Parachat Vayigach – Regarder la réalité en face

Yehouda incarne une force doublée ,propre à celui qui fait téchouva (repentance). D’une part, il sait faire face aux faits et admettre ses erreurs, ajustant ainsi son chemin ; d’autre part, il possède le courage de proclamer la vérité, même si cela peut lui causer des ennuis.

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Posté sur 02.01.25

Yehouda, fils de Yaacov, a mérité un honneur unique parmi ses frères : tout le peuple d’Israël est appelé en son nom – les “Juifs”. De plus, le miracle de Hanouka découle de lui, à travers Yehouda le Maccabée. Cette distinction est liée à une caractéristique singulière de Yehouda : il incarne une force doublée propre à celui qui fait téchouva (repentance). D’une part, il sait faire face aux faits et admettre ses erreurs, ajustant ainsi son chemin ; d’autre part, il possède le courage de proclamer la vérité, même si cela peut lui causer des ennuis.

C’est ainsi que Mordekhaï le Juif a refusé de s’incliner et de se prosterner devant Haman, malgré les dangers que cela représentait. De même, Yehouda le Maccabée a tenu tête à Ménélas et à toute la royauté grecque avec bravoure. Car chez un véritable Juif, la vérité prime sur la peur. Un Juif authentique regarde son passé avec lucidité, assume pleinement ses responsabilités, et dans le présent, il agit sans se laisser influencer par le politiquement correct, car la vérité guide ses pas à chaque instant.

C’est cette unicité de Yehouda, fils de Yaacov, qui s’est manifestée lorsqu’il a reconnu ses erreurs passées et a lutté avec force pour la vérité dans le présent. Il a fait face à un grand défi en admettant devant un “tribunal familial” constitué de ses ancêtres, Yits’hak et Yaacov, qu’il était à l’origine de la grossesse de Tamar. Ce n’était pas une chose facile, mais c’est précisément cette sincérité qui lui a permis de devenir l’ancêtre de la royauté de la maison de David et du Machia’h. Et plus encore, cela lui a valu que tout le peuple d’Israël porte son nom : les Juifs ! Un Juif authentique est celui qui fait face aux faits et admet : “Oui, c’est moi qui ai agi ainsi.”

Certes, dans une lecture littérale, les Juifs tirent leur nom du royaume de Yehouda, resté intact après la destruction du Temple. Cependant, en tant que Juifs, nous ne nous contentons jamais de la simple explication. Nous savons que la réalité a plusieurs dimensions. La raison profonde pour laquelle nous sommes appelés “Juifs” est que Yehouda a su reconnaître ses erreurs, même au prix de l’humiliation.

C’est là la grandeur de l’homme : être un maître du repentir, en faisant téchouva encore et encore, en apportant des réponses nouvelles et vraies aux situations. Car la tendance naturelle de l’être humain est de s’enfermer dans ce qu’il connaît. Mais un véritable Juif vit comme Yehouda : il reconnaît la vérité et lutte pour elle. C’est l’essence même de l’identité juive : être perpétuellement en téchouva, reliant passé et présent avec la mesure de la vérité.

Ainsi a agi le maître des prophètes, Moché Rabbénou, lorsqu’il a reconnu la validité de la revendication des filles de Tselof’had. Plutôt que de les rabrouer ou de chercher à les faire taire, il a humblement admis leur justesse et a dit : “Vous avez raison.” Moché, en tant que dirigeant, avait statué que l’héritage de la terre était transmis selon les lignées paternelles, les fils héritant et non les filles. Mais les filles de Tselof’had, dont le père n’avait pas de fils, ont fait valoir que cette règle les priverait de leur part d’héritage. Moché a alors porté leur cas devant Dieu et est revenu avec une réponse divine : “Les filles de Tselof’had ont raison.” Cette reconnaissance a conduit à une modification de la loi, selon leur revendication.

Chaque Juif doit agir de même, tant dans les situations présentes que passées. Parfois, il faut revenir sur son passé, le regarder en face, sans se justifier ni se défendre, et dire : “Oui, c’était moi. J’ai agi ainsi.” Sans détourner les yeux, sans éviter l’affrontement.

L’expérience montre que lorsque nous évitons de confronter notre passé avec sincérité, celui-ci revient nous hanter dans le présent, nous poussant à répéter les mêmes erreurs et schémas de comportement nuisibles.

Celui qui aspire à s’éclairer de la lumière de Yehouda doit se libérer de son passé en l’affrontant avec honnêteté et en disant : “Ce n’est ni lui, ni elle, ni eux – c’est moi.” C’est là la perfection du Juif.

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