La femme est le miroir de l’homme

La seule solution pour corriger les insuffisances constatées chez la femme consiste, pour le mari, à se corriger lui-même, comme il le ferait devant un miroir.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Tout d'abord, une question se pose : comme tout dans ce monde dépend de la Providence divine et est voulu pour la réparation de l'homme et du monde, il est donc certain que la nature de la femme ne lui permet pas de supporter la critique. Pourquoi une telle disposition ? Quelle est sa signification ? Pourquoi la nature de la femme est-elle si sensible à ce propos ? Pourquoi n'a-t-elle pas une âme propre à supporter les remontrances ?

Le principe du miroir
 
J'ai entendu cette réponse à cette question de mon maître, le Rav Éliézer Berland chelita. Alors que j'étais encore un jeune homme, le lui avait demandé de me guider au sujet de la paix domestique. Il me donne deux conseils fondamentaux :
 
     Selon le Arizal, la femme est le miroir de l'homme. Par conséquent, tout ce que je vois chez ma femme, une incapacité ou un défaut quelconque, indique un message qui m'est destiné.
 
     Je dois toujours m'abstenir de critiquer ma femme, même si elle commet la pire des transgressions ou la chose la plus ignoble.
 
Il est nécessaire de souligner que le message qui m'est destiné s'applique à tous les domaines ; à celui des relations entre l'homme et Hachem (D-ieu) et aux défauts à corriger dans ma spiritualité. Je vois alors chez ma femme, comme dans un miroir, les défauts que je possède. Dans d'autres domaines à corriger, ma femme me montre souvent simplement la qualité de ma relation envers elle.
 
Par exemple : si je la respecte vraiment, elle me respecte aussi. En revanche, si elle ne me respecte pas, cela indique que je ne la respecte pas non plus. Si j'accorde à ma femme la première place dans mes préoccupations, elle m'accordera aussi la première place dans les siennes, et ainsi de suite.
 
Ces deux conseils fondamentaux dépendent l'un de l'autre. En effet, puisque l'homme voit que chaque défaut de sa femme est un reflet de lui-même, il ne doit pas essayer de corriger sa femme en la critiquant, mais il doit réfléchir sur lui-même, chercher comment il est affecté par ces insuffisances et les corriger. Ensuite, le défaut se corrigera automatiquement chez sa femme.
 
Lorsque le principe du miroir est connu, il devient alors facile de se garder de formuler la moindre des critiques, même pour la plus grande faute commise, car l'homme apprend une leçon de chaque défaut constaté chez sa femme, en se bornant à corriger chez lui ce qu'il voit chez elle.
 
Voici la règle : la Saint béni soit-Il montre à l'homme chez sa femme ce qu'il doit corriger. Il doit apprendre une leçon de chaque défaut et erreur constatés chez sa femme pour les corriger. C'est comme un homme se tenant devant un miroir et voit sa silhouette reflétée avec ses défauts. Il est évident que les défauts n'appartiennent pas au miroir, mais qu'ils proviennent de lui. S'il voit son col tordu, il ne chercher pas à corriger le miroir, mais le col en question. Ainsi, le mari voit chez sa femme ce qu'il doit lui-même corriger. Il doit savoir qu'elle n'est qu'un miroir et que c'est à lui de se corriger.
 
Voilà la réponse à notre question : pourquoi la Créateur créa-t-Il la femme si sensible à la critique ? C'est que le Créateur béni soit-Il ne veut pas que le mari critique et corrige sa femme, mais qu'il se corrige lui-même !
 
Si le Créateur avait voulu que le mari corrige sa femme, Il aurait donné à la femme une âme propre à supporter les remontrances ; cependant, Il ne veut pas que le mari critique sa femme. Le Créateur veut qu'il voie chez elle ce qui nécessite réparation et qu'ainsi, il soit poussé à se corriger. Il a donc créé la femme de telle façon que lorsque le mari la critique, elle ne peut l'accepter et toute la paix du ménage s'effondre. Par conséquent, la seule solution pour corriger les insuffisances constatées chez la femme consiste, pour le mari, à se corriger lui-même, comme il le ferait devant un miroir.
 
Cela est aussi la réponse essentielle à la question : comment le mari corrige-t-il sa femme ? Il doit savoir que lorsqu'il se corrige, il corrige sa femme et cela, sans qu'il ait besoin de prononcer un seul mot à ce sujet !
 
En fait, tout le mariage est dirigé vers ce but : le mari doit se corriger et c'est la raison pour laquelle les hommes sont obligés d'observer le précepte du mariage, tandis qu'une femme qui veut rester seule n'est pas tenue, en principe, de se marier. Il est donc clair que le mariage fut institué seulement pour l'homme.
 
On peut dès lors comprendre cet enseignement du Arizal : la femme est déjà réparée et ne se réincarne que parce qu'elle est forcée de descendre dans ce monde pour réparer son mari.
 
Chaque femme est donc “programmée” pour accomplir ce projet : le repentir de son mari. Chaque erreur, défaut et insuffisance dans la spiritualité du mari, cause une réaction automatique et prévisible de sa femme. À l'opposé, tout bien, vertu et élévation du mari, cause aussi une réaction automatique et prévisible chez la femme. Nous étudierons lors d'un prochain article quelle sont ces réaction afin de les comprendre, connaître leurs allusions et apprendre comment se corriger.
 
Réfléchir et comprendre
 
Puisque la femme est le miroir de son mari, ce dernier doit apprendre à l'observer. Comment doit-il interpréter ce qu'il voit et parvenir aux bonnes conclusions ? Afin de nous faire comprendre, nous citerons plusieurs exemples concrets où la femme sert de miroir à son mari et chaque lecteur ajoutera de lui-même ce qui lui correspond en priant Hachem qu'Il l'aide à reconnaître le message divin dans chaque défaut perçu chez sa femme.
 
1) Le Créateur dirige le monde entier selon le principe de mesure pour mesure (mida kénégued mida) et chaque juif est appelé l'ami de Saint-béni soit-Il, comme dans le Cantique des Cantiques où l'assemblée d'Israël est appelée “Mon amie.” Le Créateur montre donc à l'homme ce qu'Il pense de lui par l'intermédiaire de sa femme. Par exemple, si sa femme ne l'écoute pas, c'est le signe qu'il n'écoute pas le Saint béni soit-Il. Si elle ne l'honore pas, c'est qu'il n'honore pas Hachem béni soit-Il, et ainsi de suite.
 
2) De même, le Créateur procède par allusions pour montrer au mari ce qu'il doit corriger, par l'entremise de sa femme. Par exemple, si la femme est coléreuse, il doit travailler sur la colère. Si sa femme néglige un certain devoir, c'est qu'il le néglige aussi. Si sa femme est impudique, c'est parce qu'il regarde lui-même des femmes impudiques et ainsi de suite.
 
3) Le Créateur procède aussi par allusions en utilisant toutes les situations de la paix domestique. Par exemple, un mari orgueilleux est contredit et méprisé par sa femme. Un mari débauché est fuit par sa femme qui ne supporte pas d'être touchée par lui, etc. Face à une paix domestique compromise, le mari doit automatiquement réfléchir et comprendre quel est son travail dans ce monde et donc se corriger.
 
4) La femme montre aussi à son mari quelle relation il entretient avec elle, comme il est dit (Proverbes 27:19) : “Comme dans l'eau le visage répond au visage, de même le cœur de l'homme répond à l'homme.” Ainsi, sa conduite lui montre donc exactement la vraie relation qu'il a envers elle. S'il la traite vraiment comme une reine, il verra qu'elle le traite vraiment comme un roi.
 
5) Nos Sages de mémoire bénie, ont enseigné que celui qui a une “mauvaise femme” ne verra pas l'Enfer. On s'interroge dans la Guémara sur la leçon à en tirer et on répond qu'il doit l'accepter avec amour. C'est-à-dire que l'homme doit accepter avec amour le fait qu'il a une mauvaise femme et ainsi, sa punition de l'Enfer sera expiée.
 
J'ai entendu de mon maître, Rabbi Yits'haq Bender z.ts.l., qu'une femme n'est pas seulement appelée “une mauvaise femme” lorsqu'elle injurie ou frappe son mari, mais aussi lorsqu'elle cause le moindre désagrément chez son mari, comme celle qui est désordonnée, malpropre, etc. Il est rapporté dans la Guémara Yévamoth 63 que même lorsqu'elle prépare un bon repas en lui tournant le dos afin de l'outrager, on la considère comme une “mauvaise femme.” De même, une femme qui est trop ordonnée et propre est aussi appelée “mauvaise” car il est difficile de vivre dans un musée.

Un mari ayant une telle femme et qui souffre d'elle de diverses manières, doit savoir qu'elle n'est pas “mauvaise” en-soi. S'il en souffre, c'est qu'il le mérite, car il n'y a pas de souffrance sans faute. Si le Créateur lui a donné une femme désordonnée, malpropre, coléreuse, offensante, etc. il le mérite et pourquoi devrait-il se plaindre auprès de sa femme ? Est-elle responsable des souffrances qui lui reviennent ? Elle n'est que le bâton du Saint béni soit-Il et au lieu de lui faire la morale, c'est lui qui devrait recevoir les reproches du Saint béni soit-Il, justifier le décret céleste, s'éveiller et se repentir.

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