Haut les mains

« Je voudrais que tu fermes les fenêtres, les portails et les portes et que tu n'ouvres absolument à personne, même si c'est un prince éminent.

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Posté sur 31.12.24

Dans l’Etat de Wallachie vivait un homme riche, dont l’épouse tomba malade : elle ne pouvait en aucune façon lever les deux mains. Son mari lui fit consulter tous les médecins de la région, mais rien n’y fit. Les sorciers non plus ne lui trouvèrent aucun remède. Il décida alors de faire le voyage avec elle en ville pour consulter un faiseur de miracles ou d’autres médecins. En cours de route, ils entendirent parler du Baal Chem Tov et se rendirent chez lui à Médzibouz. Il leur ordonna de rester un certain temps à ses côtés. Ils passèrent donc de longues semaines à Médzibouz, et chaque fois qu’ils le voyaient, il leur demandait de prolonger leur séjour. Un jour il fit préparer sa voiture et demanda au couple de le suivre. Ils arrivèrent bientôt dans un village où vivait un de ses disciples qui était aubergiste. Il lui demanda s’il pouvait les recevoir. « C’est un immense plaisir pour moi de vous accueillir », répondit-il tout étonné. « Je voudrais que tu fermes les fenêtres, les portails et les portes et que tu n’ouvres absolument à personne, même si c’est un prince éminent. S’il insiste, tu lui diras que le Becht est icі ». Le Baal Chem Tov et le couple logèrent dans l’auberge et l’aubergiste exécuta la volonté du maître. On leur servit bientôt le repas du soir, puis tout le monde alla se coucher, excepté le Becht qui s’assit à table un livre à la main, et la malade, non loin de là. Or le même jour, le frère du propriétaire de cette auberge, vint lui rendre visite. Ils ne s’étaient pas vus depuis plus de douze ans.  

Très joyeux, ils mangèrent et s’enivrèrent. Au cours de la discussion, le propriétaire (non juif) se vanta d’avoir fait construire dans son domaine une si belle auberge avec tout le confort… Son frère lui demanda un cheval pour s’y rendre. On lui en choisit un rapide et robuste, et comme l’auberge n’était pas éloignée de la forteresse, il ne mit pas son manteau. A peine dehors, il y eut une forte tempête de neige, et il n’arriva que tard à l’auberge. Il frappa à la porte et demanda à entrer. L’aubergiste répondit : « C’est impossible ! Le Becht est ici ! ». Il insista en les suppliant de lui ouvrir car il faisait extrêmement froid dehors, mais nul n’y prit garde. Le Baal Chem Tov fit finalement signe de lui ouvrir. Il entra dans l’auberge et fit quelques pas pour se réchauffer. Puis il demanda : « où est donc ce Becht ? » On le lui montra. « Où se trouve celui qui a eu l’impudence de me laisser dehors geler de froid ? » demanda-t-il tout irrité. Encore une fois, on le lui montra. La troisième fois, il ne put plus se contenir ; il dégaina son épée et leva son bras pour l’abattre. « Lève les bras ! » cria alors le Baal Chem Tov à la femme malade. C’est ce qu’elle fit. Un échange s’était opéré. Elle avait retrouvé l’usage de ses mains alors qu’au même moment, le frère du seigneur ne put plus bouger ses bras qui devinrent inertes comme une pierre. Lorsqu’il supplia le Becht de lui rendre l’usage de ses membres supérieurs, il lui dit : « c’est trop tard. L’échange s’est déjà fait et je ne puis plus rien pour toi ! » 

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