Un gagne-pain spirituel

Rabbi Na'hman a écrit que la course à l'argent est une forme d'idolâtrie. La course à l'argent s'oppose à l'emouna de la même façon que l'idolâtrie s'oppose à l'emouna.

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le rabbin Ya'aqov Hertzberg

Posté sur 06.04.21

Si nous sommes convaincus que D-ieu “alimente” le monde entier, grâce à la emouna, nous comprenons que notre gagne-pain s’obtient grâce à la prière. Si une personne est dotée de principes stricts dans le domaine de sa emouna, elle refusera d’accepter la plus petite faveur sans avoir prié pour l’obtenir.
 
 
Nous devons désirer et mettre tous nos efforts à atteindre la emouna (la foi). Chaque fois que nous manquons l’objectif que nous nous sommes fixés ou que nous subissons un échec douloureux, la douleur s’explique par un manque de emouna. Cependant, avec la emouna, nous comprenons que tout ce qui nous arrive est voulu par D-ieu et que tout ce qu’Il nous fait est pour notre bien.
 
Lorsque nous avons la emouna, nous cherchons les solutions à nos problèmes, plutôt que d’expliquer nos problèmes à cause des autres. Nous essayons d’améliorer notre comportement plutôt que de nous sentir coupables. Nous prions pour l’assistance divine car nous réalisons que tout ce trouve entre Ses mains. Nous savons que D-ieu nous aidera et cela nous permet de ne pas désespérer.
 
Selon Rabbi Na’hman de Breslov, "afin de vivre entièrement avec la Providence divine, nous devons annuler complètement notre désir d’argent.”
 
Certaines personnes donnent à l’argent la même définition qu’à la emouna.
 
Rabbi Na’hman écrit : “Nous devons désirer et mettre tous nos efforts à atteindre la emouna…” Si nous changeons le mot “emouna” avec le mot “argent”, nous obtenons : “Nous devons désirer et mettre tous nos efforts à obtenir de l’argent. Chaque fois que nous manquons l’objectif que nous nous sommes fixés ou que nous subissons un échec douloureux, la douleur s’explique par un manque d’argent.” Pour de nombreuses personnes, cette déclaration possède les aspects de la vérité. Pour ces personnes, la course à l’argent est souvent leur plus grande ambition dans leur vie et elles pensent que l’argent représente réellement la solution à leurs problèmes.
 
Dans le monde spirituel, nous faisons référence à la prière comme un “‘avoda (service/travail) du coeur”. Cela nous permet de faire une comparaison avec le monde physique. Dans ce dernier, une personne responsable et digne de confiance comprend qu’elle doit travailler pour gagner sa vie. S’il s’agit d’une personne dotée de principes, elle refusera toute forme d’aide qui provient de la charité et fera sienne ce leitmotiv: “Pas de travail : pas d’argent”.
 
Si nous sommes convaincus que D-ieu “alimente” le monde entier, grâce à la emouna, nous comprenons que notre gagne-pain s’obtient grâce à la prière. Si une personne est dotée de principes stricts dans le domaine de sa emouna, elle refusera d’accepter la plus petite faveur sans avoir prié pour l’obtenir. De fait, cette personne sera prête à vivre d’une façon extrêmement simple aussi longtemps que cela lui permettra de ne pas croire que “la force et la puissance de ses mains lui ont permis d’acquérir ces richesses.” Cette personne ne demandera pas la charité ; elle ne dépendra pas non plus de son patron. “Pas de prière : pas de nourriture.”
 
Nous devons appliquer les méthodes que nous utilisons dans notre recherche d’argent pour aspirer à la emouna. Si certaines personnes se concentrent sur l’acquisition de la richesse, nous devons nous concentrer sur l’acquisition de la emouna.
 
Rabbi Na’hman a écrit que la course à l’argent est une forme d’idolâtrie. Par conséquent, la course à l’argent s’oppose à la emouna de la même façon que l’idolâtrie s’oppose à la emouna.
 
Le désir d’argent est également appelé “klipa de ‘Amaleq” (“l’enveloppe de ‘Amaleq”). ‘Amaleq fut vaincu grâce à la force de la prière, tel qu’il est dit (Chemoth/Exode 17:8): “‘Amaleq survint et attaqua Israël à Refidim.” Les versets qui suivent (9-13) nous apprennent que “Moché (Moïse) dit à Yehochou’a (Josué): “Choisis des hommes et va livrer bataille à ‘Amaleq. Demain, je me tiendrais au sommet de cette colline, la verge divine à la main. Yehochou’a exécuta ce que lui avait dit Moché, en livrant bataille à ‘Amaleq, tandis que Mocbé, Aharon et ‘Hour montèrent au sommet de la colline. Or, tant que Moché tenait son bras levé, Israël avait le dessus; lorsqu’il le laissait fléchir, c’est ‘Amaleq qui l’emportait. Les bras de Moché s’appesantissant, ils prirent une pierre qu’ils mirent sous lui et il s’assit dessus. Aaron et ‘Hour soutinrent ses bras, l’un de çà et l’autre de là et ses bras restèrent fermes (emouna) jusqu’au coucher du soleil. Yehochou’a triompha de ‘Amaleq et de son peuple, à la pointe de l’épée.”
 
“Ses bras restèrent fermes (emouna)”. Selon Targoum Onqelos, les mains de Moché étaient levées en prière. De fait, la prière – qui est une expression pure de emouna (foi) – a le pouvoir de vaincre ‘Amaleq qui est la personnification de l’athéisme. L’athéisme s’exprime dans notre course à l’argent, lorsque nous croyons que l’argent – plutôt que le Tout-Puissant – possède le pouvoir de résoudre nos problèmes.
 
Notre génération se trouve à la cinquantième porte de l’impureté spirituelle et cela se manifeste essentiellement par la course à l’argent. Il est possible de rectifier cette situation grâce à la cinquantième porte de la sainteté, qui est celle de “bina” (entendement). Bina représente la emouna pure et simple. C’est seulement grâce à la emouna que nous pouvons nous débarrasser de notre désir d’argent.
 
De plus, lorsqu’une personne souille sa brith (alliance) – c’est à dire lorsqu’une personne n’adhère pas à des principes moraux stricts dans le domaine de la sexualité – elle est punie en éprouvant un désir d’argent. Pourquoi ? Une atteinte à la brith provoque un manque de emouna et l’homme montre son manque de emouna à travers son désir d’argent.
 
Pour nous sauver et ne pas être assujettis à nos désirs matérialistes, nous devons nous renforcer dans notre emouna. Cela se fait en gardant la brith (rester éloignés de toute promiscuité sexuelle), en nous attachant aux tsadiqim, en apprenant la Tora et – le plus important – en priant, plus particulièrement en faisant hitbodédouth.
 
Puissions-nous avoir le privilège d’élever nos prières au niveau de “‘avodath qodech” (“travail saint”). Après tout, le slogan “pas de travail : pas de nourriture” s’applique au domaine spirituel comme il s’applique au domaine physique.

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