Rempli d’amour
Si un policier surveille chacun de vos actes et vous punit à chaque infraction, vous respecterez les lois, mais vous ne pourrez jamais aimer ce policier. Si D.ieu n’est qu’un Roi qui impose des lois, vous pouvez certes obéir au législateur, mais pourriez-vous l’aimer ?
Lors d’une discussion avec son père, une mariée récemment divorcée s’est confiée sur son mariage. Malgré tous les préparatifs et un mariage apparemment parfait, elle n’avait pas été heureuse. “Papa, ce mariage représentait tout ce que je voulais, mais il manquait l’essentiel : l’amour – sans amour, il n’y avait rien.” Le Créateur du monde nous demande d’accomplir des mitsvot. Mais il ne suffit pas seulement de remplir toutes les exigences, car même si toutes sont remplies, l’essentiel peut manquer. Il y a une exigence primordiale et centrale, et sans elle, rien n’a de sens : l’amour! C’est pourquoi la mitsva principale que nous récitons matin et soir dans le Chema est : “Tu aimeras D.ieu de tout ton cœur, avec toutes tes forces, et de tous tes moyens”. Comment peut-on aimer D.ieu ? Uniquement en sachant que D.ieu nous aime ! Si un policier surveille chacun de vos actes et vous punit à chaque infraction, vous respecterez les lois, mais vous ne pourrez jamais aimer ce policier. Si D.ieu n’est qu’un Roi qui impose des lois, vous pouvez certes obéir au législateur, mais pourriez-vous l’aimer ? Un père et une mère imposent beaucoup de limites et de règles à leurs enfants, mais au-dessus de tout, un amour immense plane. Les enfants aiment toujours leurs parents, car ils savent et ressentent que tout est fait par amour. Lorsqu’un enfant naît, il est d’abord aimé sans condition. L’amour précède toutes les attentes. De même, dans notre relation avec D.ieu, Son Amour pour nous et notre amour pour Lui constituent l’essence du lien.
Le “joug” ce n’est pas de l’amour, et la royauté ne signifie pas qu’il y a de l’amour. C’est pourquoi, lorsque nous acceptons le joug de la royauté céleste, nous devons immédiatement nous rappeler que ce n’est pas l’objectif ultime. C’est pourquoi nos Sages, avant la récitation du Chema, ont instauré une bénédiction entièrement dédiée à l’amour, pour nous rappeler combien D.ieu nous aime « D’un amour éternel tu nous as aimés » ! Qui se poursuit aussitôt par : “Tu aimeras” car l’objectif c’est l’amour.
Les descendants d’Avraham, celui qui aime D.ieu
Il est écrit : « Avraham qui M’aime » ! C’est là la grande lumière qu’Avraham notre père apporta dans le monde. Avant Avraham, il y avait déjà des justes et des croyants. Mais Avraham croyait d’une foi complète que D.ieu l’aimait toujours. Non seulement il croyait en D.ieu, et obéissait à D.ieu, mais il n’était pas seulement droit, pieux et craignant de D.ieu, il aimait D.ieu ! C’est pourquoi D.ieu l’a choisi pour être l’origine du peuple d’Israël, car Israël n’est pas seulement un peuple de croyants, c’est le peuple des enfants d’HaChem, un peuple qui aime D.ieu. Nous sommes un peuple que D.ieu aime beaucoup et quand nous saurons cela véritablement, nous pourrons L’aimer en retour, et c’est là tout notre but : aimer véritablement D.ieu.
Ne soyez pas comme des serviteurs
Toute relation avec D.ieu qui repose uniquement sur la crainte n’est pas une vraie relation, elle est éloignée de la véritable conception, et n’est pas considérée comme “convenable”, explique Maïmonide : “Que personne ne dise : « Je vais accomplir les mitsvot et étudier Sa sagesse pour recevoir toutes les bénédictions qui y sont promises, ou pour hériter de la vie dans le monde à venir ; et je m’abstiendrai de commettre les péchés et des interdits pour ne pas être puni ou exclu du monde futur. Ce n’est pas la manière appropriée de servir D.ieu. Ce n’est pas la voie des prophètes ni celle des sages. Seuls les ignorants, les femmes et les enfants sont éduqués à travailler par crainte jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment éduqués pour servir par amour.” Cela signifie que même si une personne accomplit parfaitement toutes les mitsvot, sans amour, son service n’est pas digne. C’est vraiment stupéfiant!
Parce que Tu es notre Père
Maïmonide continue : « Celui qui sert par amour s’engage dans la Torah et les mitsvot, et suit les voies de la sagesse, ni par crainte de l’adversité, ni pour hériter du bien ; mais il suit la vérité parce que c’est la vérité, et la bonté viendra en conséquence. Cette manière de servir est très élevée, et tous les sages n’y accèdent pas. » C’est le niveau d’Avraham, que D.ieu appelait son bien-aimé, car il servait uniquement par amour. C’est cette voie que D.ieu nous a ordonnée à travers Moché, comme il est dit : “Tu aimeras l’Éternel, ton D.ieu”. Lorsqu’une personne aime D.ieu comme il se doit, elle accomplira aussitôt toutes les mitsvot par amour.” Il faut faire attention à ce point : Maïmonide dit que la qualité de celui qui sert par amour est si rare que “tous les sages n’y accèdent pas”, seuls des justes extraordinaires comme Avraham. Alors, comment se fait-il que chaque Juif soit censé atteindre ce niveau? Comment D.ieu peut-il attendre de nous d’atteindre un tel degré ?
Avraham n’était pas simplement un juste parmi d’autres. Il est notre Patriarche, ce qui signifie que nous sommes ses héritiers directs. De même que les gènes physiques se transmettent à tous ses descendants, de même, spirituellement, les qualités de nos pères se trouvent en nous. Lorsque notre père Avraham a atteint l’amour de D.ieu, il a permis que cet amour immense existe en chacun d’entre nous, attendant simplement de se révéler.
Amour dans la délectation
C’est l’essence même du Cantique des Cantiques, considéré comme “Saint des Saints”. Le Saint des Saints est l’endroit le plus sacré et dissimulé du Temple, et de même, le Cantique des Cantiques exprime l’amour sans limites entre Israël et son Père céleste. C’est la dimension la plus intérieure et la plus profonde de toute la spiritualité juive.
Aujourd’hui, alors que nous aspirons tant à la rédemption complète, ce que nous désirons en réalité, c’est une foi parfaite ! Nous ne pouvons plus nous contenter d’un service minimal pour échapper au mal ou obtenir des bénédictions matérielles ou spirituelles. Nous devons exiger et rechercher un service de D.ieu par amour, qui est en soi la plus grande joie, “l’amour dans la délectation”, et la réalisation la plus profonde de l’âme humaine. C’est la grande lumière qu’Avraham notre père apporta dans le monde !
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