Les vertus de la foi

L'homme qui subit une douleur ou une contrariété doit se souvenir qu'il fait face, à présent, à une épreuve de sa foi...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

 La foi se subdivise en trois niveaux :
 
1) Le premier niveau (simple) de la foi consiste à croire que tout ce qui arrive, à soi et aux autres, provient d’HaChem béni soit-Il et de la providence divine, même lorsqu’il s’agit du moindre accident.
 
2) Le deuxième niveau (intermédiaire) consiste à croire que tout ce qui provient du Créateur est toujours et exclusivement dirigé vers le bien. Nous avons donc la certitude que tout ce qui nous arrive, est pour le bien.
 
3) Le troisième niveau (supérieur) consiste à croire que toute action divine a une finalité et qu’il faut rechercher les moyens de reconnaître et de connaître le Saint béni soit-Il dans tout ce qui arrive.
 
En vérité, ces trois niveaux de la foi n’en forment qu’un seul : il s’agit de croire qu’il n’existe rien sans HaChem, que tout ce qui arrive dans le monde est dirigé par la providence divine et que, puisque tout provient d’HaChem béni soit-Il, tout est pour le bien, le but de l’entière Création étant d’apporter le bien aux créatures ; que tout existe grâce à une cause et un but, consistant à enseigner aux créatures à Le connaître, car il est inconcevable que le Créateur puisse agir sans une finalité.
 
Explication des niveaux de la foi
 
1) Telle est la volonté d’HaChem
 
Le premier niveau consiste à croire qu’HaChem béni soit-Il est l’unique gouvernant du monde et que tout ce qui arrive provient de Sa providence parfaite et précise, comme dans l’expression ‘Le Maître de toute action’ (Ribôn kol ha-Ma’assim), qui signifie qu’Il gouverne tous les actes. Les treize attributs de la foi de Maïmonide que nous lisons chaque jour, le rappellent : Je crois d’une foi sincère que le Créateur béni soit-Il crée et gouverne toutes les créatures et qu’Il agit seul, dans le passé, le présent et le futur. En d’autres termes, tout ce qui se fait dans le monde, de la plus petite chose à la plus grande, est accompli par HaChem.
 
Il est donc nécessaire que tu croies que tout ce qui t’arrive dans tous les domaines, spirituels et matériels, soit les accidents de la nature, soit des hommes ou de toi-même (trois registres où sont inclus tous les accidents du monde) tout sans exception, provient de la volonté d’HaChem, béni soit-Il. En d’autres termes, telle est la volonté d’HaChem.
 
La foi précède la raison
 
Chaque fois que l’homme est contrarié, sa foi doit devancer sa raison et il doit se dire : telle est la volonté d’HaChem.
 
Il s’agit d’une règle générale : la foi doit toujours précéder la raison, ainsi qu’il est écrit : “Le début de la sagesse, c’est la crainte d’HaChem”. Avant de réfléchir, de parvenir à certaines conclusions et d’attribuer sa peine à des causes naturelles, d’accuser untel, sa femme ou son beau-père, etc. ou se culpabiliser soi-même, etc. on doit mettre en avant sa foi, que telle est la volonté d’HaChem. Tout provient de la providence divine et tout ce qui est cause de douleur est une verge aux mains du Créateur, béni soit-Il.
 
Si on croit d’une foi sincère que rien n’existe hormis HaChem et si on n’accuse personne de notre douleur, ni celui-là, ni un autre et si on reconnaît qu’HaChem béni soit-Il est la cause unique de notre peine et qu’Il nous fait souffrir pour notre bien, on a alors le droit d’en venir à la raison ; cela dans le but exclusif de comprendre ce qu’HaChem béni soit-Il veut de nous pour s’approcher de Lui, afin de corriger nos actions, selon la Tora et le bon sens. C’est ainsi qu’on méritera de connaître davantage HaChem.
 
Prenons l’exemple d’un homme qui ne vit pas dans la foi : s’il souffre de ses pieds, il s’en prendra à ses mauvaises chaussures. C’est-à-dire qu’il se tourne vers les causes naturelles. S’il perd de l’argent, il se culpabilisera de sa stupidité. S’il ne réussit pas dans son travail, il accusera le directeur, etc. C’est qu’il utilise sa raison avant sa foi, car bien qu’il soit plausible que ses chaussures soient mauvaises, qu’en vérité il se conduise stupidement et que son directeur ne soit réellement pas apte à sa fonction, en fin de compte, ce ne sont là que des causes apparentes, qui dépendent toutes d’HaChem béni soit-Il qui les dirige et les manipule afin d’éveiller l’homme à s’améliorer. Ce qui est bien plus pénétrant que la compréhension superficielle des erreurs ou des égarements.
 
La bonne méthode consiste à faire précéder la foi avant l’intellect, c’est-à-dire qu’il faut croire qu’HaChem veut que je souffre. HaChem béni soit-Il veut que je perde de l’argent.
 
HaChem béni soit-Il veut que le directeur refuse de m’accorder un avancement. L’homme doit d’abord croire que tout est dirigé vers le bien, et c’est seulement ensuite qu’il doit utiliser sa raison pour comprendre ce qu’HaChem veut de lui.
 
Des signes
 
Par la suite et avec l’aide d’HaChem, nous révélerons plusieurs règles pour interpréter les signes contenus en toute chose. Pour la compréhension de ce chapitre, nous faisons appel dès maintenant, d’une façon succincte, à plusieurs exemples :
 
Les douleurs aux pieds. La foi est appelée “pied”, car la Tora toute entière repose sur la foi. Les pieds signifient l’orgueil, comme il est écrit (traité Pessa’him 119) : “Avec toutes leurs propriétés à leurs pieds”, c’est l’argent de l’homme disposé à ses pieds. La médisance est aussi appelée “pied”, comme le dit le verset, littéralement : “Ne colporte pas la calomnie”. La femme est encore appelée “pied”, car d’elle dépend la réussite de son mari et de sa maison, comme il est écrit “Il veille sur les pas de Ses saints” – Il s’agit de la femme.
 
Par conséquent, celui qui souffre de ses pieds ou de la jambe, doit s’interroger : peut-être a-t-il blessé sa femme, sa foi est peutêtre faible, est-il arrogant, est-il médisant, est-il fautif dans le domaine financier, est-il coupable de vol, donne-t-il les dîmes selon la loi, etc. ?. Le bilan de cette introspection doit le conduire au repentir.
 
Les pertes d’argent peuvent signifier le vol, la cessation du don de la dîme, ou d’avoir eu une dette dans une réincarnation précédente, etc.
 
L’avancement dans le travail, toutes les fonctions sont décrétés dans les Cieux à la néoménie du mois de Nissan, comme il est rapporté dans la Guemara (Baba Batra 91b) : On décide alors dans les Cieux jusqu’au responsable de l’irrigation d’un champ. Si quelqu’un n’est donc pas choisi pour telle ou telle fonction, c’est parce qu’il en fut décidé ainsi dans les Cieux. Cela se traduit pour lui par une épreuve à subir, afin qu’il croie que tout tient à la providence divine et que le directeur n’a rien décidé. L’homme doit continuer de l’aimer comme auparavant et poursuivre ses prières et supplications au Créateur afin qu’Il lui accorde cette fonction. Il dira : Maître du monde, s’il est bon pour moi que je reçoive cette nouvelle responsabilité, Donne-la moi et Fais que je réussisse. Tout est entre Tes mains. Et si Ta volonté est autre, aide-moi à rester à mon poste, à y réussir et à être satisfait
 
Qui tient le bâton ?
 
La règle est la suivante : la providence divine occasionne toutes les causes. A quoi cela est-il comparable ? A un maître qui frappe son serviteur, le bâton à la main. Le serviteur voit clairement le maître le frapper et il ne lui viendrait pas à l’esprit que c’est le bâton qui le frappe. Il ne tentera ni de s’irriter contre le bâton, ni de l’apaiser.
 
Il en va de même pour tout accident qui peine l’homme. Les causes et agents apparents sont des bâtons. HaChem est Celui qui en dispose et tout effort fourni en direction de ces causes apparentes, est aussi ridicule que l’homme parlant au bâton.
 
L’homme qui subit une douleur ou une contrariété doit se souvenir qu’il fait face, à présent, à une épreuve de sa foi. Il doit se débarrasser de la raison qui lui fait oublier que tout provient de la volonté d’HaChem. La raison propose à l’homme une quantité d’explications contraires à la foi et qui ne conduisent qu’à sa douleur, sa colère et sa tristesse. C’est la raison qui le conduit au désespoir, en lui montrant ses insuffisances et en le culpabilisant. C’est la raison qui le conduit à la vengeance, en accusant les autres. Il est nécessaire que l’homme se débarrasse de toutes ces idées et qu’il se renforce dans la croyance que rien n’existe hormis Lui ! Tout dépend de la volonté d’HaChem ! Tout est pour le bien ! Son effort principal doit être dirigé, dans la prière, vers le Créateur du monde et il doit Lui parler de tous les sujets qui le préoccupen
 
Le libre-arbitre
 
Comme nous l’avons écrit plus haut, toute souffrance humaine peut provenir d’une de ces trois catégories : d’une cause naturelle, d’une cause humaine ou encore de sa propre erreur ou insuffisance. Si la souffrance provient d’une cause naturelle, comme la maladie, etc., bien que cela puisse être aussi l’expression de difficiles épreuves de sa foi, il est pourtant plus aisé de comprendre que la cause de cette douleur provient des Cieux et qu’il est nécessaire de se tourner vers HaChem béni soit-Il pour recevoir Son aide. Même si on porte ses espoirs en des médications ; quand on verra que ceux-ci ne sont d’aucun secours, on devra se tourner, finalement, vers la foi et il est inconcevable de commencer à parler aux microbes, pour les supplier ou les menacer.
 
Par contre, si une autre personne est la cause de cette souffrance, l’homme pense que cela n’est pas seulement entre les mains du Créateur, puisque cette personne possède le libre-arbitre, et il lui semble à première vue qu’il peut s’adresser à lui directement pour le persuader de changer sa conduite ou ses actions. Par conséquent, il s’abstiendra de prier HaChem. Car la raison lui dit : tu as en face de toi un être doué de libre-arbitre, parle-lui, arrange-toi avec lui, ou lutte contre lui, etc.
 
Mais la vérité est toute autre, car seulement HaChem existe, béni soit-Il. Toute l’humanité est entre les mains d’HaChem béni soit-Il. Il endurcit ou attendrit les coeurs, selon Son gré. C’est pourquoi, ici aussi, le conseil principal reste la prière. Lorsque l’homme apaise le Créateur du monde et attire Sa bienveillance, HaChem change le coeur de ceux qui le poursuivent et ils deviennent ses bienfaiteurs.
 
Tu disposes de ton libre-arbitre
 
Sache qu’en vérité celui qui se tient devant toi possède le libre arbitre d’agir envers toi pour le bien ou pour le mal. S’il agit mal envers toi, il devra en rendre compte à HaChem. Cependant, si des Cieux on désire que tu souffres, le Saint béni soit-Il se sert d’un homme coupable pour t’infliger ces souffrances et cet homme, par son mauvais choix, devient un bâton aux mains d’HaChem, béni soit-Il, pour te frapper. Apparemment, tu ne peux changer le libre-arbitre de celui qui se tient en face de toi. Ton seul choix consiste à corriger tes actions, prier, parler à HaChem, L’apaiser jusqu’à ce qu’Il te pardonne et te délivre. Lorsque le Créateur te pardonnera, Il changera le choix de celui qui te menace, celui-ci cessera de te faire souffrir et deviendra probablement ton ami.
 
Cette idée est exprimée dans le traité Avot, au nom de Hillel qui vit un crâne flotter sur l’eau. Il lui dit : “Parce que tu as noyé d’autres personnes, tu as été noyé toi-même. Et ceux qui t’ont noyé seront noyés à leur tour”. Il est évident que cet homme fut assassiné pour de bonnes raisons, d’après le décret divin, et qu’il ne pouvait échapper aux mains de l’exécuteur de la sentence, à moins de se repentir. En revanche, le tueur sera puni lui-aussi, à cause de son mauvais choix.
 
À suivre…

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