La base de notre confiance
N’importe qui, peu importe où il en est dans sa vie, peut faire un virage à 180 degrés et revenir à D.ieu. Il n’y a aucune situation, aussi désespérée soit-elle, que la Emouna ne puisse redresser
Cela me fait vraiment de la peine de voir des gens se persécuter eux-mêmes, surtout à Souccot, une fête qui devrait être marquée par la joie. C’est un moment de célébration, de retrouvailles en famille, où l’on savoure la paix et la sérénité. Pourtant, je constate que bien souvent, les visages sont tendus, les regards inquiets. Beaucoup sont encore hantés par Yom Kippour, par la crainte de ne pas avoir été pardonnés. Ils se posent mille questions : “Est-ce que mes prières ont été acceptées ?”, “Est-ce que mes fautes sont réellement pardonnées ?” Ils restent plongés dans un état de doute et de culpabilité qui les empêche de vivre pleinement la fête de Souccot dans la joie, comme il se doit.
Je pourrais leur dire que tout va bien, qu’ils n’ont pas à s’inquiéter, mais je sais d’avance qu’ils ne m’écouteraient pas. Alors, supposons un instant que leurs peurs soient justifiées, qu’il reste effectivement des jugements sévères qui pèsent encore sur eux après Yom Kippour (bien que cela soit hautement improbable). Même dans ce cas, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, car la solution existe et elle est à la portée de tous. C’est là que la gratitude et la confiance en HaChem entrent en jeu. Lorsqu’elles sont mêlées ensemble, elles deviennent un véritable élixir spirituel capable d’adoucir tous les jugements, même les plus sévères.
La Guémara nous offre une magnifique illustration de ce principe dans l’histoire du roi ‘Hizkiyahou, rapportée dans le traité Berakhot (10a). Le roi était gravement malade, au point que le prophète Isaïe vint lui annoncer que ses jours étaient comptés et qu’il devait mettre de l’ordre dans ses affaires. Mais ‘Hizkiyahou, loin de se laisser abattre par ce terrible décret, répondit avec une confiance inébranlable en la miséricorde divine : “Arrêtez de prophétiser et partez ! J’ai appris de mes ancêtres que même si une épée tranchante est posée sur ta gorge, il ne faut jamais désespérer de la miséricorde de D.ieu !” Cette image de l’épée tranchante représente le décret le plus sévère, celui qui semble irrévocable. Pourtant, ‘Hizkiyahou nous enseigne que même dans une situation aussi désespérée, la gratitude, la confiance et la foi peuvent renverser la situation. Tant qu’il y a de l’espoir en HaChem, il n’y a jamais de place pour le désespoir.
C’est une leçon puissante que nous devrions tous garder en tête : quelles que soient les fautes que nous avons commises, quels que soient les jugements qui semblent peser sur nous, il y a toujours un chemin de retour vers HaChem. N’importe qui, peu importe où il en est dans sa vie, peut faire un virage à 180 degrés et revenir à D.ieu. Il n’y a aucune situation, aussi désespérée soit-elle, que la Emouna ne puisse redresser, car HaChem a une infinité de solutions et de moyens de nous sauver. Le désespoir et la dépression ne mènent nulle part ; ce sont des armes du mauvais penchant pour nous éloigner de la lumière divine. En revanche, la confiance, la Emouna, et la gratitude peuvent accomplir des miracles. Le mauvais penchant, quant à lui, ne se repose jamais. Il injecte subtilement sa propagande toxique dans notre esprit. Il profite de chaque moment de faiblesse pour murmurer à notre oreille : “Regarde ce que tu as fait ! Comment pourrais-tu être pardonné après ça ?” Il nous fait croire que nos fautes sont impardonnables, qu’il n’y a pas de retour possible. Mais c’est un mensonge. Le mauvais penchant est, par nature, un manipulateur, et son objectif est de nous paralyser par la culpabilité et la honte. Pourtant, la vérité est toute autre : quiconque désire sincèrement se rapprocher d’HaChem peut le faire, à tout moment, peu importe la gravité de ses fautes. C’est la force de la Téchouva, le pouvoir incommensurable du repentir.
Le désespoir n’existe pas
Rabbi Nah’man de Breslev, dans sa sagesse, a toujours affirmé : “Il n’y a aucun désespoir dans le monde.” Aucune raison de se sentir perdu, car tant qu’il reste un souffle de vie, il reste un chemin de retour vers HaChem. La confiance, la foi et la gratitude sont comme des rayons de lumière qui percent les ténèbres et nous guident hors des tunnels les plus sombres de l’existence. En effet, Rabbi Nah’man disait aussi : “Si tu crois que tu peux abîmer, crois que tu peux réparer !” Cette phrase, aussi simple soit-elle, est porteuse d’un immense espoir. Elle s’appuie sur les enseignements de la Guémara (Yoma 86 a,b) sur le pouvoir de la Téchouva. HaChem nous a fait un cadeau inestimable : celui de la prière personnelle. Quiconque consacre ne serait-ce qu’une heure par jour à la prière, à la gratitude et à la Téchouva, peut atteindre un niveau élevé de foi et de confiance. Lorsque nous nous jugeons nous-mêmes avec sincérité et humilité, HaChem n’a plus besoin de nous juger. C’est l’une des grandes règles de la justice divine : il n’y a pas de double incrimination dans les Cieux.
Regardons à nouveau l’histoire de ‘Hizkiyahou et d’Isaïe. Malgré la sainteté d’Isaïe, qui était l’un des plus grands prophètes de son temps, ‘Hizkiyahou, dans un élan de foi absolue, lui dit : “Prends tes prophéties et sors d’ici !” C’est une démonstration de confiance extraordinaire en la miséricorde divine. Même si toutes les forces du Ciel semblent se liguer contre nous, même si un décret sévère a été émis, nous n’avons pas à perdre espoir. Tant que notre foi en HaChem est forte, nous pouvons renverser la situation. Rien ne surpasse la miséricorde et la bonté infinie de D.ieu. C’est cette Emouna qui nous permet de retrouver la paix intérieure, de nous libérer de nos peurs et de nos doutes, et de dépendre pleinement de Sa miséricorde.
Ainsi, Souccot, loin d’être un moment de tourments et d’inquiétudes, doit être l’occasion de renouer avec la joie et la confiance en HaChem, en sachant que Sa miséricorde nous accompagne toujours.
Chabbat Chalom vé ‘Hag Saméa’h à tout le Am Israël !
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