La cargaison dérobée

Un voleur attela d'autres chevaux au chariot de marchandise et prit la fuite. Quand notre marchand s'en aperçut le lendemain, il chargea ses proches de faire des recherches dans toutes les rues... mais ils ne trouvèrent rien.

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Posté sur 31.10.24

Ce récit est de Rabbi Leïb et m’a été confirmé par Rabbi Guédaliah:

Un gros négociant de Breslev arriva à Sedé Lavan, avec lui une grosse cargaison de tissus. La nuit étant déjà tombée, il préféra ne pas ouvrir son entrepôt et demanda à ses valets de détacher les chevaux de la cargaison puis rentra chez lui.

« Qui peut bien voler un aussi gros chargement ? », se dit-il. Mais ce qui devait arriver arriva… Un voleur attela d’autres chevaux au chariot de marchandise et prit la fuite. Quand notre marchand s’en aperçut le lendemain, il chargea ses proches de faire des recherches dans toutes les rues… mais ils ne trouvèrent rien.

Le négociant fit alors envoyer au Baal Chem Tov une lettre racontant sa mésaventure. Quand le messager arriva avec la lettre chez le Becht, il le trouva près de la mézouzah, prêt à se rendre à une circoncision à Draznè où on l’avait invité en tant que mohel. Il prit la lettre que lui tendait le messager et lui dit : « Attends-moi jusqu’à ce que je revienne ».

Le Baal Chem Tov passa la nuit dans une auberge, et le lendemain matin, alors qu’il s’apprêtait à rentrer en ville, il vit de loin le gros chargement.

« Est-ce que tu vois ce gros chariot tiré par deux chevaux ? » demanda-t-il à Reb Tsvi, son scribe.

« Oui, maître » répondit-il.

« Il s’agit de la voiture qui a été volée… Quand nous arriverons en ville, renseigne-toi pour savoir dans quelle auberge, le détenteur actuel de la cargaison est descendu et dis-lui de rendre ce qu’il a volé ».

Reb Tsvi trouva bientôt le voleur en train de prier comme un homme intègre et droit. Il n’osa pas le déranger et revint chez le Becht qui lui dit : « Dépêche-toi, car il va immédiatement repartir et nous n’aurons ni chariot ni marchandise ». Reb Tsvi le trouva cette fois en train de prendre son petit déjeuner. Il demanda à l’aubergiste s’il avait bu une grande quantité d’alcool comme le font les brigands d’habitude. Mais l’aubergiste répondu : « Pas plus de deux verres, comme tout le monde ». Il revint encore une fois les mains vides chez le Baal Chem Tov.

« Va, et rappelle-lui tout ce qui lui est arrivé : il s’est caché dans la forêt pendant trois jours pour ne pas être vu de ses poursuivants, il a passé la nuit à tel endroit… rappelle-lui toutes les étapes jusqu’à son arrivée à Draznè. Le scribe fit enfin ce que le Baal Chem Tov lui avait ordonné.

« Oui, j’avoue ; tu as raison… Reprends ton chariot et ta marchandise », répondit le voleur pris au piège. Le scribe chargea l’aubergiste de les lui garder.

« Je ne suis maintenant qu’un pauvre comme les autres », se dit le voleur ; «je vais donc aller moi aussi participer au repas de cette circoncision ». Puis, après s’être rassasié et avoir bien bu, il s’adressa en ces termes au Becht : « J’ai une grande question à poser à mon maître : pourquoi ne voyez-vous que les mauvaises actions des voleurs dont vous suivez le trajet, n’est-il pas préférable de voir toujours le bon côté de la vie ? » Le Baal Chem Tov donna alors un cours pour répondre à cette question jusqu’à la prière de min’ha mais, faute de temps, il ne put la développer entièrement.

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