Les fiançailles du Baal Chem Tov
Je voudrais d'autre part que nous n'écrivions dans ce contrat aucune louange ou titre, car c'est moi que vous avez choisi, et non ma Torah et ma sagesse. Je voudrais que nous nous contentions d'écrire :"rav Israël fils de rav Eliézer
Le Becht se fixa dans les environs de la ville de Brody où il trouva grâce aux yeux de tous ses frères. Il y enseigna et devint un grand sage, érudit en Torah. Nulle décision concernant la communauté ne pouvait être prise sans lui. Lorsqu’une querelle éclatait entre deux parties et qu’elles venaient se faire juger par lui, elles en sortaient toutes les deux satisfaites, car par sa grande sagesse, il savait parler au cœur de chacun. Or le père de Rabbi Guerchon Kitéver (président du tribunal rabbinique de Brody), Rabbi Avraham, intenta une fois un procès contre un des membres de la communauté dont faisait partie le Baal Chem Tov. Rabbi Avraham invita donc l’autre partie à se joindre à lui pour se rendre à Brody où le tribunal rabbinique était à même de trancher leur cas. « Nous avons ici un enseignant qui est un grand érudit en Torah, un juge intègre. Toutes les parties en sortent toujours satisfaites, car il leur explique très clairement la loi qu’il invoque pour leur litige. Allons donc chez lui », lui proposa l’autre. Dès que le Becht vit Rabbi Avraham, il comprit grâce à une inspiration divine que sa fille était destinée à devenir son épouse. Avant de commencer le procès, le Baal Chem Tov donna, comme il est de coutume pour un hôte distingué, une explication d’un passage de la Torah particulièrement difficile. Il lui développa brillamment l’interprétation d’un Rambam complexe et lui fit d’autres exposés de Torah. Cette introduction les lia beaucoup l’un à l’autre. Toutes les parties exposèrent ensuite leurs nombreux litiges et au bout d’une heure, le Becht prononça finalement le verdict qui était aux yeux de tous très juste et vrai. Rabbi Abraham en fut émerveillé et l’apprécia encore plus. Sur ce, on lui fit savoir que le Baal Chem Tov était célibataire. Or Rabbi Abraham avait une fille divorcée. « On m’a dit que mon seigneur désire se marier », lui confia- t-il en secret. « Puis-je lui proposer ma fille ? ». « J’accepte » répondit le Becht, «Mais je ne voudrais décevoir aucune des nombreuses personnes éminentes qui m’ont toujours témoigné leur considération et contribué à m’élever si haut et qui désirent me voir devenir leur gendre. C’est la raison pour laquelle je voudrais que nul ne le sache. Si mon seigneur y consent, nous pourrions déjà rédiger le contrat de fiançailles avec les meilleurs vœux de Mazal tov. Je voudrais d’autre part que nous n’écrivions dans ce contrat aucune louange ou titre, car c’est moi que vous avez choisi, et non ma Torah et ma sagesse. Je voudrais que nous nous contentions d’écrire :”Notre maître Israël fils de notre maître Eliézer”. Rabbi Avraham accepta toutes ces conditions et le contrat fut rédigé et signé. Ils ne mentionnèrent pas le lieu de la cérémonie et nul n’en sut rien. Sur le chemin du retour, Rabbi Avraham mourut d’une maladie. On annonça le décès à son fils Rabbi Guerchon Kitéver ainsi qu’à toute la communauté de Brody. Parmi tous les écrits en possession de Rabbi Avraham, il trouva le contrat de fiançailles de sa fille, la sœur de Rabbi Guerchon. Il en fut bouleversé et se demanda ce qui avait poussé son père, très réputé, à donner sa fille à un jeune homme anonyme dont nul ne connaissait l’origine et la famille. Il en parla à sa sœur qui répondit : « Si cela a trouvé grâce aux yeux de notre père, nous n’avons pas à nous y opposer ». […]Ils fixèrent donc la date du mariage, et quelque temps avant la cérémonie le Becht exprima le désir de parler à sa future épouse conformément aux prescriptions de la Torah. Il lui révéla en secret toute la vérité et il la fit jurer de ne la dévoiler à personne, même s’ils devaient supporter longtemps la misère
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