Ne pas s’attarder sur le passé
Imaginons un boxeur qui se morfondrait à chaque coup qu'il reçoit. Le combat ne pourrait certainement pas continuer longtemps et il perdrait le match...
Imaginons un boxeur qui se morfondrait à chaque coup qu’il reçoit. Le combat ne pourrait certainement pas continuer longtemps et il perdrait le match. De fait, pendant qu’il s’attarderait sur ses blessures, son adversaire l’attaquerait de plus belle avec une multitude de coups.
Regarder vers le futur
Rabbi Na’hman de Breslov nous a appris qu’une personne doit toujours regarder devant elle, plutôt que de s’attarder sur le passé. À propos de lui-même, le Rabbi a dit que même s’il pensait à ce qui venait d’arriver, il n’y pensait plus par la suite.
Le Rabbi faisait beaucoup d’efforts afin de penser de la sorte. Lorsque nous transgressons une interdiction – ou que nous échouons à faire une mistwa – nous ne devons pas nous attarder sur notre erreur et passer du temps à en analyser la raison. Plutôt, nous devons poursuivre notre service divin avec toute notre force et avec la sim’ha (joie) que nous avions avant la transgression.
Il s’agit tout simplement d’une méthode prudente pour mener une bataille. De fait, nous menons une guerre: la guerre contre le yetser har’a (le mauvais penchant). Quelques fois – lorsque le yetser har’a a triomphé de nous – la guerre devient une bataille pour notre survie. Dans la mesure où nous menons une guerre, nous n’avons pas le temps de revenir sur nos pas et d’examiner les coups que nous avons reçus. Plutôt, nous devons nous concentrer sur la poursuite du combat afin d’empêcher une prochaine attaque.
Imaginons un boxeur qui se morfondrait à chaque coup qu’il reçoit. Le combat ne pourrait certainement pas continuer longtemps et il perdrait le match. De fait, pendant qu’il s’attarderait sur ses blessures, son adversaire l’attaquerait de plus belle avec une multitude de coups.
Nous ne disons pas qu’il ne faut jamais panser ses plaies et apprendre de nos erreurs. Cependant, il existe un temps pour chaque chose. Si nous faisons une erreur, il est certain que nous devons faire techouva – nous repentir – mais cela doit être fait au temps opportun : après la guerre et non pas au beau milieu de la bataille. Il est préférable d’attendre un moment calme et propice : le moment où nous nous isolons pour faire une prière méditative : hitbodedouth. C’est à cet instant que nous devons penser à faire techouva.
Pendant que nous faisons hitbodedouth, nous pensons à tout ce qui nous est arrivé, nous examinons nos actions et nous les jugeons dans le but de les améliorer, de nous améliorer. Cependant, lorsque nous avons terminé de faire hitbodedouth, nous devons nous concentrer sur le futur et nous demander : “Que puis-je faire dans le futur afin d’éviter de répéter cette erreur ?”
Garder la cité
Un juif qui suit le chemin de la Tora et des mitswoth est appelé : “chomer Tora oumitswoth ” (“le gardien de la Tora et des mitswoth”). Le fait qu’il suive la Tora et les commandements qui y sont écrits fait de lui un gardien. La raison d’être d’un gardien consiste à surveiller un camp ou une cité et d’empêcher l’ennemi d’y pénétrer. Cependant, si l’ennemi est tout de même parvenu à pénétrer la cité, le gardien ne doit pas quitter son poste dans le but de poursuivre l’ennemi. Plutôt, il doit rester à sa place et empêcher d’autres forces ennemies supplémentaires de pénétrer dans le camp. En d’autres termes, le gardien doit sonner l’alerte et rester à son poste en étant attentif et alerte.
Ce concept s’applique d’une manière identique au “chomer habrith” (au gardien de l’alliance). Le chomer habrith est celui qui protège (garde) ses yeux de ce qui n’est pas supposé être vu, des pensées indécentes… Par exemple : une personne marche dans la rue en essayant de ne pas voir ce qui est indécent et qui l’entoure. Pourtant, une seconde d’inattention suffit pour qu’un regard croise une personne, une image indécente. Dans ce cas, plutôt que de s’attarder sur ce qui a été fait, cette personne doit oublier ce qu’elle a vu et se renforcer dans sa volonté de garder d’une façon encore plus efficace ses yeux dans le futur. Cette personne – qui a vu ce qu’elle n’aurait pas dû – est encore considérée comme un “chomer brith”: de fait, la “garde” de ses yeux fait référence au futur et non pas au passé. Pour en savoir plus à propos de ce concept, cliquez ici.
La Tora compare l’homme à une cité : “Un homme qui ne met pas fin à ses impulsions est l’équivalent d’une cité avec une brèche, sans mur.“ Une personne qui ne mène jamais la guerre contre son yetser har’a est identique à une cité conquise : puisque cette personne se trouve entièrement sous l’influence du yetser har’a, elle ne s’aperçoit même pas de l’utilité de mener la bataille. Cette personne est la victime de la dictature d’un maître cruel.
Il existe un autre type de cité: la cité de Jérusalem. Cette cité correspond au coeur de l’homme – ou de la femme – qui est parfait dans sa crainte du ciel. En hébreu. Jérusalem se dit “Yerouchalayim”. “Yerou”: crainte du ciel (en hébreu) et “chalayim”: perfection (en hébreu).
Cette idée s’applique à toutes les autres mitswoth: chemirath Chabath (“garder” le Chabath), chemirath halachon (“garder” sa langue), chemirath habrith (“garder” l’alliance), etc. De fait, nous devons nous comporter comme un gardien qui reste constamment vigilant. Si – pendant un moment – nous avons “baissé la garde” et commis une erreur, nous devons nous réveiller et rendre notre garde plus efficace. Si nous nous concentrons sur nos erreurs, nous augmentons les chances d’abandonner complètement notre poste.
Dans notre ville, il n’y a pas de place pour la peur et la tristesse. Nous ne tirons aucun profit, aucun avantage à être dépressifs. Nous devons nous débarrasser de ses sentiments qui sont l’équivalent d’espions envoyés pour nous saper le moral et amoindrir notre capacité à lutter.
Nous devons prendre conscience que nous sommes en train de mener une bataille et nous devons utiliser le conseil de Rabbi Na’hman pour gagner la guerre. En agissant de la sorte, nous aurons le privilège de reconstruire la cité sainte de Jérusalem qui symbolise le coeur parfait dans la crainte du ciel.
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