Tout en valait la peine 

Le passager, silencieux, espérait que ce monologue prenne fin. Il accepta son sort, se demandant quel message céleste il était censé recevoir. À la fin du trajet, alors qu’il sortait son portefeuille, le chauffeur lui confia : « Malgré tout, si mon fils revenait à la maison, je lui pardonnerais tout ! »

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Posté sur 31.10.24

Il faisait régulièrement le trajet en taxi de Williamsburg à Monsey, profitant de ce temps pour se reposer. Il s’attendait à un trajet ordinaire, mais le chauffeur, très chargé émotionnellement, entama une conversation. 

Rapidement, le passager découvrit que le chauffeur souffrait d’une rupture de contact avec son fils, qui avait tout fait pour lui compliquer la vie. Pendant tout le trajet, le chauffeur décrivit avec tristesse les actions de son fils, pleurant et se plaignant sans cesse. 

Le passager, silencieux, espérait que ce monologue prenne fin. Il accepta son sort, se demandant quel message céleste il était censé recevoir. À la fin du trajet, alors qu’il sortait son portefeuille, le chauffeur lui confia : « Malgré tout, si mon fils revenait à la maison, je lui pardonnerais tout ! » 

Les derniers mots du chauffeur laissèrent une forte impression sur le passager. Lors de sa rencontre avec un sage, il raconta l’histoire. Ce dernier lui expliqua que toutes les plaintes du chauffeur valaient la peine d’être écoutées pour cette phrase ! La profondeur de la souffrance du chauffeur renforçait la force de sa déclaration. 

Le sage en tira une leçon profonde sur les relations entre chaque juif et son Père céleste : peu importe ce que tu as fait ou combien tu t’es éloigné, cela n’a pas d’importance ! Sache que ton Père céleste est toujours prêt à te pardonner, car un père aime inconditionnellement. 

Tu n’as aucune idée de ce que signifie le cœur d’un père ! Encore plus quand il s’agit de notre Père céleste ! 

Là où y a de l’amour, il n’y a pas de désespoir ! 

La plus grande barrière au retour à la foi est le désespoir ; cette idée que l’on a « brûlé tous les ponts » et qu’on a aucune chance que D.ieu nous accepte après tout ce qu’on a fait. Penser cela est l’erreur la plus grave ! 

Comment faire face à ce sentiment difficile ? Chacun comprend combien il est difficile de demander pardon après avoir blessé un ami, comment il est difficile de s’excuser. Dans de nombreux cas, on sait qu’il n’y a aucune chance que cet ami pardonne, donc on évite même d’essayer. C’est très naturel de ressentir cela aussi envers D.ieu. 

La seule solution à ce sentiment est de comprendre : D.ieu est un Père ! D.ieu est un Père aimant ! Un père reste toujours un père ! Un père est toujours prêt à pardonner ! Un père attend toujours ses enfants ! 

Si tu ne crois pas que D.ieu est un père, tu ne peux pas revenir à la foi, tu ne peux pas croire que tu as une chance de recommencer, et plonge dans un désespoir dangereux.  

Ce n’est que lorsque tu crois que D.ieu est un père, et qu’un père aime toujours et que son amour est éternel – que seulement alors tu pourras recommencer, avec espoir, rempli de foi qu’Il t’acceptera ; et alors il n’y aura plus de désespoir ! 

Retour vers le Père 

Le Midrash explique le verset « Et tu reviendras au Seigneur ton D.ieu » : 

Cela peut se comparer à un prince qui est tombé dans de mauvaises voies. Lorsque ce prince était au palais, son père lui avait désigné un éducateur, et même après sa déviation, cet éducateur restait en contact avec l’enfant. Le roi envoya un message à son fils par l’intermédiaire de l’éducateur, lui disant : « Reviens, mon fils ». 

Le fils transmis à l’éducateur qu’il avait trop honte de revenir et de demander pardon pour toute la peine qu’il lui avait causée : « J’ai trop  honte ». A ces mots le roi demanda à l’éducateur de dire à son fils : « Mon fils, y a-t-il un fils qui ait honte de revenir auprès de son père ? Si tu reviens, n’est-ce pas chez ton père que tu reviens ? » Le Midrash continue : « Ainsi, HaChem envoie Jérémie au peuple au moment où ils ont péché et lui dit : « Va et dis à Mes enfants de revenir ». Et les Israélites dirent à Jérémie : ‘”Comment est-ce possible ? Nous gisons dans notre honte et nous sommes couverts de notre ignominie, car nous avons péché contre HaChem ». HaChem leur envoya dire : « Mes enfants, si vous revenez, n’est-ce pas chez votre Père que vous revenez ? » Comme il est dit : « Car j’étais pour Israël un père et vous m’avez dit au Mont Sinaï : « Et nos entrailles s’émouvaient pour Lui » et moi aussi je vous dis « Un fils précieux est pour moi, Éphraïm, un enfant de délice… C’est pourquoi mes entrailles s’agitent pour lui, j’aurai pitié de lui ». 

Les paroles du Midrash parlent d’elles-mêmes, mais elles montrent clairement que pour tout type de désespoir concernant la Téchouva, le Saint béni soit-Il a une réponse claire : mon amour pour toi est éternel et sans condition ! Tu peux toujours revenir vers moi et Je t’accepterai toujours dans la foi ! 

C’est ce qui est écrit dans la Haftara de cette semaine.  

Le Saint béni soit-Il jure de ne pas détruire le monde et de ne pas le ravager, et de même, Il jure de nous aimer pour toujours.  

Dans le livre des Juges, il est dit : « Je ne romprai jamais Mon alliance avec vous » ; mais sa promesse d’amour éternel et de miséricorde infinie est beaucoup plus forte que sa promesse de ne pas détruire le monde, comme il est écrit : « Car comme les eaux de Noa’h, j’ai juré de ne pas laisser passer les eaux de Noa’h sur la terre – de même j’ai juré de ne pas me fâcher contre toi et de ne pas te réprimander ; car même si les montagnes s’éloignent et que les collines s’effondrent, Ma bonté ne s’éloignera pas de toi et Mon alliance de paix ne sera pas ébranlée, dit celui qui a compassion de toi, HaChem ». 

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