Et si nous parlions à D-ieu ?

Le dialogue que nous proposons n'a rien d'un artifice. D'une façon idéale, il devrait se tenir dans un endroit isolé où nous pouvons crier, littéralement, notre douleur de vivre.

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

16 av 5768 – 17 août 2008

Si les uns sont rentrés, les autres sont sans doute partis. Dans les deux cas, les vacanciers français s'adonnent à ce qui occupe l'esprit de chacun une majeure partie de l'année : leurs vacances et le nombre important d'activités qui en est le corollaire. 

Qu'on nous permette un rappel historique : la notion de vacances, qui est apparue bien avant celle des congés payés, est une conséquence de la révolution industrielle. En France, les travailleurs qui avaient été jetés dans des usines peu avenantes, commencèrent à connaître ce que beaucoup allaient connaître bien des décennies plus tard : le blues du travail. Cette période remonte au début du 19ième siècle. Quelques deux siècles plus tard, on liait le plaisir des congés à celui de ne pas forcément s'appauvrir en partant se reposer : en 1936 la loi les congés payés était votée.
 
Ce très bref rappel nous permet de prendre conscience que partir en vacances est synonyme de fuir une condition qui nous déplaît. Qui pourrait jeter la pierre aux ouvriers d'il y a deux siècles ? Pour notre part, nous pouvons sans doute réfléchir sur les raisons qui nous poussent à tellement souhaiter nous évader. Les slogans utilisés par les agences de voyage sont révélateurs de cet état d'esprit : “Libérez-vous !” ; “Respirez !” ; “Faites-vous plaisir !”…
 
Une des conditions essentielles qui permettent à la personne de vivre une vie de plénitude est d'être satisfaite de ce qu'elle fait. Sachant la place importante que tient le travail dans nos journées, il semblerait qu'en être satisfait est de la première importance. Est-ce notre cas ? La question est suffisamment importante pour qu'on y réfléchisse sérieusement.
 
Malgré toute l'importance que peut tenir notre emploi dans notre vie, celle doit être négligeable par rapport à celle de notre vie de famille. Que nous soyons père, mère, jeune marié(e), célibataire ou même encore adolescent, notre vie de famille représente la fondation de notre entière vie. Les questions sont connues : menons-nous une vie de couple satisfaisante ? Aimons-nous nos enfants d'une façon adéquate ? Avons-nous réussi à établir des rapports sociaux d'une nature satisfaisante avec les proches de notre entourage ?
 
Ces interrogations sur la famille et notre occupation professionnelle portent sur un aspect essentiel de notre personnalité. De quelle façon peut-on envisager de remplir notre rôle dans ce monde si chaque jour, le lever du soleil est annonciateur de peines, souffrances, tensions…
 
La vie quotidienne est remplie de défis qui semblent le plus souvent difficiles à relever. La paix dans le ménage relève du miracle ; on promet à la personne qui la ramène au sein d'un couple de grandes récompenses (prière Cha'harith – du matin). L'éducation des enfants, surtout dans notre génération, est jonchée d'écueils qui la rendent une des tâches les plus ardues de notre vie. La liste est longue des défis que nous devons relever et que nous n'avons pas le choix de glisser subrepticement sous le coin du tapis.
 
Ceci nous ramène aux vacances et nous permet de comprendre la raison pour laquelle elles représentent véritablement un bol d'air frais pour beaucoup de personnes. Le stress de la vie quotidienne est toujours à l'affut et passer une semaine aux Seychelles ou en Martinique est tellement alléchant !
 
On raconte l'histoire d'un homme malade qui souffrait d'une douleur atroce dans ses os. Le Ba'al Chem Tov, le père du mouvement 'hassidique, fut appelé à son chevet. Le verdict fut rendu sans attendre : “Cet homme mourra dans de terribles souffrances car il ne désire pas se confesser.” Quelques heures plus tard, et dans des cris de désespoir, l'âme de cet homme s'éteignit.
 
Nous sommes tous malades. Malades du travail, malades du rôle social que nous devons tenir, malades de nos responsabilités qui sont notre lot… À bien des égards, l'enfer semble nous entourer et ne pas être simplement le concept abstrait que nous connaissons tous.
 
Afin de sortir de cette spirale dangereuse, nous devons commencer par faire ce que l'homme malade dans l'histoire du Ba'al Chem Tov ne s'était pas résolu à faire : confesser notre douleur et reconnaître que nous nous sommes oubliés à plusieurs reprises. Pour cela, nous devons nous adresser à Celui qui nous a créé(e)s. C'est d'une façon simple et sans prétention que nous devons nous tourner vers Celui qui détient les clés de notre survie.
 
Le dialogue que nous proposons n'a rien d'un artifice. D'une façon idéale, il devrait se tenir dans un endroit isolé où nous pouvons crier, littéralement, notre douleur de vivre. Si cela n'est pas possible, les heures calmes de la nuit représentent le moment parfait pour se glisser en douceur dans une pièce isolée de notre demeure, ou encore plus simplement, aller s'asseoir sur le canapé du salon. Dans ce cas, il nous suffit de crier dans notre cœur.
 
En disant à D-ieu ce qui ne va pas dans notre vie, nous établissons un contact vital pour chaque personne. C'est ce contact qui nous permettra de faire face à l'adversité. Son importance est telle qu'il est conseillé de s'adresser à D-ieu tous les jours, sans exception. Oublie-t-on de respirer ? Nous ne devrions pas oublier de rétablir notre respiration à sa racine sainte. C'est précisément cet attribut qui nous sépare du monde animal. Il ne faudrait tout de même pas l'oublier.
 
Le dialogue quotidien avec notre Créateur doit nous permettre de répandre notre cœur. Il n'y a rien qu'Il ne sache pas à propos de nous. C'est pour cela que nous sommes les premiers bénéficiaires de cette conversation régulière. Aucune inquiétude, crainte, erreur, faute… ne doit être cachée. Le plus nous révélons, le plus nous nous rapprochons de notre racine, le plus nous redevenons nous-mêmes.
 
La durée de ce dialogue devrait être d'une heure, ou plus si on s'en sent capables. Le plus important consiste à être régulier(e)s dans notre conviction : aucun évènement, aucun obstacle ne doit nous faire rater notre entretien privé avec le Créateur du monde.
 
La tâche vous semble ardue ? Étonnante ? Futile ? Lancez-vous. Vous êtes formidables ! Votre potentiel est important, presque sans fin… Il vous suffit de vous écouter.
 
Nous vous conseillons d'être discrets sur votre pratique. Nous avons déjà l'habitude de ne pas dévoiler ce qui nous est cher : le secret bancaire le prouve ! Le monde n'est pas encore prêt à recevoir une telle lumière spirituelle. Néanmoins, soyez certains que vous verrez de vous-mêmes des progrès étonnants dans votre vie de tous les jours.
 
Voici un paradoxe : plus vous déverserez votre cœur devant D-ieu, plus les larmes couleront sur les difficultés que vous éprouvez, plus vous éprouverez un sentiment… de joie durant les autres heures de la journée ! Étonnant, mais vérifié. Les personnes qui parlent souvent à D-ieu sont les plus heureuses que nous ayons rencontrées !
 
Vous sentez-vous gêné(e)s ? Vous ne savez par quoi commencer ? Cela est normal. Persévérez et n'oubliez jamais de conserver votre résolution intacte. Cette heure précieuse deviendra rapidement la plus importante de votre journée. Si vous ne savez pas quoi dire à D-ieu… dîtes-le Lui ! Si même cela n'est pas possible… ne dîtes rien ! Dans tous les cas, vous aurez rétabli un contact ancestral.
 
Dans les semaines prochaines, nous nous proposerons une méthode simple en dix étapes pour vous aider à rétablir ce contact que nous avons oublié depuis trop longtemps. En même temps, et pour les sceptiques, nous vous proposerons une série d'articles qui vous permettront de constater par vous-mêmes que cette méthode n'est pas une nouveauté, une nouvelle mode. En nous servant de l'étude du rabbin Aryeh Kaplan, nous vos montrerons qu'en fait, cette méthode a été celle que nos ancêtres ont pratiquée depuis l'aube des temps.
 
Pour tous ceux et toutes celles qui sont rentré(e)s de vacances et avant de recommencer à tomber dans les bras de monsieur Stress ; pour tous ceux et toutes celles qui viennent de partir en vacances : choisissez un endroit isolé et agréable. Tous et toutes ont de bonnes raison de commencer à parler à D-ieu. Il est grand temps de vous retrouver.        

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