœur, chacun avec ses propres mots…), l’ordre, le nettoyage et les fleurs qu’on n’arrose pas juste une fois par mois.

Pourquoi ?

Parce qu’il y a des choses qui demandent un entretien constant. Comme il est évident de manger tous les jours, de se doucher, de parler, de respirer, de se lever le matin pour aller travailler, de préparer le petit dej’, le repas de midi, le diner, de faire un peu d’ordre et de dire merci au Créateur chaque jour.

On fait ça tous les jours, pas une fois par semaine, par mois ou par an.

Il en va de même pour le couple. On ne se suffit pas de ce qu’on a fait hier ou la semaine dernière. On ne dit pas : « Je t’aime » et puis c’est tout. C’est quelque chose de permanent, de quotidien, qui se renouvelle, fleurit, qui brille à nouveau à chaque fois que vous le dites.

Le couple, c’est un projet commun. A lui et à elle.

A partir du moment où l’on fait connaissance. A partir du moment où l’on décide « c’est ma moitié », le couple commence à germer et à fleurir. Cela veut dire qu’on a signé une alliance éternelle.

C’est une création commune ! A lui et à elle.

Une création pleine d’unité, l’engagement de l’un envers l’autre, c’est un mérite, quelque chose qui nous encadre et nous accompagne jusqu'à 120 ans, ensemble, dans la santé, l’amour et la paix.

Dans le cadre de cette création commune, d’autres merveilleuses créations viennent s’ajouter : les enfants, mais ils sont avec nous jusqu’au moment où ils prennent leur envol et quittent le nid pour aller construire le leur.

Et à nouveau, notre création reste celle du couple. A lui et à elle.

Et même après la naissance des enfants, et même après qu’ils se soient mariés et aient fondé leur propre foyer, et même après la naissance des petits-enfants, la création du couple demande de l’investissement et de la réflexion, de la compréhension et de l’ouverture d’esprit, cela demande d’être à l’écoute de l’autre et de le soutenir, tout au long du chemin.
Et oui, il faut beaucoup de dévouement.

Cette création est toujours ouverte aux nouvelles idées qui peuvent la rendre plus excitante, plus agréable, une source d’énormes profits si l’on s’investit comme il convient.

C’est une création dans le cadre de laquelle, si l’on se trompe, on peut corriger. Pour elle, on peut mobiliser toutes les ressources dont on dispose. Chaque fois qu’on donne à l’autre, c’est un monde en soi, une étape supplémentaire, une histoire supplémentaire à ajouter dans ses mémoires.

Les histoires d’amour de gens qui n’avaient pas de quoi s’offrir de cadeaux ne manquent pas, mais une petite fleur du jardin remplissait un cœur entier.

Cette création, leur mariage, à lui et à elle, ne se mesure pas selon des indices ordinaires. On ne peut pas non plus la peser sur une balance ordinaire, ni selon ce que j’ai reçu ou donné.

Un bon mariage est souple et en évolution. C’est le fait de comprendre et de penser positif sur son/sa conjoint/e, c’est avoir la foi dans la volonté de faire le bien de l’autre. C’est être à l’écoute, et savoir pardonner quand il faut.

Un bon mariage, c’est quelque chose qui se construit chaque jour, à nouveau. Chaque jour est un nouveau départ. C’est un investissement conséquent, plein de compliments, d’encouragements, d’attentions, et d’énormément d’amour et d’appréciation.
 
Un bon mariage, ce n’est pas « J’ai fait ça pour elle/pour lui » ou « Je lui ai donné ceci ou cela ». Il ne s’agit pas de noter dans un carnet tout ce qu’on fait pour que, le jour où éclate une dispute -des nuages gris faisant de l’ombre sur la relation- on ait de quoi se défendre.

Une fois, j’ai entendu quelqu’un qui répétait : « Je lui ai acheté –des vêtements, des appareils ménagers, des bijoux… Ce qu’elle demandait, je lui achetais ! »

« Cela ne fonctionne pas comme ça » Lui répondis-je. « Tout ce que vous lui avez acheté vous sert à vous aussi ! Les appareils ménagers de la cuisine servent à préparer la nourriture que vous avez le plaisir de manger. De même pour les vêtements et les bijoux, si elle est heureuse et joyeuse, vous l’êtes aussi. Et il y a une belle mitsva qui dit « et il ravira sa femme » ! C’est tellement agréable quand les conjoints sont joyeux et non amers et furieux, n’est-ce pas ? »

Un bon mariage, c’est quand chacun des conjoints connait et remplit son rôle et sa part dans cette création de la meilleure façon qui soit, sans se plaindre, sans se mettre en colère.

Un bon mariage, c’est savoir quel est le carburant qui le fait démarrer : amour, compréhension, appréciation, confiance, soutien, être là pour l’autre, se connecter, s’investir et prier. Et beaucoup.

Si l’on s’applique à entretenir la relation, à ajouter des couleurs à cette création, si l’on sait la mettre, toujours, en première position dans nos priorités, parce que d’elle, nous puisons des forces illimitées qui rejaillissent sur les autres domaines de notre vie et sur tout ce que nous faisons. Si l’on s’applique dans cette voie, on ressentira combien la vie dans notre foyer, dans notre couple, est le paradis. Puissions-nous avoir le mérite de réaliser ce cher projet qui s’appelle le couple.

Ensemble, pas chacun pour soi.

Traduit de l’hébreu par Carine Illouz