Rabbi Chim’on bar Yo’haï

Rabbi Chim'on était un “tana” qui vivait pendant les années 135 – 170 de notre ère. Il était un élève de Rabbi 'Aqiva et un contemporain de Rabbi Chim'on ben Gamliel.

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la rédaction de Breslev Israël

Posté sur 06.04.21

Rabbi Chim'on bar Yo'haï (135 – 170)
 
Rabbi Chim'on était un “tana” qui vivait pendant les années 135 – 170 de notre ère. Il était un élève de Rabbi 'Aqiva et un contemporain de Rabbi Chim'on ben Gamliel II qui était le “nassi ” (le président de la Cour Suprême juive), de Rabbi Meïr et de Rabbi Yehouda ben Ilai. Rabbi Chim'on bar Yo'haï était une personnalité complexe : il était un géant de la Tora, fortement influencé par son père – Yo'haï et par le grand Rabbi 'Aqiva – et par les évènements qui se passèrent pendant sa vie. Il est connu le plus souvent pour sa rédaction du “Zohar ” qui révèle l'enseignement de la Torath haNistar (la Tora cachée) et qu'il reçut oralement de son maître, Rabbi 'Aqiva. Dans le Talmud, ce dernier est décrit comme le seul d'un groupe de cinq érudits exceptionnels de la Tora qui tentèrent d'entrer dans le “Pardès” (le verger), une métaphore pour les profondeurs de la kabbale (mysticisme juif) et qui en ressortit indemne.
 
Son père possédait une aura considérable parmi le peuple juif. Yo'haï était un pacifiste, apprécié des romains et un opposant farouche de la révolte contre Rome menée par Rabbi 'Aqiva et bar Ko'hba.
 
Même si Chim'on était extrêmement fidèle envers Rabbi 'Aqiva, il rejeta quelques unes de ses méthodes d'érudition de la Tora, telle que celle de l'inférence de lois à partir de mots “extra” (prépositions et conjonctions) dans le texte de la Tora. Selon Rabbi Chim'on, dans le domaine de l'inférence de halakhoth (lois juives), le texte devait être interprété d'une façon évidente, simple. Il rejetait également la méthode du “pilpoul ” de son collègue, Rabbi Yehouda ben Ilai. Il était un défenseur du concept de “ta'amé hamitswoth ” (les raisons des mitswoth) comme guide dans leur compréhension.
 
Il est particulièrement ironique qu'en dépit de son insistance à apprendre la Tora selon une interprétation simple de son texte, il est celui qui voyait la Tora d'une perspective entièrement différente, comme le prouve le Zohar et l'enseignement qu'on y trouve à propos de la “Torath HaSod ” (la Tora secrète).

Un autre paradoxe dans la pensée de Rabbi Chim'on bar Yo'haï est son attitude envers Rome. Dans le verset de Béréchith 33 : 4 (“Essav courut à sa rencontre  [de Ya'aqov], l'embrassa, se jeta à son cou et le baisa; et ils pleurèrent”) il existe des points au-dessus du mot “l'embrassa”. Selon Rabbi Chim'on : “Il s'agit d'un principe bien établi que Essav hait Ya'aqov ; cependant dans ce verset, le bon coeur de Essav se réveilla et il embrassa son frère de tout son coeur”. Pourtant, le sens de la droiture de Rabbi Chim'on ne lui permit pas d'adopter une position clémente envers un ennemi haï. De fait, selon Rabbi Chim'on “voler d'un idolâtre est appeler “voler” et cela est absolument interdit.”
 

Une fois – tandis que Rabbi Chim'on était en compagnie de Rabbi Yéhouda ben Ilai et Rabbi Yossé ben 'HalaftaRabbi Yéhouda loua les romains pour leur construction de marchés, de ponts et de bains publics. Rabbi Yossé resta silencieux. Cependant, Rabbi Chim'on bar Yo'haï répondit que toutes ces merveilles de la technologie étaient faites pour leurs intérêts personnels. Lorsque les romains eurent vent de cette discussion, ils récompensèrent Rabbi Yéhouda en lui offrant un poste dans le gouvernement. Pour ne pas avoir répondu, Rabbi Yossé fut condamné à l'exil. Pour son opposition, Rabbi Chim'on fut condamné à mort.
 
Dans le but d'échapper à sa punition, Rabbi Chim'on dut s'enfuir – avec son fils – dans une cave. Ils restèrent cachés dans cet endroit pendant treize années, étudiant la Tora ensemble – la Tora révélée et la Tora cachée. C'est également dans cette cave que Rabbi Chim'on écrivit le Zohar, qui signifie “Splendeur”, “Éclat”.
 
La première fois que Rabbi Chim'on sortit de la cave, il était complètement détaché des personnes de sa génération. Observant des juifs travaillant dans les champs et se livrer à des tâches quotidiennes, il afficha son opposition : “De quelle façon ces personnes peuvent-elles passer leur temps dans des activités liées à ce monde et négliger celles du monde à venir ?” Sur quoi, une voix céleste se fit entendre qui disait : “Bar Yo'haï, retourne dans la cave ! Tu ne mérite pas la compagnie d'autre être humains.” Rabbi Chim'on retourna dans la cave, réorienta sa vision du monde et en sorti de nouveau. Cette fois-ci, il fut capable d'entrer en contact avec les personnes de sa génération et devenir une grand enseignant de la Tora – la Tora révélée ainsi que la Tora cachée.
 
Selon la tradition, le jour du Lag ba'Omer (le 33ième jour après la fête de Pessa'h) correspond au jour du décès de Rabbi Chim'on. Selon son désir, ce jour-là est célébré comme une fête à travers le monde juif. Le lieu principal de célébration se trouve dans la ville de Méron – la ville où fut enterré Rabbi Chim'on et son fils Elazar – où des milliers de juifs du monde entier se réunissent dans le but d'allumer des torches, de prier et de chanter en l'honneur du tana.
 
Voici un extrait de la chanson la plus connue chantée en l'honneur de Rabbi Chim'on :
 
“Ô, fils de Yo'haï,
Oint d'une huile d'onction sacrée,
Vertu de sainteté
Tu portes la plaque du diadème sacré
Fixée sur ta tête splendide.
 
Ô, fils de Yo'haï,
Dressés tels des arbres d'acacia,
Les familiers de l'Éternel étudient;
Ils brûlent d'une lumière prodigieuse;
N'est-ce pas eux, les maîtres qui t'enseignent.
 
Ô, fils de Yo'haï,
Dans le champ des pommiers
Tu as pénétré pour y cueillir des aromates.
Mystères de la Tora, bourgeons et fleurs.
«Faisons l'homme» a été dit en ta présence.
 
Ô, fils de Yo'haï,
Cette lumière prodigieuse, culminant au sommet,
Tu as craint de la contempler car elle te dépasse,
Elle est voilée; on l'appelle 'Ain.
Tu dis alors: aucun oeil ne te verra.
 
Ô, fils de Yo'haï,
Heureuse, celle qui t'a enfantée,
Heureux le peuple, ton disciple.
Heureux ceux qui approchent ton mystère
Vêtus du pectoral de tes Toumim et de tes Ourim.
 
 
 
L'extrait de la chanson est tiré du sidour “L'arme de la parole” du rabbin C. Brahami, éditions Sine-Chine.

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