Comment ne pas être jaloux
Lorsque nous sommes jaloux d'une autre personne, nous démontrons que notre préoccupation réside dans ce monde. Ceci la preuve que nous sommes loin de remplir notre rôle...
Lorsque nous sommes jaloux de ce qu’une autre personne possède, nous démontrons que notre préoccupation réside seulement dans ce monde. Une telle attitude est la preuve que nous sommes extrêmement loin de remplir notre rôle dans le monde.
Il est écrit dans le Midrach : “Lorsque la direction du peuple passa de Moché (Moïse) à Yehochou’a (Josué), Moché dit : ‘Il est préférable de souffrir mille morts plutôt qu’une à cause de la jalousie.’”
Moché était jaloux du fait que son protégé – Yehochou’a – venait de recevoir la responsabilité de diriger la nation juive. La jalousie est pire qu’un nombre important de souffrances.
La jalousie est la cause principale du mal. Le serpent évoqua le sentiment de la jalousie lorsqu’il s’adressa à Adam et ‘Hava (Ève) en ces termes (Béréchith 3 : 5) : “D-ieu sait que du jour où vous mangerez [le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal], vos yeux seront dessillés et vous serez comme D-ieu, connaissant le bien et le mal. Le serpent fit que Adam et ‘Hava devinrent jaloux de D-ieu, plutôt que d’être satisfaits de leur statut d’êtres humains.
Emouna et jalousie
Il existe une corrélation directe entre la jalousie et la emouna, la foi en D-ieu Tout-Puissant: plus notre emouna est forte, moins nous serons touchés par la jalousie. L’inverse se produit également: plus notre emouna est faible, plus nous serons empreints à ressentir un sentiment de jalousie.
Le saint Zohar nous enseigne que la emouna est basée sur notre conviction de l’existence du monde à venir. L’absence de croyance en un monde futur signifie un manque de croyance envers le Créateur, ce qui – à son tour – démontre un manque de emouna. Il est écrit dans le Zohar : “Le nom de Dieu – Eloqaye – représente le début de la foi, ce qui signifie que nous nous souvenons du monde à venir.”
Lorsque nous sommes jaloux de ce qu’une autre personne possède, nous démontrons que notre préoccupation réside seulement dans ce monde. Une telle attitude est la preuve que nous sommes extrêmement loin de remplir notre rôle dans le monde. Cependant, lorsque nous avons la emouna, nous comprenons la véritable nature de notre rôle dans le monde et cela nous permet de ne pas être jaloux des autres personnes. De fait, nous réalisons plus facilement que D-ieu donne exactement à chaque personne ce qu’il lui faut pour remplir son rôle dans ce monde.
Quelquefois, D-ieu crée une personne de façon à ce qu’elle soit peu attrayante. Cela arrive car D-ieu sait que cette personne a besoin de ce test dans le but de se perfectionner. Une autre personne peut être physiquement handicapée. Lorsque nous avons la emouna, nous comprenons que ces personnes doivent s’adapter et rechercher le sens profond du problème spécifique qui est le leur et qu’elles doivent rectifier ce qui doit l’être. Lorsque nous avons la emouna, il nous est possible de rester concentrés sur notre ultime objectif dans la vie et de conserver une image positive de nous-mêmes, en dépit des problèmes que nous pouvons rencontrer. Par la suite, il se pourrait que nous comprenions que ce problème fut le catalyseur qui nous a permis d’atteindre l’objectif que nous nous étions fixé.
Rabbi Yehoch’oua ben ‘Hananya était un grand érudit de la Tora. Rabbi Yehoch’oua ben ‘Hananya avait de nombreuses déformations physiques et il était particulièrement laid. Un jour, la fille de César le rencontra et elle lui demanda : “Comment se peut-il qu’une si grande sagesse se trouve dans un contenu aussi laid ?”
Le grand Sage répondit : “Pour quelle raison votre père – César – qui est tellement riche, conserve-t-il son meilleur vin dans des récipients d’argile plutôt que d’or ou d’argent ?”
La fille de César eut honte du comportement de son père. Immédiatement, elle ordonna à ses serviteurs de verser tout le vin dans des récipients en or. Quelques jours plus tard, César – qui voulait se régaler de son vin – eut la mauvaise surprise de découvrir que tout son vin était devenu du vinaigre. Lorsqu’il demanda de quelle façon cela avait-il pu se produire, ses serviteurs lui expliquèrent que c’était sa fille qui leur avait ordonné de verser le vin dans les plus beaux récipients de César. Ce dernier demanda à sa fille de lui fournir une explication. Elle lui raconta ce que lui avait répondu Rabbi Yehoch’oua ben ‘Hananya. César demanda au grand Sage de se présenter devant lui ; il lui demanda de lui expliquer pour qu’elle raison il avait répondu de la sorte à sa fille.
Rabbi Yehoch’oua répondit : “Votre fille désirait connaître la raison pour laquelle une grande sagesse peut être contenue dans un récipient particulièrement laid. Je lui ai donné la réponse qu’elle vous a dite. Le vin est le symbole de la sagesse et il se conserve convenablement uniquement s’il se trouve dans un récipient en argile et non dans un récipient en or” (Guemara Ta’anith 7).
Les déformations physiques de Rabbi Yehoch’oua ben ‘Hananya étaient nécessaires pour qu’il atteigne la perfection. Dans la mesure où il en comprenait la raison, il fut capable de devenir un grand érudit de la Tora. Son “problème” physique ne le gêna jamais pour atteindre son niveau de sagesse. Cependant, une personne qui vit seulement pour ce monde serait découragée face à sa laideur physique.
La Providence divine détermine pour chacun d’entre nous les conditions optimales dans lesquelles nous pouvons remplir – du mieux possible – notre rôle dans ce monde. Que nous soyons grand ou petit, mince ou gros, riche ou pauvre, fort ou faible, rapide ou lent, tout cela correspond à une raison précise. Avec la emouna, nous pouvons accepter ce que nous sommes – et qui nous sommes réellement – avec joie. Cela nous permet également de ne pas être jaloux car nous cherchons à atteindre dans la vie notre objectif, avec ce que D-ieu nous a donné.
La solution
Si nous sentons que nous éprouvons de la difficulté à nous débarrasser de notre sentiment de jalousie, la solution consiste à prier D-ieu pour qu’Il nous accorde la emouna ; cela nous permettrait de comprendre – intellectuellement et sentimentalement – la mission que nous devons remplir dans ce monde. Nous comprendrions également les tests qui sont inhérents à cette mission et nous ressentirions alors un sentiment fort de joie pour ce que D-ieu nous a accordé. Le but ultime consiste à se rendre compte que notre lot représente d’une façon idéale ce dont nous avons besoin pour ce que nous devons accomplir.
Une personne peut avoir besoin d’affronter – par exemple – le test de la pauvreté. Ce test peut avoir comme objectif de lui faire prendre conscience que nous dépendons réellement de D-ieu, pour tous nos besoins. Grâce à ce test, cette personne peut se rapprocher – d’une façon continue – de D-ieu, qui est le bon éternel, meilleur que toutes les richesses du monde. Avec la emouna, cette personne ne sera pas envieuse de la richesse des autres. Elle prendra conscience que sa pauvreté est pour son bien et que c’est D-ieu Lui-même qui lui rend la fortune inapprochable. Dans ce cas, la richesse des autres personnes n’aura aucun impact sur ses sentiments et sur le rôle qu’elle a à remplir dans ce monde.
D’autre part, une personne riche fait face à une autre sorte de test. Cette personne doit se souvenir – du haut de sa fortune – à rester humble et à ne pas oublier que sa richesse n’est pas réellement la sienne, mais plutôt une “consigne” qui lui a été confiée par le Maître de toutes les richesses. La personne riche doit éviter le piège de l’arrogance et donner une partie de son argent à la charité, tel que le Créateur nous l’a commandé.
En vérité, le test de la richesse est plus difficile que celui de la pauvreté. Le pauvre ne possède pas vraiment le choix : il doit dépendre de D-ieu. Cependant, l’homme riche doit éviter d’attribuer son succès à sa propre intelligence et à sa puissance. En d’autres termes, cette personne doit lutter contre l’arrogance. De plus, elle doit faire face aux tracas qui sont inhérents à maintenir sa richesse. Cette difficulté ne soit pas diminuer la joie qu’elle doit ressentir face à sa situation et à sa mission spécifique dans la vie. De plus, la personne riche ne doit pas envier ceux qui possèdent moins et qui peuvent mener une vie plus simple (cela peut souvent arriver lorsqu’une personne se retrouve riche sans l’avoir voulu: suite à un héritage, une loterie…).
Dans le domaine spirituel, D-ieu nous a donné le libre arbitre. Tout le reste dépend des décrets divins. Par conséquent, nous ne devons pas attribuer notre succès à certaines de nos qualités ; également, nous ne devons pas être jaloux du succès des autres : cela aussi est décidé par un décret divin. Tout dépend du ciel. Le Ben Ich ‘Haï a écrit l’histoire d’un homme qui essaya tout ce qui est possible pour ne pas connaître la réussite et qui finit malgré tout par… réussir ! La raison est simple : lorsque D-ieu a décrété qu’une personne doit réussir, il n’existe pas de moyens pour empêcher cela d’arriver.
L’opposé est également exact. S’il a été décrété qu’une personne ne doit pas connaître la réussite, elle ne parviendra pas à l’être, quoi qu’elle fasse pour essayer de l’être. Le Ibn Ezra était extrêmement pauvre. Il se lança dans le monde du commerce à plusieurs occasions dans le but de trouver une source de revenu. Tous ses efforts furent entièrement vains. Ses échecs étaient même l’occasion de rire à propos de lui-même. Il disait souvent : “La pauvreté s’accroche à moi. Si je me lançais dans la fabrication de bougies, je suis certain que le soleil ne se coucherait plus ! Si je me lançais dans la confection de linceuls, les gens s’arrêteraient de mourir !”
Avec la emouna, nous comprenons que D-ieu garde chacun d’entre nous avec hachgarath pratith – Providence divine – afin de nous donner avec précision le tiqoun dont nous avons besoin pour accomplir ce que nous devons dans le monde. Chaque personne reçoit ce qu’elle doit, en fonction des racines de son âme et de ses éventuelles réincarnations précédentes. Beaucoup de choses dépendent également de notre caractère et de nos qualités physiques et spirituelles. Si nous comprenons cela, nous ne serons jamais jaloux d’une autre personne.
Dans les Histoires de Rabbi Na’hman, il y a l’histoire d’un cordonnier :
Toutes les chaussures que ce cordonnier fabriquait avaient une forme triangulaire. Sa maîtrise du métier n’étant pas parfaite, le cordonnier était incapable de donner une forme plus normale à ses chaussures. Cela ne l’empêchait pas – lorsqu’il avait terminé de fabriquer une nouvelle paire de chaussures – de regarder son oeuvre et de la louer abondamment. Sa satisfaction était grande devant la nouvelle paire de chaussures qu’il venait de terminer. Il disait à sa femme : “Regarde comme cette paire de chaussure est splendide. Ces chaussures sont réellement superbes ; il semble qu’elles sont faites de miel et de sucre !”
La femme du cordonnier répondait : “Si tes chaussures sont si belles, pour qu’elle raison l’autre cordonnier de la ville les vend trois roubles, tandis que tu ne vends les tiennes qu’un rouble et demi ?”
Le cordonnier répondait à sa femme : “Qu’est-ce que cela peut-il me faire ? Ce qu’il fait est ce qu’il fait et ce que je fais est ce que je fais. De plus, pour quelle raison devrions-nous parler des autres ? Regarde plutôt tout le profit que je fais avec une seule paire de chaussures : si tu tiens compte du coût du cuir, de la colle, des fils de couture et des autres matériels… sans oublier le rembourrage de la semelle, tout cela me revient à tant et tant. Tout compte fait, il s’avère que mon profit – pour une seule paire de chaussures – est de dix centimes. Ainsi, qu’elle différence tout cela fait-il pour un tel bénéfice ?” De la sorte, il était rempli de joie.
La femme du cordonnier essayait d’éveiller la jalousie de son mari en lui racontant la plus grande réussite des autres cordonniers de la ville. Cependant, rien n’y faisait. Le cordonnier était préoccupé seulement par la manière dont il pouvait faire son tiqoun avec les outils – matériels et spirituels – qui étaient à sa disposition. La Providence divine avait décidé qu’il ne saurait faire que des chaussures de basse qualité. Savoir cela le remplissait de joie car cela était le lot que lui avait réservé D-ieu. En fait, ce juif simple atteignit des niveaux élevés grâce au mérite de son enthousiasme et de sa joie dans la vie.
En résumé, nous devons travailler sur nous-mêmes pour atteindre la emouna qui nous permettra de réaliser pleinement que D-ieu nous garde et que tout ce que nous appelons “problème” : tests, épreuves, manque de réussite (ou la réussite elle-même), etc. nous ont été donnés pour notre tiqoun, notre rectification. Chaque test que nous rencontrons est le test précis dont nous avons besoin ; c’est seulement en triomphant de ces tests que nous pouvons nous rapprocher de D-ieu, ce qui est notre objectif ultime dans notre vie. Par conséquent, nous devons toujours être content de notre lot. Ceci veut dire que nous devons toujours être contents avec ce que nous possédons… et aussi avec ce que nous ne possédons pas, car tout cela est pour notre bien. Avec la emouna, nous ne serons pas jaloux des autres et nous ferons ce que nous sommes supposés faire: travailler sur notre tiqoun, sans nous comparer aux personnes de notre entourage.
Puisse D-ieu nous aider à nous rapprocher de Lui. Puissions-nous posséder une emouna complète et ne pas être jaloux. Puissions-nous nous concentrer sur notre propre ‘avodath Hachem – notre service divin – et remplir notre rôle dans ce monde, de la meilleure façon, dans la joie et dans
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