Dans un article récent (Et si nous parlions à D-ieu ? ), nous avons rappelé ce que beaucoup d'entre nous avons oublié : la présence d'un contact vital dans notre vie quotidienne est l'unique façon de pouvoir affronter et relever les nombreux défis auxquels nous faisons face. Le contact auquel nous faisons référence est le dialogue quotidien que nous devons tous-tes entretenir avec D-ieu.
Peu importe qui nous sommes (juifs ou non juifs) et d'où nous venons (croyants ou plutôt tiède) : si nous parvenons à nous adresser chaque jour à D-ieu, nous créons les outils qui nous permettent de mieux vivre les moments difficiles et de crise que nous ne manquons pas de traverser et dont la fréquence varie d'une personne à l'autre.
Nous avions fait référence dans l'article cité à une méthode pour rétablir un contact ancestral. Cet article est le premier d'une série de cinq dans lesquels nous partageons avec vous un savoir millénaire. Les personnes qui l'essaieront en toute sincérité en verront rapidement les bénéfices : sérénité et tranquillité d'esprit plus fréquentes, prise de recul salutaire par rapport aux évènements stressants de notre vie, joie et bonheur qui refont surface… Nous invitons les sceptiques à tenter leur chance.
Le monde dans lequel nous vivons est rempli d'insatisfactions, d'inquiétude et de peurs. Le jeu en vaut la chandelle. Nous disons à ces sceptiques : qu'avez-vous à perdre ? Quant aux réfractaires ardents, nous ne pouvons que regretter leur aveuglement obtus et prier pour que D-ieu leur ouvre les yeux.
Étape par étape, voici le parcours que nous vous proposons d'emprunter :
S'inclure en D-ieu
L'idée semble saugrenue. S'inclure en D-ieu, rien de moins ! Sans doute, si nous définissons la véritable signification de cette inclusion, il nous sera plus facile d'être compris.
Prenons un exemple, celui d'un couple. Lorsque le mari agit d'une façon spécifique dans le but de satisfaire la volonté de son épouse, il “s'inclut” en elle. En d'autres termes, il s'est oublié. On le constate, la pensée seule ne suffit pas. Une femme n'a que trop à savoir que son mari pense à elle. Plutôt, elle préfèrera voir de visu ce que son mari fait pour elle.
Il en va de même pour notre relation avec Hachem. Chaque fois que nous faisons un geste, que nous prononçons une parole en Son honneur, nous nous incluons en Lui. Ainsi, construire une souka (cabane) pendant la fête de Soukoth (la fête des cabanes) n'est pas seulement une activité annuelle dont raffolent nos enfants ; il s'agit aussi de faire la volonté de D-ieu et conséquemment, de nous inclure en Lui.
Imaginons que nous ayons soif. Si en rapprochant le verre d'eau de notre bouche nous nous arrêtons quelques secondes afin de prononcer une bénédiction, nous nous oublions. De la sorte, nous révélons la présence de D-ieu dans notre vie et… nous nous incluons en Lui. Chacun-e peut rajouter les exemples de son choix.
La notion d'inclusion en D-ieu repose sur un postulat : D-ieu est bon. Ainsi, s'inclure en une entité marquée par le bon est tout à notre avantage. Également, s'inclure en D-ieu, s'est reconnaître qu'ainsi est la volonté du Maître du monde. Celui-ci ne me demande pas de me priver de boisson ou de vivre comme un ermite. Plutôt, c'est dans la vie de tous les jours que nous pouvons et devons relever Sa présence sur terre. Les deux exemples que nous avons cités correspondent parfaitement à cette démarche et elle est accessible à toutes les personnes dotées d'un minimum de bonne volonté.
S'inclure en D-ieu, cela signifie aussi améliorer nos traits de caractère qui laissent à désirer. Qu'il s'agisse de la colère, de notre désir d'argent, de plaisirs malsains… il est toujours question de devenir de meilleures personnes en s'oubliant. L'individu qui n'est pas imbu de sa personne ne peut pas se mettre en colère. La personne qui accepte avec joie les ressources dont elle dispose ne déploiera pas d'efforts insensés dans le but d'augmenter son compte en banque. La recherche des plaisirs sensuels découle de notre volonté de vouloir nous satisfaire ; cela est l'opposé de l'oubli de soi.
Il est possible de résumer la situation de chaque personne ainsi : il existe toujours une différence entre ce que nous désirons et ce dont nous avons besoin. Cette différence jette sur notre âme une couverture spirituelle qui crée un écran et empêche à la lumière de D-ieu de passer. Cet écran est la source de notre sentiment d'énervement, d'insatisfaction, de tristesse et de dépression.
Il est une chose de vouloir améliorer ses mauvais comportements, il en est une autre de passer réellement à l'action. En établissant un dialogue quotidien avec D-ieu, nous raccrochons, littéralement, notre âme à sa source sainte et nous favorisons nous effacement. Chaque minute pendant lesquelles nous nous oublions, nous ouvrons la porte à la sainteté. C'est un peu comme si nous disions à D-ieu : “Je m'ouvre à Toi ; s'il te plait, entre en moi, marque-moi de Ton empreinte.”
De fait, parler à D-ieu, c'est s'oublier. À première vue, rien de concret ne semble devoir sortir de ce dialogue : aucune récompense en monnaie trébuchante, aucune connaissance spécifique que nous pouvons partager avec notre entourage. Ainsi, si nous persistons à dialoguer avec Hachem, nous faisons preuve de détermination à vouloir nous effacer. En terme kabbalistique, nous appelons cette volonté : “dévéqouth” (adhésion). Cela signifie que nous désirons “adhérer” à D-ieu, nous attacher à Lui. Ceci est s'oublier, l'opposé de la recherche des plaisirs de ce monde.
Un combat inégal où le plus faible l'emporte
Parler à D-ieu, c'est engager un combat amical dans lequel nous désirons obtenir certaines choses. À cette fin, certaines règles doivent être respectées. À propos d'
hitbodédouth,
Rabbi Na'hman de Breslev a dit que “cette conversation doit être l'occasion de formuler des demandes, des excuses, des paroles qui cherchent à obtenir la grâce, l'indulgence et la réconciliation. Nous devons implorer et supplier D-ieu pour qu'Il nous rapproche de Lui et nous permette de Le servir en toute sincérité” (
Liqouté Moharan II:25).
Si la question précédente – “comment peut-on s'inclure en D-ieu ?” – paraissait de taille, celle-ci semble également appartenir à la même catégorie. De fait, comment pouvons-nous penser “arracher” à D-ieu la “grâce, l'indulgence et la réconciliation” ? Ne s'agit-il pas plutôt d'un combat inégal dans lequel le plus faible ne possède aucune chance de l'emporter ? S'il n'est déjà pas facile d'engager la conversation avec notre Créateur, penser Le faire changer d'avis semble encore plus hors de portée.
De telles pensées proviennent de notre méconnaissance de la Compassion divine et du rôle qu'Hachem désire tenir dans notre vie. Certaines personnes imaginent D-ieu comme un gardien d'un palais royal ; le travail de ce dernier consiste à minimiser le nombre de visiteurs et à cette fin, il procède pour chacun à une vérification pointilleuse des raisons de sa volonté d'entrer dans la maison du roi.
Ainsi en irait-il avec D-ieu qui désirerait minimiser le nombre de personnes qu'Il serait prêt à accepter dans Sa demeure ; afin d'en repousser le plus grand nombre, Hachem passerait en revue le dossier de chacun et à la moindre faute… le rejetterait. Que ces pensées sont tristes et loin de la vérité !
“Toi Seigneur, Tu es bon et clément, plein d'amour pour tous ceux qui T'invoquent.” (Psaumes 86:5).
Le
Roi David nous a révélé deux grandes vérités. La première est de nous faire savoir qu'
Hachem est “bon, clément et plein d'amour.” Si nous pouvons faire confiance à une personne marquée par ces caractéristiques, à plus forte raison pouvons-nous nous en remettre à D-ieu.
Lorsque nous Lui parlons, nous Lui montrons que nous reconnaissons Son existence et Son importance dans notre vie. Cela est une formidable preuve d'amour de notre part ! Parce que D-ieu est bon, clément et plein d'amour, nous Lui faisons part de nos soucis, nos difficultés, nos malheurs… Parce que nous reconnaissons Son bon intrinsèque, nous savons qu'il nous enverra uniquement ce qui est bon pour nous.
La deuxième vérité révélée par le Roi David est de nous apprendre que ces caractéristiques sont réservées aux personnes… qui L'invoquent. Rien de moins ! Il suffit de crier, pleurer et Lui demander Son aide pour que D-ieu nous fasse parvenir Son bon, Sa clémence et Son plein d'amour. Cela relève du miracle et cela est accessible à tous-tes ; la seule chose que nous devons faire est le premier pas et d'ouvrir la bouche.
Maintenant que nous connaissons les attributs principaux du Maître du monde, il nous est plus facile de comprendre la façon dont nous pouvons modifier Son attitude à notre égard.
Pendant tout le temps où nous formulons notre prière individuelle et intime, nous faisons exactement ce que D-ieu attend de nous et à nous seuls-es, nous justifions ainsi la création du monde. Il n'y a rien de plus sublime qu'un cœur brisé qui se déverse devant le Créateur. D-ieu nous a créés-es pour cela et Il prend un plaisir incommensurable lorsque nous remplissons le rôle qui nous a été confié.
C'est exactement pour cette raison que D-ieu Lui-même désire que nous emportions ce dialogue déséquilibré. Rien ne Le peinerait plus que de ne pas nous accorder ce que nous désirons et demandons. À cette fin, c'est le Créateur Lui-même qui nous fera trouver les mots qui nous permettront d'obtenir “la grâce, l'indulgence et la réconciliation” à Ses yeux.
Voici le secret de cette lutte d'un type particulier. C'est le plus fort qui l'emporte en accordant la victoire au plus faible, c'est D-ieu qui se réjouit de notre joie en nous accordant ce que nous demandons. C'est de la sorte que nous pouvons prier et demander du plus profond de notre cœur ce qui nous est le plus cher. Les chances de succès sont assurées !
Résumons : 1. En nous adressant à D-ieu, nous faisons le premier vers l'effacement de notre personne ; ceci est la première condition pour établir une relation positive avec le Créateur. 2. Si nous pouvons espérer obtenir ce que nous désirons en nous adressant à D-ieu, c'est que celui-ci désire ardemment notre bonheur et qu'à titre, Il créer les conditions favorables pour nous répondre d'une façon positive.
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