Votre nouveau nom

Une des questions que les gens me posent le plus souvent est de savoir s’ils ont le droit de changer leur nom. Ils se plaignent : Est-ce ma faute à moi, si ma grand-mère s’appelait Yenta ?

4 Temps de lecture

le rabbin Lazer Brody

Posté sur 05.04.21

Une des questions que les gens me posent le plus souvent est de savoir s’ils ont le droit de changer leur nom. Ils se plaignent : « Est-ce ma faute à moi, si ma grand-mère s’appelait Yenta Dvosha ? Pourquoi fallait-il que mes parents me nomment ainsi ? Ils n’ont pas pris en compte tout ce que j’aurais à endurerà cause de ce nom… »

Nimrod est né dans un Kibboutz en Galilée (au nord d’Israël). Pendant la deuxième Guerre du Liban, en 2006, une balle du Hezbollah traversa son casque, effleurant à peine son crâne. On lui fit des points de suture, mais il ne pouvait pas ignorer ce miracle : moins d’un centimètre avait fait la différence entre la vie et la mort ! Nimrod devint baal téchouva, un juif qui revenait vers la religion. Mais son nom ne pouvait pas suivre : puisque dans la Torah, Nimrod est la première personne de l’histoire à se rebeller contre Hachem.

De nombreuses personnes ne sont pas vraiment satisfaites du nom que leurs parents leur ont donné, pour toutes sortes de raisons. En fin de compte, il s’agit de leur vie, et elles veulent faire ce qui les rend heureuses. Maman adorait peut-être le prénom Clémentine, et papa trouvait peut-être que le prénom Isidore faisait distingué, mais pourquoi leurs enfants devraient-ils être coincés avec un prénom qui ne leur plait pas ? Ne devraient-ils pas avoir la possibilité de changer leur propre nom ? Quelles sont les conséquences d’un changement de nom ?

La Torah nous montre qu’un changement de nom invoque un changement dudestin de la personne. Abram et Sari étaient non seulement sans enfant, mais aussi totalement stériles. Hachem changea leurs noms en Abraham et Sarah, et ils devinrent les parents de millions de descendants – nous en sommes la preuve ! Puisque le nom d’une personne reflète la nature de son âme, quelqu’un qui change son nom reçoit une nouvelle âme. En général, sa vie prend un nouveau tournant, pour le meilleur. Néanmoins, ne choisissez pas votre nouveau nom par vous-mêmes, demandez l’avis d’un bon Rabbin, un vrai guide spirituel qui sait ce qu’implique un changement de nom et qui vous connait également : il sera à même de vous aider à choisir le bon nom.

Dans la mesure où c’est en quelque sorte l’étiquette de notre âme, notre nom en dit beaucoup sur nos traits de caractère. Voici quelques points à prendre en considération si vous changez de nom :

1. Choisissez le nom d’une personne respectable, de préférence dans la Torah, et de préférence un nom en Hébreu, car les noms en Hébreu sont porteurs de sainteté, et la sainteté véhicule l’abondance Divine.

2. Ne choisissez pas le nom d’un ange, à moins que ce soit un nom courant tel que Michael, Gabriel ou Raphaël.

3. Gardez vos distances avec les noms étrangers (voir ci-dessous).

4. Ne prenez pas le nom d’une personne qui est décédée jeune ou qui a été tuée tragiquement.

5. Ne prenez pas un nom bizarre. Les noms à la mode comme « Lola » ou « Max » sont peut-être sympas pour une soirée branchée, mais sont dévastateurs pour l’âme. Puisqu’ils n’émanent pas de la sainteté, ils n’invoquent pas de bénédictions.

6. Choisissez un prénom qui vous plait, avec lequel vous êtes à l’aise et qui semble vous correspondre au mieux.

Lorsqu’une personne ressent un malaise à cause de son nom, elle a tous les droits de le changer. Changer de nom a ses avantages. Nos sages disent qu’un changement de nom annule un décret du mal sur une personne. Le Zohar dit que par le mérite d’un changement de nom, les pêchés d’une personne lui sont pardonnés. Rabbi Nah’man dit qu’un changement de nom peut élever une personne ; et le Rambam nous dit que changer de nom aide une personne à tirer un trait sur son passé et à l’oublier.

Dans tous les cas, changer de nom est une affaire sérieuse, ne le prenez pas à la légère. On ne peut pas changer de nom comme on change de vêtements, de multiples changements de noms peuvent induire de grosses crises identitaires. Encore une fois, consultez un Rabbin qualifié qui est un guide spirituel authentique, en qui vous avez confiance et qui vous connait.

Les parents n’ont aucun droit d’opérer un chantage émotionnel sur leurs enfants qui souhaitent changer leurs noms. Laissez l’enfant vivre sa vie comme il l’entend. De la même manière, les parents ne peuvent pas s’attendre à ce que leurs enfants partagent leurs goûts ou leurs valeurs, surtout lorsque le parent n’est pas religieux et que l’enfant a décidé de pratiquer la religion. Le nom qui lui convenait bien sur le terrain de foot n’est pas celui qu’il veut avoir quand il étudie la Torah. « Candy » ou « Ginger » allait bien à cette jeune fille quand elle était pom-pom girl aux Etats-Unis, mais maintenant qu’elle apprend la Torah à Jérusalem et aspire au mariage, Rivka ou Rachel lui irait beaucoup mieux.

Il y a quelques mois, j’ai acheté un nouveau téléphone portable. La responsable du magasin, une jeune femme courtoise et distinguée, me demanda si j’étais Rabbin. Quand je répondis par l’affirmative, elle me demanda de la bénir pour qu’elle se marie. Elle me raconta qu’elle avait 28 ans, un bon poste, un bon salaire, qu’elle était diplômée de l’Université, sportive, et plutôt jolie. Elle avait des tas de rendez-vous, mais aucune demande en mariage et pas même un candidat avec qui passer le reste de sa vie. « Qu’est-ce qui ne va pas chez moi, monsieur le Rabbin ? Qu’est-ce qui bloque ? »

Je demandai à la jeune femme quel était son nom. Elle répondit Lilith. Je fus interloqué. Elle me demanda ce qui n’allait pas. Je lui dis que son nom était celui de la femme du Sameh’-Mem, mieux connu comme le Satan ! Pas étonnant qu’elle n’était pas mariée. Ses parents, des Israéliens modernes, trouvaient que ce nom sonnait bien, mais ne s’étaient jamais demandé ce qu’il signifiait. Le Chabat suivant, j’organisai pour elle un changement de nom dans les normes. Elle reçut la bénédiction de son nouveau nom, « Léa, fille de Menahem » devant un Sefer Torah ouvert. Lilith devint Léa, et Léa se fiança à un gentil jeune homme dans les deux mois qui suivirent.

Le nom approprié mène la personne à une paix intérieure et à se libérer de ses barrières émotionnelles. Faites attention en choisissant votre nom, ne le faites pas sur un coup de tête. Il est primordial de consulter votre Rabbin, votre guide spirituel. Plus que tout, soyez franc avec vous-mêmes. Je vous souhaite de ne recevoir que des bénédictions, toujours ! Amen !
 
 
 

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

Merci pour votre réponse!

Le commentaire sera publié après approbation

Ajouter un commentaire