Des parents proactifs

Un parent doit être proactif ; ne pas vivre la vie de l'enfant pour lui, ne pas le dicter ou le dominer, mais surveiller et savoir ce qui se passe dans la vie de son enfant...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 15.03.21

Le laisser-faire peut être une bonne attitude en politique, mais cela ne fonctionne pas dans le domaine de la parentalité. Un parent doit être proactif ; ne pas vivre la vie de l'enfant pour lui, ne pas le dicter ou le dominer, mais surveiller et savoir ce qui se passe dans la vie de l’enfant.

Les parents doivent être pleinement conscients et au courant de ce que font leurs enfants. J'ai souvent vu des enfants agir comme des terroristes à la synagogue, après que leurs pères leur aient donné carte blanche. Un enfant doit être dans la bonne direction. Il est préférable qu'un père surveille son enfant et s'abstienne même de prier plutôt que de prier et que son enfant dérange des douzaines d'autres personnes.

Ne confondez pas aimer et gâter son enfant. Gâter son enfant, c’est le résultat d'un manque de limites et de bonne direction ; cela détruit le caractère d'un enfant. Nous devons donner à nos enfants beaucoup de chaleur et d'attention, mais établir des frontières et des lignes directrices fermes. Un enfant doit sentir qu'il est important pour son parent ; par conséquent, nous devrions éteindre les téléphones portables lorsque nous passons du temps avec nos enfants.

Un bon moment pour bâtir une bonne relation avec son enfant est lorsque l’on étudie avec lui et qu’on l'aide à faire ses devoirs. Patience et compréhension sont les mots clés. Si un parent montre de l'impatience, l'enfant sentira que le parent ne veut pas être avec lui.

Un père qui repasse avec son fils sur ses cours de Torah a une excellente opportunité d'enseigner à son fils l'amour de la Torah en lui montrant son propre enthousiasme. Surtout, si un père montre à son fils que chaque fois qu'il passe en revue un certain passage, il y trouve des nuances, le fils apprendra à repasser joyeusement sur ce qu’il a étudié et à retenir ainsi ce qu'il apprend.

La Guemara raconte l'histoire de Rabbi Preida, qui devait enseigner 400 fois à un étudiant un passage particulier de la Torah pour que celui-ci puisse le comprendre et le retenir. Une fois, alors qu’ils commençaient à apprendre un nouveau passage ensemble, certaines personnes sont venues trouver Rabbi Preida pour une question importante. Apres leur départ, le Rav reprit son étude avec son élève. Après avoir revu le passage 400 fois, l'étudiant manquait encore de compréhension.

« Que se passe-t-il ? » demanda Rabbi Preida.
« J'avais peur que vous vous leviez et que vous partiez avec ces gens, » dit l'étudiant, « alors j'ai perdu ma concentration. »
« Pas de problème, »  déclara alors Rabbi Preida. « Recommençons… » Il enseigna le même passage à l'étudiant 400 fois de plus, jusqu'à ce que celui-ci comprenne enfin.

La patience de Rabbi Preida et son dévouement à enseigner un garçon à l’esprit simple ont fait une impression prodigieuse dans la cour céleste. Une voix du Ciel demanda à Rabbi Preida : « Qu'est-ce que tu préfères ? 400 ans de longévité ou le Gan Eden pour toute ta génération ? » Rabbi Preida choisit cette seconde option. En récompense, Hachem lui a accordé les deux, et il a vécu 400 ans supplémentaires !

Toute personne qui lit l'histoire ci-dessus dans la Guemara (Traité Erouvin) est stupéfaite : d’où est-ce que Rabbi Preida a-t-il puisé une telle patience ? Imaginez combien il aurait pu accomplir tout seul, en tant que saint sage talmudique, au lieu de « gaspiller » son temps avec un imbécile qui avait besoin de 400 fois pour comprendre un seul passage.

La réponse est que Rabbi Preida avait un tel amour pour la Torah que les nombreuses relectures ne l'ont pas contrarié. Et il avait un tel amour pour tous les enfants d’Hachem qu'il ne pouvait supporter l'idée que même l'un d'entre eux ne puisse pas apprendre.

L'amour et la patience de Rabbi Preida nous guident tous. Chaque parent serait bien avisé de s'évaluer dans ce domaine. N'oublions pas que nous ne pouvons réussir en tant que parents que si nous désirons être parents. La parentalité est notre tâche principale dans la vie. Ne troquons pas nos responsabilités avec des baby-sitters comme les jeux télévisés ou informatiques ; nos enfants sont trop précieux pour ça !

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