Les larmes sont l’essence

Vivre comme il faut, c’est vivre toutes les émotions, toutes les tâches, toutes les vacances. Etre là à cent pour cent. Si on sait vivre ainsi, on connaitra le sens de tout.

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Edna Kadoch

Posté sur 20.03.23

Vivre comme il faut, c’est vivre toutes les émotions, toutes les tâches, toutes les vacances. Etre là à cent pour cent. Car si on sait vivre ainsi, on connaitra le sens de tout. Et les larmes, c’est l’essence.

Voici l’histoire d’une femme spéciale qui nous en dit long sur Pessa’h. Depuis sa jeunesse, tout le monde avait remarqué sa sagesse. Elle agissait toujours avec une sagesse particulière. Son mode de pensée était original et créatif. Ses actes reflétaient le fait qu’elle avait une grande connaissance spirituelle. Malgré son jeune âge, les gens du village venaient la consulter, lui demander conseil, même les plus âgés qu’elle. La jeune fille grandit et se maria, elle mit des enfants au monde et fut une épouse dévouée à son mari. Elle cuisinait, lavait, nettoyait et jouait avec ses enfants comme toutes les femmes. Les jours passèrent et elle devint grand-mère.

Un jour, sa petite-fille décéda. La sage grand-mère se rendit avec les siens à l’enterrement et sanglota d’une grande tristesse. Tous les gens murmuraient sur elle, disant qu’elle ne devait pas pleurer si elle voyait les choses avec recul, qu’elle ne devait pas être désolée, si elle voyait plus loin que la douleur.

Un des villageois prit son courage à deux mains et lui demanda : « Toi, qui vois les secrets de la vie, pourquoi pleures-tu comme tout le monde ? Toi qui sais t’élever au-dessus des attentes, pourquoi pleures-tu ? »

Elle répondit : « Si vous pouviez comprendre une seule de mes larmes, vous pourriez comprendre l’essence de tout. Vous comprendriez que vivre une vie pleine, spirituelle, c’est tout vivre dans la vie, le bien et le mal, la joie et la douleur, ce qui est facile et ce à quoi il faut faire face. Il ne s’agit pas ici de cassure ou de faiblesse. Ces larmes sont l’essence même de la vie. »


La tête

Nous vivons tous à un rythme plus rapide qu’il ne le faudrait. Et nous accomplissons tous de nombreuses tâches ; une partie desquelles, nécessaire, et une partie que nous avons pris sur nous. Des choses que nous avons exigées de nous-mêmes, pour diverses raisons. Notre tête est occupée, bondée et pleine de bruit, au point qu’il n’y a pas de moment de silence. Chaque personne à ses occupations, chacun et sa piste de course. S’occuper de l’ancienne génération, de la génération future, le travail, la maison, les courses, la routine, les choses inattendues… A tout moment, on a quelque chose à faire et notre tête nous encourage à faire encore plus. Pourquoi ? Parce qu’elle a la liste complète des tâches. Elle nous dit de ne pas nous arrêter, de ne pas se reposer, de continuer encore et encore. Et pour atteindre cet objectif, elle nous fait travailler dur. Quoi que nous fassions, et quoi que nous arrivions à faire, notre tête en exigera toujours plus de nous.


Les émotions 

Notre côté émotif, par contre, veut un peu de liberté. Il veut se reposer ou faire ce qu’il aime. Il ne veut vraiment pas de pression constante. Il est responsable et dévoué, mais n’est pas du tout d’accord pour faire des travaux forcés.

Le cœur et les émotions 

Durant les jours qui précèdent Pessa’h, les émotions se font considérablement plus ressentir. La tête lui dit : il faut peindre la maison, rénover, acheter, inviter du monde, nettoyer chaque recoin… Pourquoi ? Parce que l’esprit a peur. Il veut obtenir de l’importance et de la valeur dans ce travail. Mais les émotions veulent profiter du printemps, des invités. Elles veulent vivre ! Elles disent à la tête qu’elle exagère, mais la tête continue à nous asservir.

L’équilibre 

La délivrance est arrivée ! Pessa’h est la période de la délivrance et de la liberté. Et pour être délivrés, nous devons réveiller en nous ce point de juste milieu. Pour être délivrés, il n’est pas bon que seule la tête décide, et il n’est pas bon non plus que seules les émotions décident. Si la tête décide de tout, nous devrons travailler dur, et si les émotions gèrent tout à elles seules, on se reposera toute la journée. Il faut trouver le juste milieu. Ne pas trop se charger, mais ne pas trop laisser couler non plus.

La femme de notre histoire nous a appris que vivre comme il faut, c’est vivre tout ! Pas une vie exclusivement faite de liberté, de joie ou de calme. Pas une vie de travail, de tristesse et de soucis toute la journée. Il n’est pas bon de se détacher de tout et de chercher l’illusion du bonheur sur une île. On ne passera pas non plus toute la journée à s’amuser, sans aucune responsabilité. Mais il n’est également pas bon de courir sans cesse d’une tâche à l’autre, sans s’arrêter.

Vivre comme il faut, c’est vivre toutes les émotions, toutes les tâches, toutes les vacances. Etre là à cent pour cent. Quand on est en vacances, le vivre à cent pour cent. De même au travail. Où que nous soyons, quoi que nous fassions, faisons-le avec tout notre être : nos pensées, nos actes et nos paroles. Sans glisser en pensée, en émotions ou en actes vers quelque chose d’autre.

Si nous apprenons à tout vivre, nous saurons ce qui est essentiel.

Traduit par Carine Rivka Illouz

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