Sans effort, il n’y a pas de progrès
Ces paroles sont sidérantes. Comment est-il possible que ce peuple, témoin de miracles comme les Dix Plaies, le passage de la Mer Rouge, la révélation au Sinaï et tant d’autres prodiges, puisse conclure qu’Hachem les déteste ?
Celui qui ne consacre pas de temps chaque jour à travailler sur sa *émouna* (foi) ne pourra pas évoluer et restera prisonnier de l’hérésie, des difficultés et de l’anxiété. Il vivra dans la peur – craignant les autres, et même sa propre ombre. Son esprit sera envahi de pensées négatives : idolâtrie, vengeance, envie… Son cœur, quant à lui, sera rempli de ressentiment et d’insolence envers Hachem, de plaintes et d’apitoiement sur lui-même. Tout cela a une même racine : le manque d’*émouna*.
Sans cet effort, aucun changement durable n’est possible. Même nos ancêtres, la génération du désert, qui ont assisté à des miracles extraordinaires et étudié sans cesse, n’ont pas atteint une foi solide. Comme l’explique Rachi sur le verset *« Comment puis-je porter seul vos conflits et vos disputes ? »*, cela montre qu’ils étaient empreints d’hérésie.
Leur ingratitude, que l’on découvre à travers les versets, est frappante. Prenons cet exemple tiré des paroles de réprimande de Moïse :
*« Et vous avez murmuré dans vos tentes, disant : “Parce qu’Hachem nous hait, Il nous a fait sortir d’Égypte pour nous livrer aux Amoréens et nous détruire.” »*
Ces paroles sont sidérantes. Comment est-il possible que ce peuple, témoin de miracles comme les Dix Plaies, le passage de la Mer Rouge, la révélation au Sinaï et tant d’autres prodiges, puisse conclure qu’Hachem les déteste ? Pensons à leur logique :
*(Note : ce qui suit ne reflète pas une opinion personnelle mais la pensée erronée de cette génération)*
« Le Créateur nous hait et a longuement réfléchi à la meilleure manière de nous tuer. Il a imaginé un plan : “Je vais apporter les Dix Plaies, ouvrir la Mer Rouge, anéantir des millions d’Égyptiens et les Amalécites, leur donner la Torah dans un événement prophétique grandiose, leur fournir la manne, les nuées de gloire, des vêtements miraculeux et bien d’autres bénédictions, tout ça pour finalement les conduire en Terre d’Israël où les Amoréens se chargeront de les exterminer.” »*
Cela défie toute logique ! Si Hachem les avait réellement détestés, Il aurait pu les laisser périr en Égypte, les noyer dans la Mer Rouge ou permettre aux Amalécites de les anéantir. Pourquoi attendre qu’ils atteignent la Terre Promise ?
Mais voilà le problème : face à une épreuve, c’est souvent ainsi que réagit l’homme. Lorsque les choses ne se passent pas comme prévu, il se sent abandonné par Hachem. À ce moment-là, toute logique disparaît, et seules des années de travail sur soi permettent de surmonter ces tests.
La Torah répète inlassablement cet avertissement :
*« Souviens-toi, n’oublie pas comment tu as irrité Hachem dans le désert. Depuis le jour où tu es sorti d’Égypte jusqu’à ce lieu, tu t’es rebellé contre Hachem. »* (Deutéronome 9:7).
Ce message est destiné à toutes les générations. L’objectif n’est pas de juger nos ancêtres, mais d’apprendre de leurs erreurs. La Torah n’est pas un livre d’histoire ; elle enseigne comment vivre.
Moïse l’a bien compris : le véritable travail consiste à demander chaque jour à Hachem :
*« Donne-nous un cœur pour Te connaître et T’aimer. »*
Comme le dit la Guemara : *« Quand Hachem a dit : “Si seulement tu avais ce cœur !”, Israël aurait dû répondre : “Donne-le-nous !” »* Ce cœur fait référence à la volonté. Nous devons prier Hachem pour qu’Il nous donne cette volonté de Le servir, de surmonter les tentations, et d’embrasser pleinement la gratitude et l’*émouna*.
Si nous ne consacrons pas de temps à ce travail quotidien, c’est que nous choisissons de rester dans l’ingratitude et le statu quo. Les jours et les années passent, mais sans effort, rien ne change. Or, comme le dit Job :
« L’homme est né pour travailler. »
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