Ne bombardez pas votre esprit

Si nous pouvions voir nos mauvaises pensées, nous les verrions sauter d’un endroit à l’autre, d’un sujet à l’autre…

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 05.04.21

Le fait de garder ses yeux n’est pas réservé à une petite élite de personnes pieuses ; mais cela s’applique à tous. L’esprit d’une personne qui ne parvient pas à garder ses yeux est comme un terrain militaire super sensible que l’on ne protège pas : n’importe quel ennemi ou terroriste peut s’y introduire et tout saboter. Et le pire, c’est que tellement de gens bombardent eux-mêmes leur propre esprit ! Une personne qui laisse ses yeux voir n’importe quoi souffre de la malédiction mentionnée dans la Torah : « Et vous serez fous à cause des images de vos yeux, que vous verrez » (Deutéronome). La formulation de la Torah semble étrange et superflue, pourquoi cette apparente répétition entre « les images de vos yeux » et « que vous verrez » ? L’explication est que si vous ouvrez vos yeux, alors vous verrez des images qui vous rendront fous, mais si vous n’ouvrez pas vos yeux, vous ne les verrez pas et vous ne serez pas fous.

Mon Rabbin et mon maitre, le Rav Levi Yits’hak Bender, de mémoire sainte et bénie, avait l’habitude de dire que si nous avions la possibilité de voir les pensées d’une personne moyenne, nous dirions d’elle qu’elle est complétement malsaine. Nous verrions de quelle manière ses pensées passent d’une chose à l’autre, d’un endroit à l’autre, d’un sujet à un autre, jusqu'à s’embourber dans un chaos indescriptible. Voir le manque de contrôle d’une personne sur le désordre mental qui règne dans son esprit, nous ferait tous pleurer de pitié. Mais la chose la plus pitoyable est que cette personne est déconnectée d’Hachem.

Heureuse est la personne dont les pensées sont focalisées sur Hachem et sur Sa Torah.

Rabbi Yits’hak Sternhartz, le fils de Rabbi Natan de Breslev, écrivait souvent des lettres à son père. Il se lamentait beaucoup sur ce qu’il appelait des chutes spirituelles vertigineuses et sur la distance qui le séparait d’Hachem. Il se plaignait qu’une telle vie ne valait pas le coup d’être vécue. Son cher père lui répondait par des lettres pleines d’encouragements : « Ne te décourage pas ! Concentre-toi sur tes bons points ! Fais de ton mieux pour être heureux, à tout prix ! Et repose-toi sur la grande force de Rabbi Nah’man ! » Ce ne sont là que quelques exemples des nombreuses paroles de renforcement spirituel que Rabbi Natan écrivait à son fils, dans une collection de lettres qui a depuis été compilée et publiée sous le nom de Healing Leaves (Des feuilles apaisantes).

Toute personne qui lira la correspondance entre Rabbi Natan et son fils pourra avoir l’impression que Rabbi Yits’hak était le plus grand des pêcheurs, noyé dans une mer d’iniquité. Mais ce n’est pas le cas,  Rabbi Yits’hak était un homme pieux et saint, si ses pensées s’écartaient, ne serait-ce qu’un instant de la voie d’Hachem, il se sentait comme un pécheur emporté dans une grosse chute spirituelle, il se languissait de se rapprocher d’Hachem, toujours, et cherchait constamment à être guidé par son Père et  à recevoir Ses encouragements, à chaque opportunité.

Chacun d’entre nous devrait demander, chaque jour : « Maitre du monde, s’il-Te plait, aie pitié de moi, aide-moi à garder mes yeux, aide-moi à résister à la tentation de les ouvrir quand je ne devrais pas ». Une personne qui a l’habitude de chercher l’aide d’Hachem se rendra vite compte qu’elle est capable de garder ses yeux n’importe où. Lorsqu’une personne prie, Hachem l’aide, où qu’elle aille. Même si elle est en voiture, en train de conduire, elle doit garder ses yeux sur la route, par la prière ; Hachem la protègera d’images indésirables. Par conséquent, même lorsqu’il s’agit de parcourir une petite distance, de la maison à l’école, de l’arrêt de bus à la maison ou en rentrant de la prière à la synagogue, chaque personne devrait chercher l’aide d’Hachem en priant : « Hachem, aide-moi à rentrer à la maison sans ne rien voir que je ne devrais voir, aide-moi à traverser la rue en sécurité et aide-moi à ne voir que ce que je dois voir, rien de plus ». Quiconque prie de la sorte arrivera à destination saint et sauf.

« Maitre du monde, aide-moi à réaliser que mon esprit photographie tout ce que je vois et aide-moi à garder mon esprit d’images interdites ou indésirables. Aie de la compassion pour moi et ne me fais voir que la sainteté, particulièrement les saintes lettres de la Torah. Aide-moi à me rapprocher de Toi, à garder mes yeux et à conserver un esprit clair, digne de recevoir la connaissance de la Torah… »

Il n’y a pas de limites à la quantité de prières que nous devons investir dans cette recherche de sainteté personnelle pour atteindre un esprit clair, et le jeu en vaut la chandelle, puisque la récompense est non seulement dans ce monde mais aussi dans le monde futur et elle dépasse l’imagination. Nous devons plaider devant Hachem, Lui demander de nous aider à éviter les obstacles et les pièges des charmes physiques et de la beauté du corps, et éteindre le feu des attirances physiques qui peut consumer l’âme d’une personne. Nos prières devraient être quotidiennes et incessantes puisque notre ennemi –les envies sexuelles- est féroce et déterminé, c’est le penchant au mal lui-même, et il n’abandonne jamais. On ne peut pas le vaincre sans supplier l’aide d’Hachem constamment et les récompenses sont immenses, notamment la tranquillité d’esprit. Pourquoi cela ? Sans de mauvaises images dans notre esprit, celui-ci n’est pas bombardé constamment par des pensées interdites et l’effort que l’on fait pour garder nos yeux en vaut largement le coup.

Bonne chance !

Traduit par Carine Illouz.

 

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