La vie que nous désirons – Choftim

Même s'il nous manque certaines choses, nous ne ressentons nullement ce manque comme quelque chose de négatif...

3 Temps de lecture

le Rav Shmuel Stern

Posté sur 06.04.21

La difficulté d'être simple

“Restez simples avec l'Éternel, votre D-ieu.” (Deutéronome 18:13).
 
Vers la fin de sa vie, Rabbi Nathan de Breslev a dit : “Je ne suis pas certain d'avoir réussi à être simple, comme nous le demandait Rabbi Na'hman.”
 
Dans l'histoire “Le simple et le sophistiqué” de Rabbi Na'hman, nous lisons que le simple était toujours heureux de son lot, dans toutes les situations, même dans les cas où il ne rencontrait pas le succès. Son leitmotiv était : “Je suis toujours heureux de mon lot !”
 
Pourtant, le simple aurait eu des raisons de ne pas être toujours heureux : en sa qualité de fabricant de chaussures, celles qu'il faisait avaient une forme triangulaire ! Cela ne l'empêchait pas d'être heureux. Lorsqu'on lui faisait remarquer la piètre qualité de ses chaussures, comparées à celles de l'autre fabricant du village, il répondait invariablement : “Cela est ce qu'il fait et ceci est ce que je fais. De plus, pour quelle raison parlons-nous des autres ?” On le constate : le simple était toujours heureux, peu importe ce qu'il faisait.
 
Il est intéressant de noter ce que le simple disait à sa femme : “Il nous est même interdit de simplement penser à quelque chose de négatif.” Ceci explique sa réaction dès qu'on lui parlait de la réussite d'un autre : “Cela est ce qu'il fait et ceci est ce que je fais. De plus, même si une pensée négative nous a effleuré, pour quelle raison devons-nous en parler ?”
 
De cette histoire, nous apprenons que le simple était un homme CHaLeM (“sain”), c'est à dire qu'il avait atteint la ChLeMouth (“perfection”) et que le fruit de son labeur était simple. Cette perfection consiste à être constamment heureux de ce que nous avons, même si nous n'avons rien ! Même dans ce cas, notre joie doit être équivalente à celle qui serait la nôtre si nous avions tout. Ceci correspond à ce qui est écrit dans la Michna Avoth : “Qui est riche ? La personne qui est heureuse de son lot.”
 
Même s'il nous manque certaines choses, nous ne ressentons nullement ce manque comme quelque chose de négatif. Nous pouvons atteindre cet état d'esprit si nous prenons conscience qu'Hachem dirige le monde et que pour Lui tout est possible, qu'aucun changement ne se trouve hors de Sa portée.
                
C'est pour cette raison que le simple était heureux avec tout ce que lui donnait Hachem et qu'il ne voyait que le bien dans tout ce qu'il lui arrivait : après tout, c'est Hachem qui est le décideur ! De la sorte, il était toujours satisfait de son lot, même si à l'occasion, il pouvait se révéler qu'il possédait peu de choses. Selon lui, il possédait réellement tout ce qu'il devait avoir. En d'autres termes, le simple voyait constamment le verre à demi-plein.
 
La simplicité parfaite du Tsadiq
 
Rabbi Na'hman de Breslev a écrit dans le Liqouté Moharan (I, 6) :“Lorsqu'une personne mérite de connaître avec précision ce qu'elle doit faire pour se donner du mal et travailler dur constamment dans le service de D-ieu, elle détient une très grande expertise. En même temps, cette personne espère atteindre des niveaux toujours plus élevés de spiritualité et elle ne permet à rien de la faire chuter. Même si cette personne est ce qu'elle est – que D-ieu nous préserve – elle ne se décourage pas encore.”
 
À ce sujet, Rabbi Nathan a écrit : “Chaque personne peut mériter d'avoir la vie qu'elle désire à la condition qu'elle désire la vie qu'elle a.” Ceci signifie que nous devons désirer accepter de mener la vie que D-ieu nous a donnée. Si nous parvenons à désirer cela, nous aurons réellement tout ce que nous désirons. Ceci correspond au concept : “De la façon dont nous désirons percevoir les évènements de notre vie, ceux-ci se déroulent de la façon dont nous désirons.”
 
Nous comprenons maintenant la véritable signification du verset : “Restez simples avec l'Éternel, votre D-ieu.” (Deutéronome 18:13). De fait, la simplicité véritable devient possible lorsque nous lions tout ce qui nous arrive dans notre vie à D-ieu. Cela signifie que nous savons que “l'Éternel seul est D-ieu et qu'il n'en est point d'autre.” (Deutéronome 4:35). Lorsque nous menons notre vie selon cette perspective, avec certitude et émouna (foi), nous devenons capables de tout accepter avec joie.
 
Selon Rabbi Nathan, nous pouvons recevoir la simplicité véritable uniquement du vrai Tsadiq car celui-ci est l'équivalent de l'émouna et de la certitude envers D-ieu. Pour se rapprocher de ce niveau, l'étude de la Tora est un passage obligatoire. Cette étude nous apprend ce que nous devons faire pour être constamment “collés” à D-ieu. C'est seulement dans ce cas qu'il est possible de ressentir la simplicité parfaite.
 
Nous devons chercher tous les jours de notre vie à atteindre cette simplicité. Rabbi Na'hman a écrit dans le Liqouté Moharan (I, 19) : “L'objectif et la simplicité consistent à servir D-ieu en toute simplicité, sans aucune sophistication.”

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

Merci pour votre réponse!

Le commentaire sera publié après approbation

Ajouter un commentaire