Ce n’est pas un exploit d’être “sage”

Quand j’ai commencé à pratiquer certaines mitsvot, je me disais naïvement : « Ce que je comprends, je le fais ; ce que je ne comprends pas, je ne le fais pas.

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Posté sur 13.02.25

Après la perte de mes camarades de l’armée, j’ai réfléchi au sens de la vie et ai découvert le Créateur bien avant le judaïsme. Bien que je ne faisais aucune mitsva, je passais des heures à Lui parler chaque jour. Issu d’une famille juive, j’avais perdu tout lien avec le judaïsme dès mon jeune âge et, à l’université, je me considérais comme l’égal de tous, sans distinction particulière. Je mentionne ici mes fautes pour souligner un point crucial du judaïsme. Quand j’ai commencé à pratiquer certaines mitsvot, je me disais naïvement : « Ce que je comprends, je le fais ; ce que je ne comprends pas, je ne le fais pas. » Heureusement, en parlant chaque jour avec D.ieu, j’ai réfléchi à cette pensée : « Je pratique seulement ce que je comprends. » Cela revenait à me croire plus sage que le Créateur, à approuver les mitsvot qui me semblaient logiques et à rejeter celles que je ne comprenais pas, niant ainsi Sa sagesse infinie. Quelle absurdité !

À cet instant, j’ai réalisé combien je me trompais. Si je crois en un Créateur, qui est bien au-delà de ce monde et, a fortiori, au-delà de mon entendement limité, alors la chose la plus intelligente que je puisse faire est d’écouter Sa sagesse.

J’ai compris que ma perception du monde était en contradiction totale avec la foi, mélangeant mépris envers le Créateur, orgueil et bêtise, comme si je savais mieux que Lui et que tous les sages qui, depuis toujours, connaissaient et pratiquaient la Torah avec simplicité.

Assis là, je ressentais une honte profonde, une sensation qui m’est restée gravée. J’avais honte de mes pensées. À partir de ce moment-là, j’ai décidé qu’il était impensable de continuer ainsi. Je devais changer totalement ma manière de voir les choses, et bien sûr, mes actes.

À l’époque, je ne savais pas grand-chose, mais dans Sa miséricorde, D.ieu m’a guidé vers une solution simple et juste : j’ai acheté un petit livre de “Kitsour Choul’han Aroukh”, et je m’y suis attaché. Chaque jour, je lisais un passage, et tout ce que je lisais, je l’appliquais. J’ai ajusté mon comportement quotidien selon les lois de la halakha.

C’était ma propre “réception de la Torah”. Ce fut l’étape où je suis devenu un juif pratiquant.

Plus tard, en découvrant les enseignements de Rabbi Na’hman de Breslev, j’ai compris que le processus que j’avais traversé et la conclusion à laquelle j’étais arrivé reflétaient exactement ce qu’a vécu le peuple d’Israël.

En Égypte, Israël était plongé dans 49 portes d’impureté. Non seulement leur comportement n’était pas celui des descendants d’Abraham, Its’hak et Yaacov, mais leurs conceptions étaient également complètement faussées : idolâtrie, culte des idoles, et influence de la sorcellerie égyptienne. C’était leur plus grand problème ! Changer des personnes dans un tel état était extrêmement difficile.

Le premier pas dans leur rédemption fut la reconnaissance du Créateur, par les dix plaies, et surtout au moment du passage de la mer Rouge où les bné Israël virent la main de D.ieu de leurs propres yeux et reconnurent Sa présence. Mais malgré cela, à l’exception de deux mitsvot ponctuelles – la circoncision et le sacrifice pascal –, ils n’avaient pas modifié leur comportement. Ils restaient prisonniers de nombreuses idées erronées. Dans cet état, il leur était impossible de recevoir la Torah, un système de lois basé sur la sagesse infinie et éternelle de D.ieu. Avec leur manière de penser d’alors, ils auraient tout simplement rejeté ces lois.

Une décision cruciale

Cependant, cette reconnaissance du Créateur les a conduits à une décision capitale. Quelques jours avant le don de la Torah, le Saint Béni soit-Il leur proposa une alliance : “Vous avez vu ce que J’ai fait en Égypte. Voulez-vous conclure une alliance avec Moi, respecter Mes commandements et devenir Mon peuple bien-aimé pour l’éternité ?”

Moché transmit cette proposition aux anciens, qui consultèrent le peuple. À cet instant, le peuple d’Israël, avec un instinct profondément sacré, comprit une vérité fondamentale : nous devons abandonner nos raisonnements personnels. Si nous avons un peu de sagesse, nous devons mettre de côté nos logiques limitées et accepter la sagesse divine avec simplicité, sans questionnement ni investigation.

“Et tout le peuple répondit ensemble : Tout ce qu’a dit l’Éternel, nous ferons.”

L’accord fut ainsi scellé, et le reste appartient à l’Histoire : des générations d’un peuple qui émerveille le monde par sa simplicité, sa ténacité, sa sagesse et son génie. Mais tout repose sur cette compréhension : abandonner nos propres raisonnements et nous conformer totalement à la volonté et à la sagesse du Créateur. Cela s’appelle la simplicité.

Rabbi Na’hman explique dans le Likouté Moharan : “Lors du don de la Torah, Israël possédait de grandes sagesses, car les idolâtres de leur époque fondaient leurs erreurs sur des raisonnements sophistiqués. Si les bné Israël n’avait pas rejeté ces sagesses, ils n’auraient jamais accepté la Torah. Même les miracles et prodiges réalisés par Moché n’auraient pas suffi, car encore aujourd’hui, des sceptiques nient la vérité à cause de leurs raisonnements erronés. Mais Israël, peuple saint, vit la vérité, rejeta ces sagesses et crut en D.ieu et en Moché Son serviteur. Ainsi, ils acceptèrent la Torah.”

La véritable sagesse

Le message est simple : la base de tout, est la simplicité. “Sois intègre avec l’Éternel ton D.ieu.” Israël a été béni avec des génies capables de sonder les profondeurs de la création, mais leur grandeur venait de leur capacité à rejeter leur sagesse personnelle pour embrasser celle du Créateur.

Même aujourd’hui, on voit la soif du peuple d’Israël pour la foi et l’amour de D.ieu, et leur volonté de se connecter à la Torah de manière pratique, par l’observance des mitsvot. Ils savent instinctivement que ce que D.ieu a décrété est, sans aucun doute, ce qu’il y a de meilleur et de plus sage.

Il n’y a pas de plus grand insensé que celui qui se croit sage à ses propres yeux. Et il n’y a pas de plus grande sagesse que d’accepter la sagesse divine.

Par le mérite de nos ancêtres intègres, nous renouvelons une alliance de foi, avec le D.ieu des cieux et de la terre.

Que nos jours soient renouvelés comme autrefois, et que nous soyons bientôt délivrés d’une délivrance éternelle.

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