Le sourire du rejet
Qui n'a pas de pincement au cœur quand on lui dit que c'est un perdant, que son idée est nulle, ou qu'il ne réussira pas dans ce qu'il essaye d'accomplir ?
Le sourire du rejet – quel drôle de titre ! Quel genre d'idée bizarre est-ce là ? La grande majorité des personnes qui souffrent de revers ou de rejet tombent dans une profonde dépression. Une fois enfoncée, la personne est neutralisée, totalement incapable de quoi que ce soit.
Qui, au monde, peut sourire quand il se sent rejeté ? Qui peut résister à un douloureux pincement de cœur quand on vous dit que vous êtes un perdant, que votre idée est nulle, ou que vous ne pourrez jamais réussir dans ce que vous essayez d'accomplir ? Les vrais gagnants sont ceux qui sourient au rejet, car il alimente leurs carburants émotionnel et spirituel pour tenter un deuxième, troisième, quatrième ou même cinquième effort qui dépasse finalement les exploits de ceux qui sont nés avec une cuillère en argent de talent inné et de capacités.
Ceux qui sourient quand on les rejette illustrent ce que nos sages enseignent, à savoir que ceux qui souffrent d’abord en traversant un chemin parsemé de ronces, atteignent finalement une ruelle pavée et agréable.
Jetons un coup d'œil à quelques brefs exemples :
1. Michael Jordan : Michael Jordan se fit virer de son équipe de basket en deuxième année parce que son entraîneur disait qu'il n’était pas assez bon. Il rentra chez lui et pleura, puis il sortit furieusement et commença à travailler sur lui-même, sa forme physique et son sens aigu du basket. Quelques temps plus tard, il se fit connaître et devint l'un des plus grands joueurs qui soient. Michael Jordan a dit : « J'ai raté plus de 9000 tirs dans ma carrière. J'ai perdu près de 300 matchs. 26 fois, on m’a fait confiance pour tirer le panier gagnant et j’ai échoué. J'ai échoué encore et dans ma vie. Et c’est la raison pour laquelle je réussis. » Pour Michael Jordan, les revers et le rejet sont ce qui a alimenté sa grandeur, avec des statistiques incluant 6672 rebonds, 5633 passes et 32 292 points au total, selon la NBA.
2. JK Rowling : Auteur de la série des Harry Potter, à la popularité phénoménale, JK est la première romancière de l'histoire à devenir milliardaire. Elle aime revenir sur sa boîte -pleine à ras bords- de lettres de rejets qu’elle a reçues de la part d’éditeurs, dont l'une dit à propos de son premier manuscrit d’Harry Potter, « J’ai le regret de vous annoncer que nous sommes arrivés à la conclusion que nous ne pourrons pas publier votre livre et atteindre un succès commercial. » JK nous apprend pourquoi les personnes qui se font rejeter peuvent sourire – si elles n’abandonnent pas, elles ont le dernier mot. Donc, avec le recul, qui sont les vrais perdants ? JK Rowling ou les nombreux éditeurs qui l'ont rejetée ? Quand on lui demande comment elle a gardé sa motivation après tant de refus, elle répond : « Je n'avais rien à perdre et parfois, cela vous rend assez courageux pour essayer. »
3. Thomas Edison : Petit garçon, les enseignants de Thomas Edison lui ont dit qu'il était « trop stupide pour apprendre quoi que ce soit. » Il n'a pas eu beaucoup plus de succès pour gagner sa vie, car il a été viré de ses deux premiers emplois par manque de productivité. Même en tant qu’inventeur, les rapports affirment qu’Edison a fait 1000 tentatives infructueuses pour inventer l'ampoule. Heureusement pour tous les érudits de la Torah qui apprennent la Torah jusque tard dans la nuit, la 1001ème tentative d'Edison a été un succès, comme ce fut le cas pour le télégraphe, la caméra, le microphone et le phonographe. Edison est probablement la principale référence parmi les non-Juifs quand il s’agit d’auto-renforcement et de persévérance, ce que Rabbi Natan appelle hith’azkout.
Parmi les citations célèbres d'Edison dans ce domaine, il y a :
* « Beaucoup d'échecs dans la vie, sont le lot de gens qui ne se rendent pas compte à quel point ils étaient proches du succès quand ils ont abandonné. »
* « Le génie, c’est un pour cent d'inspiration, quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration. »
* « Quand tu as épuisé toutes les possibilités, rappelle-toi : essaye encore. »
* « Notre plus grande faiblesse réside dans l'abandon. Le moyen le plus sûr de réussir est toujours d'essayer juste encore une fois. »
Rabbi Natan de Breslev parle d'auto-renforcement émotionnel et spirituel tout au long de son livre, Likoutey Halakhot. Quand vous lisez Rabbi Natan, vous parvenez à comprendre ce qui forme un Michael Jordan, JK Rowling et Thomas Edison. Et, en parlant de sourires de rejet, une bonne partie de Likoutey Halakhot a été écrit quand Rabbi Natan était en prison, le résultat de fausses accusations émanant de groupes hassidiques opposés aux enseignements de Rabbi Nah’man.
« L'auto-renforcement » en termes contemporains est la capacité à se relever lorsque vous avez été renversé ; la capacité de sourire en dépit d'avoir été douloureusement rejeté et la capacité de continuer à aller de l'avant lorsque vous n’avez plus de carburant physique et émotionnel. S’auto-renforcer, enseigne Rabbi Natan, signifie s’accrocher à ta volonté, peu importe combien de fois tu as été rejeté et s’accrocher à la Emouna, même quand le monde entier te traite d’imbécile et de perdant.
Tant que tu continues sur le chemin de tes objectifs, tu n’es jamais ni un imbécile, ni un perdant. En fin de compte, tu seras le plus grand des gagnants. Il suffit de demander à ceux de nos plus grands ancêtres qui ont tous souri face au rejet : Joseph, Moïse, le roi David, Ruth, Yiftah et Rabbi Akiva pour n’en citer que quelques-uns. Il suffit de croire en soi-même, de continuer à essayer et en fin de compte, tu auras le dernier mot avec un sourire qui ne quittera pas tes lèvres jusqu'à ce que Machia'h vienne, rapidement et de nos jours, amen !
Traduit par Carine Rivka Illouz
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