Regarde qui tient le gouvernail !
Peut-on penser un seul instant qu'il existe une lutte de pouvoir entre le locataire de la Maison Blanche et le Créateur ?
5 kislev 5770 – 22 novembre 2009
Un certain jour, on posa la question suivante au Rav Kook, z.ts.l. : “À quelle fréquence doit-on se tenir informés des actualités du monde ?” Le Rav répondit : “Une fois par jour suffit.”
Il est important de savoir que le Rav Kook fut le premier grand rabbin de l'État moderne d'Israël. Il occupait sa position à une période où régnait la guerre et pendant laquelle il semblait vital de savoir ce qui se passait autour nous. Déterminer si cette situation est identique à celle que nous vivons actuellement est un débat qui dépasse l'envergure cet article. Nous prenons pour acquis que les tensions existantes sont suffisamment graves pour qu'elles nous rapprochent dangereusement d'un véritable état de guerre.
Connaître le monde dans lequel nous vivons
Nous apprenons de la réponse du Rav Kook, qu'il est tout à fait légitime de vouloir s'informer afin de connaître la situation courante des évènements. Les avantages sont certains : il est plus facile de prier pour le bien du peuple d'Israël lorsqu'on sait précisément ce qu'il endure. Également, certaines lois peuvent modifier des aspects importants de notre vie et il est bien de savoir lesquelles ainsi que la nature de ces changements.
Dans tous les cas, nous déduisons de cela que le besoin de savoir et ce qu'il est : un besoin et non un désir. Cependant, si notre recherche de l'information répond à un désir, cela est problématique. Afin de bien faire la différence entre les deux, nous n'avons qu'à penser à notre désir de partir en vacances, comparé à notre obligation d'être à l'heure au bureau !
Si nous écoutons les informations – ou que nous lisons le journal – avec le même sentiment d'obligation que nous avons en nous rendant au bureau, nous sommes proches de la vérité. Cependant, si nous ouvrons la radio – ou que nous achetons un journal – avec le cœur léger, il faut se poser la question sur la véritable raison de ce désir particulier.
Ceci doit être clair : si nous écoutons les informations, nous devons le faire par un sentiment d'obligation. De plus, si nous préférons ne rien écouter, il est bon de savoir que nous ne transgresserons aucune loi : ni biblique, ni rabbinique. Dans ce cas aussi, Hachem se débrouillera pour nous faire savoir ce que nous devons savoir à propos du monde.
Un monde déstabilisateur
Néanmoins, pour toutes les personnes qui s'informent régulièrement de l'état des affaires dans le monde, les raisons sont nombreuses de s'inquiéter, de s'énerver… ou de désespérer. Pourtant, toutes ces raisons s'envolent lorsque nous réalisons que c'est Hachem qui dirige le monde et personne d'autre.
Avez-vous déjà fait la traversée de la mer entre Marseille et la Corse ? Je me souviens d'un jour où j'avais embarqué sur le bateau d'un ami pour aller passer quelques jours sur l'île de beauté. Le jour de notre départ, la mer était tellement houleuse, que mes lèvres ont commencé à réciter automatiquement les Téhilim !
Je regardais autour de moi et je voyais des grosses vagues qui semblaient vouloir – les unes après les autres – couper notre bateau en deux. En fin de compte, je réalisai que mon ami était à la barre et je retrouvai immédiatement mon calme : ma confiance en lui était absolue et ce jour-là encore, il ne me déçut pas.
Il en va de même avec le monde. Aussi longtemps que nous oublions que le Créateur tient le gouvernail, nous avons toutes les raisons de vouloir enfoncer notre tête sous l'oreiller… et l'y laisser le plus longtemps. Tout semble allait de travers et plus particulièrement si l'on pense à l'État d'Israël et à au peuple juif.
Les exemples sont nombreux de la conduite injuste des grands de ce monde envers les juifs et leur État. J'écris cet éditorial la semaine où un nouveau gouvernement libanais vient d'être formé, avec en son sein des ministres du Hezbollah. Cela n'a pas empêché le Président français d'envoyer au nouveau Premier ministre libanais un message de “total soutient.”
Pendant ce temps, le ministre israélien des affaires étrangères – Avigdor Lieberman – éprouve quelques difficultés dans ses voyages à l'étranger : certains gouvernements ne désirent pas le recevoir.
À ma connaissance, le ministre israélien n'est pas un terroriste et n'a jamais prôné son recours comme éventualité. Que dire des ministres du Hezbollah dont l'organisation est inscrite sur la liste américaine des organismes terroristes et qui continue d'envoyer des missiles sur Israël ? Le Premier ministre libanais peut se promener au quatre coins du monde : personne ne lui fera la moindre réflexion désobligeante à propos de ces alliés politiques terroristes !
Cependant, si nous réalisons que le monde est dirigé par Hachem et qu'il met tout en place pour faciliter notre rapprochement vers Lui, il est de notre devoir de chercher la façon à utiliser l'actualité pour faire des pas supplémentaires vers le Divin.
Obama contre le Maître du monde
Peut-on penser un seul instant qu'il existe une lutte de pouvoir entre le locataire de la Maison Blanche et le Créateur ? Que D-ieu nous préserve d'une telle pensée ! Plutôt, nous devons avoir la certitude que le vrai pouvoir ne se tient ni à Washington, ni à Londres, ni à l'ONU, mais dans le Ciel. Si nous parvenons à réaliser cela, les acteurs de ce monde prennent alors leur véritable place : celle d'acteurs qu'Hachem utilise pour nous rapprocher de Lui.
Je me souviens de l'histoire d'un survivant de la Shoah qui a raconté l'histoire suivante : un certain jour, les prisonniers du camp où il vivait étaient persuadés que les allemands prévoyaient de les tuer le jour même. Trop faibles pour envisager une quelconque action, tous restèrent allongés en attendant l'heure fatidique. C'est à cet instant que notre personnage se mit à prier de toutes ses forces en demandant au Maître du monde de les sauver.
Cette prière – d'une intensité rare – fut la plus belle qu'il fit de sa vie. La raison ? Il pensait que c'était la dernière. Jamais il n'aurait pu atteindre ce sentiment de proximité avec D-ieu s'il n'avait vécu cet instant terrible. Partant, il est facile de comprendre la raison des difficultés dans le monde en général et dans notre vie en particulier : nous tourner vers Hachem pour nous en rapprocher.
Ainsi, nous avons le choix : lorsque le monde semble aller de travers, nous pouvons donner du pouvoir à l'homme. Dans ce cas, nous avons toutes les raisons de nous inquiéter, de pleurer et de crier notre désespoir. Ceci est le chemin que nous empruntons lorsque nous mettons l'émouna (la foi) de côté, qu'à D-ieu ne plaise.
D'autre part, dans la même situation, nous avons la possibilité de redoubler d'ardeur dans nos prières, dans notre cri du cœur en direction du Ciel : “Maître du monde ! Agis ! Ne laisse pas ces bas individus nous atteindre et nous faire du mal. Nous sommes Ton peuple….”
Si nous réalisons qu'Hachem détient les clés de la gouvernance de l'univers, nous pouvons dormir sur nos deux oreilles. Rien d'injuste ne se produira dans le monde ; tout au plus, des choses que nous ne comprenons pas. Les pantins du pouvoir ne sont qu'illusion pour tester notre émouna.
Puissions-nous n'accorder aucun pouvoir aux “puissants” de ce monde. Il n'existe qu'une seule source de pouvoir dans le monde : celle dont le Trône se situe dans le Ciel. C'est vers elle que nous devons diriger nos prières ; le commun des mortels ne mérite certainement pas notre attention.
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