Un rêve, vieux de 60 ans

S’il y a quelque chose que j’aime, ce sont les histoires qui parlent de deux frères.

En voilà une…

Il était une fois, deux frères qui habitaient au 80eme étage d’un gratte-ciel.

Un jour, en rentrant dans l’immeuble, les deux frères virent que l’ascenseur ne fonctionnait pas.

Déçus, ils se demandèrent : « Qu’est-ce qu’on fait ? »

On monte à pieds.

Après beaucoup d’efforts, ils arrivèrent complètement essoufflés et épuisés, au 20eme étage. C’est là qu’ils décidèrent de laisser leurs sacs afin de s’alléger, dans l’idée de les récupérer le lendemain.

Sans sacs, ils se remirent à monter.

Après avoir fourni des efforts surhumains, ils atteignirent le 40eme étage. Le plus jeune se mit à se plaindre et tous deux se disputèrent. Ils continuèrent à monter tout en se chamaillant jusqu’au 60eme étage.

Une fois arrivés au 60eme étage, tous deux comprirent qu’il ne leur restait que 20 étages à monter, ils décidèrent donc d’arrêter de se disputer et de continuer à monter en silence et dans le calme jusqu'à se retrouver finalement devant la porte de leur appartement au 80eme étage.

Tous deux se tenaient devant la porte et chacun attendait que l’autre ouvre la porte. Mais à leur grand désespoir, ils réalisèrent qu’ils avaient oublié les clés dans les sacs qu’ils avaient laissés au 20eme étage…

La morale ? Bien entendu ! La voilà…

Beaucoup d’entre nous vivons notre jeunesse dans une tentative de satisfaire le monde entier : les parents, les profs, les amis, et ce n’est que très rarement que nous faisons ce que nous aimons vraiment faire.

On est stressé et sous pression en permanence, mais quand on atteint la vingtaine, on est déjà fatigué. Alors qu’est-ce qu’on fait ? C’est très simple, on décide de se libérer de ce poids.

Ainsi, libre de toute pression, on travaille de bon train et on est plein de rêves et d’aspirations.

Mais que se passe-t-il quand on atteint la quarantaine ? A cet age-là, on commence à perdre ses rêves et sa vision de la vie, on se sent insatisfait, on se met à se plaindre et à critiquer.

Et c’est la meilleure des recettes pour une vie de souffrance, au cas où vous en doutiez…

A 60 ans on remarque qu’il nous reste très peu de temps pour se plaindre, alors on entame la dernière ligne droite de sa vie dans le calme et la sérénité jusqu'à 80 ans.

On se dit que plus rien ne peut nous décevoir, mis à part le fait que cette sérénité n’est pas authentique.

Pourquoi ?

Parce qu’il nous reste un rêve qu’on n’a pas réalisé, un rêve qu’on a abandonné, 60 ans plus tôt !

Traduit de l’hébreu par Carine Illouz