La « colère » du Baal Chem Tov

Le récit suivant vient du beau-frère de Rabbi Mordékhaï qui l’avait lui-même appris de Rabbi Yi’hiel Makoliver :

Une fois, on envoya un délégué de Lituanie chargé d’estimer la sagesse du Baal Chem Tov.

Logé chez Rabbi Yi’hiel, il allait prendre ses repas chez le Baal Chem Tov. Lorsqu’il entendit pour la première fois la prière du Becht, il en fut stupéfait. Il accompagna ensuite le Becht à la maison.

Dès qu’il entra chez lui, le Becht, en colère, ordonna à son domestique :

“Dépêche-toi, va voir les chevaux, il y en a un qui s’est étranglé !”

“Tout de suite, mon maître !”répondit-il.

Le Becht cria de plus belle en menaçant de le frapper et le domestique exécuta les ordres de son maître. La colère du maître surprit beaucoup son hôte. « S’occuper d’un cheval après une prière aussi fervente ?” se dit-il, “se mettre ainsi en colère contre son domestique, surtout un jour de Chabat !”

Il raconta tout cela à Rabbi Yi’hiel à la fin du Chabath et reprit la route.

Lorsque Rabbi Yi’hiel rapporta l’incident au Becht, ce dernier lui dit :

“Qu’ont-ils tous à venir me juger ? Ecoute bien ce qui s’est passé : égaré dans la nature un vendredi soir et éloigné de toute habitation, un Juif dut passer le Chabat dans les champs. Un brigand vint et commença à le frapper. Il avait bien l’intention de le tuer. Ce Juif étant très grossier, je n’ai pu le défendre contre son attaquant qu’en me servant d’une chose grossière : la bête de l’étable.

C’est la raison pour laquelle j’ai improvisé toute cette scène car plus je me mettais en colère contre mon domestique, plus le brigand était saisi d’épouvante… jusqu’à ce qu’il le laisse en paix.

D’ailleurs, on va l’amener assez rapidement en ville…”.

Tiré des prodiges du Baal Chem Tov.

C’est une grande ségoula de raconter les histoires du Baal Chem Tov à Motsé Chabbat, pour la parnassa, la bonne santé et la réussite.