Sainteté et Hi-Tech
Sainteté et Hi-Tech vont-ils ensemble ? Est-il contradictoire de s’entraîner à la salle de sport et d’étudier la Torah ? Les vêtements à la mode et le maquillage peuvent-ils faire partie d’un mode de vie grec
Vous pourriez ne pas le réaliser, mais ces questions ont plus de 22 siècles. Elles appartiennent aussi au thème historique sous-jacent de la relation entre la Grèce antique et l’Israël antique, l’hellénisme, Hanouka et l’assimilation. La découverte de ces connaissances est essentielle pour comprendre les événements actuels et particulièrement l’histoire juive contemporaine, ainsi que ce qui se passe en Israël et dans la diaspora.
La bataille des Maccabées contre l’hellénisme et l’assimilation n’est pas simplement un événement historique d’il y a 22 siècles. Ça continue encore aujourd’hui. L’hellénisme, avec sa quête de sagesse et de beauté, est un aimant très puissant. Voici comment :
Noé avait trois fils – Chem, Ham et Yéphet. Il a maudit Ham pour avoir agi de manière irrespectueuse envers lui. Il a béni Chem et Yéphet qui ont coopéré l’un avec l’autre en préservant sa dignité. Il a béni le D.ieu de Chem, ouvrant ainsi la voie à la Torah pour la progéniture de Chem, Abraham et les Juifs. Il a béni Yéphet de beauté et d’esthétique, en traçant le courant culturel pour la progéniture de Yéphet, les Grecs. Dès lors, les Juifs ont eu une affinité pour les Grecs et leur culture.
Parmi les royaumes qui constituent les quatre diasporas auxquels Daniel fait allusion dans sa prophétie, les royaumes babylonien et perse symbolisent la luxure, tandis que Rome, avec son massacre historique répété des Juifs (croisades, inquisition et Holocauste pour n’en nommer que quelques-uns) symbolise le mal, la cruauté. De son côté, la Grèce représente la sagesse et la beauté – la beauté de la pensée et la beauté du corps. La pensée et la culture grecques sont très attrayantes pour Israël. Pour cette raison, la diaspora grecque représentait la plus grande menace pour la continuité juive.
Comme Chem, Yéphet était un penseur. Dans la même génération, ont vécu Mordeh’ai le Tsaddik, Ezra le Scribe et Aristote. Pour remettre les choses dans une perspective historique, Aristote a vécu entre l’an 322 et 384 avant JC, ou entre l’an 3377 et l’an 3439 dans le calendrier hébreu. Le miracle de Pourim est arrivé en 3405, quand Aristote avait 28 ans et était déjà le premier disciple de Platon et le phare de la philosophie grecque. 3405 fut une année spéciale car c’est aussi l’année de la naissance d’Alexandre le Grand. Alexandre a vécu de 322 à 356 avant notre ère, ou de 3405 à 3438 dans le calendrier hébreu.
Alexandre est mort un an après Aristote. Dix ans plus tard, en 3448, Chimon Hatsadik, le Grand Prêtre et dernier vestige des Hommes de la Grande Assemblée, mourut, mettant fin à l’ère des Prophètes et commençant l’ère des Tannaim.
Le Second Temple a été reconstruit en 3408, trois ans après le miracle de Pourim.
L’histoire juxtapose Aristote et Alexandre du côté grec avec Mardochée Hatsadik et Chimon Hatsadik du côté hébreu, ou de la Torah. Ils étaient très liés. Aristote conseilla et échangea des lettres avec Alexandre. Alexandre a été profondément influencé par Shimon. Pourtant, ici, nous apprenons la différence entre les deux philosophies et leurs leaders idéologiques.
Nous devons garder à l’esprit la différence monumentale entre la philosophie grecque et la philosophie de la Torah, qui reflètent l’objectif de la Grèce et l’objectif d’Israël. Alors que les Grecs honorent la sagesse, la beauté et la haute technologie, Israël rend hommage à la proximité d’HaChem et donc à la sainteté et à la foi, qui accomplissent cet objectif. Dans la philosophie grecque, le monde n’est pas un hasard – il y a un Créateur qui le met en mouvement mais, selon leurs idées fausses, Il n’est plus impliqué dans sa direction et sa fonction. Israël croit au Créateur et à sa constante Providence Divine qui contrôle tout, passé, présent et futur.
Selon les philosophes grecs, il n’y a aucun lien entre la sagesse, la beauté, la réussite et le raffinement du caractère. Aux yeux des Grecs, un doctorat en physique, un génie de start-up multimillionnaire ou un médaillé d’or olympique sont les plus louables, même s’ils peuvent agir comme des bêtes vulgaires. En fait, la tradition parle d’Aristote, qui a été vu dans une situation peu flatteuse par ses élèves. Ils ont demandé, « Notre maître, Aristote, est-ce vous ? »
Aristote a répondu : « Dans l’académie, je suis Aristote, ici , je prends du bon temps. » Une telle histoire est un anathème pour le judaïsme, dont les sages sont non seulement des hommes sages, mais aussi impeccablement raffinés et saints. Pas étonnant que Shimon le grand Prêtre ait mérité le titre de « Tsadik », « le juste », attestant de son esprit saint mais aussi de son humilité impeccable et de sa sainteté personnelle.
Traduit par Carine Rivka Illouz
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