Ici, on construit : un cœur !

Le cœur doit s’exprimer à travers les actes. Après tout, dans ce monde qui est un monde d’action, tout est mesuré selon les actes : « Tout dépend de l’abondance de l’action ». De plus, le cœur est le moteur de tout le corps, de toute action. S’il n’y a pas d’action et que l’on ne voit aucun mouvement, c’est le signe qu’il y a un problème au niveau du cœur.

Tout le monde dit : « L’essentiel, c’est le cœur ». Est-ce vraiment le cas ? Oui et non.

Il est évident que les actes n’ont pas de véritable valeur sans le cœur. En ce sens, le cœur est primordial. Mais ce n’est certainement pas suffisant. Le cœur doit se traduire en actes. Dans ce monde, tout est évalué en fonction des actions. De plus, c’est le cœur qui anime l’ensemble du corps et de toutes ses activités. Si aucune action ne découle du cœur, c’est qu’il y a un problème au plus profond de lui.

Notre paracha commence par une abondance de cœur, mais elle se poursuit avec une multitude d’actes détaillés dans les moindres précisions.

Les dons pour la construction du Michkan (le Tabernacle) révèlent le grand cœur du peuple d’Israël : « De toute personne dont le cœur l’incite à donner ». Dans quel but ? Pour que « Je réside parmi eux » – afin que la Présence divine demeure au sein des cœurs d’Israël, comme l’explique le saint Alshich : un sanctuaire du cœur.

Cela signifie que le Michkan commence dans le cœur et se termine dans le cœur, il en émane et y retourne. Pourtant, la partie centrale de la paracha concerne avant tout l’action concrète. Les passages concernant le Michkan sont parmi les plus détaillés de toute la Torah. Ils mentionnent avec précision chaque élément, ses dimensions, les matériaux utilisés, les travaux minutieux et complexes nécessaires, ainsi qu’un artisanat d’une rare finesse – tout cela émanant du cœur : « Tout artisan au cœur sage réalisera cette œuvre ».

Ainsi, le cœur s’exprime à travers les actes, et pas n’importe quels actes : des actions précises et détaillées. De même, la meilleure façon d’atteindre le cœur et de mériter que la Présence divine réside en nous, c’est précisément par l’action, l’implication et le souci du détail. C’est l’exécution rigoureuse des commandements qui permet à la Présence divine d’habiter en nous.

C’est une réponse pour ceux qui disent : « Moi, je crois dans mon cœur ». Une personne qui possède vraiment un cœur sera naturellement poussée à agir. On le voit dans notre génération : le peuple juif se réveille à la foi et à l’amour de D.ieu, et immédiatement, il cherche à accomplir des mitsvot concrètes – porter les tsitsit, mettre les tefillin, observer le Chabbat, séparer la ‘halla. Car celui qui aime sincèrement, qui veut véritablement et qui croit profondément, ressent dans son cœur un élan irrépressible pour faire, pour multiplier les actions en l’honneur de celui qu’il aime et en qui il croit.

L’inverse est également vrai : les actions façonnent le cœur. Comme le dit le Séfer Ha’Hinoukh : « Après les actes, les cœurs suivent ». Et plus une personne affinera et perfectionnera ses actes, plus la lumière de la foi illuminera son cœur avec intensité. Ainsi, grandiront en elle l’amour et le lien entre son cœur et le Saint, béni soit-Il.

Que HaShem nous accorde le mérite de Le servir de tout notre cœur et d’éveiller notre cœur grâce à la Torah et aux mitsvot.

Chabbat Chalom.