Parasha de la semaine : Vaye’hi – La cassure
Cette compréhension profonde fissure les murs de notre orgueil. À travers cette fissure, nous commençons à prier sincèrement et à demander de l’aide. Cela nous ramène au récit du Tsimtsoum (contraction divine) évoqué par le Ari (Rabbi Isaac Louria) dans son livre Etz Ha’haïm.
Comment est-il possible que les meilleures années de la vie de Yaakov se soient déroulées précisément en Égypte ?
Yaakov vécut en paix en Égypte parce que c’est là, et seulement là, que sa famille était enfin unie. Après une vie marquée par des luttes internes et externes, Yaakov finalement expérimenta une période de tranquillité familiale, Yaakov était heureux. C’était la première fois de sa vie qu’il pouvait goûter à une véritable paix. Une autre leçon pour laquelle Yaakov trouva la paix précisément en Égypte est que, souvent, nous atteignons la sérénité en passant par une épreuve difficile. C’est au cœur de nos propres limitations personnelles, là où notre ego occupe moins d’espace, que nous pouvons trouver la paix. En effet, la pression de prouver au monde que nous sommes parfaits est allégée. On atteint un état d’apaisement, une forme d’acceptation.
Ainsi, on réalise : “Je ne suis pas seulement en Éretz Israël je suis en Mitsraïm. Je ne suis pas seulement, justice et charité, je suis aussi haine, jalousie et compétition.”
Cette compréhension profonde fissure les murs de notre orgueil. À travers cette fissure, nous commençons à prier sincèrement et à demander de l’aide. Cela nous ramène au récit du Tsimtsoum (contraction divine) évoqué par le Ari (Rabbi Isaac Louria) dans son livre Etz Ha’haïm. Selon lui, avant la création, le monde était empli uniquement de la divinité. Tout n’était qu’une lumière infinie. Pour permettre l’existence du monde, D.ieu a dû se contracter, retirer Sa lumière sur les côtés, diminuant Sa propre présence, pour permettre la création. Ce processus est appelé le Tsimtsoum.
Cette contraction a conduit à la “brisure des réceptacles”, représentant les mondes qui ont précédé le nôtre, et qui sont à la racine de tous les traits non corrigés que nous portons en nous. Cette brisure, qui existe également en l’homme. C’est « l’Éretz Mitsraïm » personnel de chacun. Pour véritablement “naître”, se renouveler et se transformer, il faut reconnaître cette brisure, renoncer au désir d’être parfait. Ce renoncement est comparable à une mort, mais c’est une mort qui engendre la vie. Car lorsqu’un homme est entièrement empli de lui-même, il est impossible de l’aider. Il doit descendre en Égypte, y vivre, y séjourner, pour ensuite retourner en Éretz Israël avec une pleine conscience de la faille qui traverse tout son être. Cette idée est exprimée dans le psaume : « Cantique des degrés : Des profondeurs, je T’invoque, Éternel”). Ces profondeurs font référence aux abîmes de l’âme. Ce n’est que lorsqu’une personne y plonge, reconnaît leur existence et accepte leur place dans sa réalité, qu’elle peut connaître un éveil spirituel. Elle atteint alors une forme d’acceptation totale : celle qu’elle ne sera jamais complètement parfaite.
Cette acceptation même est ce qui la rend entière.
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