Le véritable remède

Un malade interrogea l’auteur pour savoir s’il devait voir un médecin. Le rav lui répondit : “Pourquoi es-tu pressé d’aller chez le docteur ?”

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Le professeur d’Annopol
 
Il faut savoir qu’HaChem guérit l’homme et qu’Il est le seul à pouvoir le faire. On raconte l’histoire d’un Juif qui se présenta devant le rav Mordékhaï de Nechkhiz et lui raconta qu’il souffrait d’une grave maladie. Le juste lui demanda : Es-tu allé chez le professeur d’Annopol ? Il répondit : Je ne le connais pas et je n’ai jamais entendu parler de lui. Le rav lui dit : Rends-lui visite et je suis sûr qu’il trouvera un remède à tes plaies.
 
Le Juif suivit le conseil du juste et prit la longue et éprouvante route d’Annopol. Une fois arrivé, il interrogea le premier Juif venu, pour savoir où habitait le célèbre professeur. Le passant répondit : De qui parles-tu ? Le voyageur rétorqua : Je veux voir le grand professeur qui réside dans votre ville ! Le passant répondit : Nous n’avons dans notre ville aucun médecin, ni même un simple infirmier, à plus forte raison un grand professeur !
 
Le Juif demanda : S’il en est ainsi, comment vous soignez-vous ? Il répondit : C’est très simple, lorsque quelqu’un souffre d’une maladie quelconque, il se repent, s’adresse à HaChem dans ses prières, L’implore et il est guéri.
 
Le Juif revint déçu chez le juste et lui demanda : Pourquoi m’avoir envoyé à Annopol, où il n’y a ni médecin et ni infirmier ? Le juste rétorqua : S’il n’y a aucun médecin à Annopol, comment les habitants sont-ils guéris ? Le Juif répondit : Lorsqu’ils sont frappés d’un mal quelconque, ils se repentent et adressent leurs prières à HaChem béni soit-Il et ils sont guéris. Le juste s’exclama : "C’est Lui le grand professeur vers lequel je t’ai envoyé : c’est le professeur des gens d’Annopol”.
 
HaChem béni soit-Il est le professeur qui exerce en tout lieu. C’est un expert qui guérit toute maladie, même avec du pain et de l’eau, comme il est écrit (Exode 23 : 25) : “HaChem bénira ton pain et ton eau, et J’écarterai toute maladie de chez toi”.
 
Le fils de l’auteur du livre Hafetz ‘Haïm zts’l raconte que sa mère ne sollicitait jamais l’aide des médecins pour élever ses enfants, et lorsqu’il arrivait qu’un membre de la famille tombe malade, le ‘Hafetz ‘Haim ordonnait de distribuer dix-huit kilos de pain aux pauvres, il montait ensuite prier dans le grenier et la maladie disparaissait.
 
Seul HaChem sait
 
Il est rapporté dans le traité Avoda Zara (55b) : “Lorsque les souffrances sont envoyées à un homme, on leur fait promettre de le quitter tel jour, à telle heure, par le biais d’untel et par tel médicament”. Et dans le livre Likouté Maaran (Tinyana, 3), on s’interroge : puisque toutes ces conditions sont nécessaires pour guérir un malade, comment le médecin réussit-il avec les médications et son savoir-faire ?
 
En effet, comment sait-il que le jour et l’heure sont propices à la guérison de ce malade, quelle herbe fut décrétée pour sa guérison et qui fut choisi dans les Cieux pour le guérir, etc. Puisque le malade ignore aussi le jour, l’heure, l’herbe et le médecin qui furent décrétés dans les Cieux, comment peut-il s’adresser à un médecin et s’en remettre à lui ?
 
D’après ce qui précède, on comprend que s’adresser à un médecin n’est ni plus ni moins que de la divination ou un jeu de hasard, car qui sait si les conditions propices pour la guérison sont réunies ?
 
Faire un don pour se racheter
 
Cependant, le malade peut annuler son décret, et sa guérison est alors possible à tout moment, par le biais de n’importe quel docteur et d’une quelconque médication. Car il s’est repenti, s’est rendu auprès des justes, leur a demandé de prier pour lui et leur a fait un don, comme il est rapporté (Likouté Maaran, id.) :
 
“Mais lorsqu’on fait un don, on adoucit le jugement et cela entraîne l’annulation du décret. Alors, avant qu’un autre jugement ne soit décrété et après l’adoucissement du jugement d’origine, le médecin peut guérir avec des médicaments, car entre temps, aucun jugement ne pèse sur le malade. Il en résulte que le médecin ne peut guérir que par le moyen d’un don qui permet l’adoucissement du jugement”.
 
C’est seulement lorsque le malade donne de l’argent aux justes, et qu’ils rachètent sa santé, qu’il peut ensuite se tourner vers les médecins pour sa guérison et sa vie. Il est nécessaire qu’il fasse ce don à ceux qui savent comment racheter sa santé, c’est-à-dire aux rabbanim de Breslev qui savent parfaitement quelle formule doit être prononcée. De même, il est recommandé de ne pas être avare, comme il est écrit (Likouté Tefilot, 123) : “Sois miséricordieux envers celui qui vient offrir un don, puisse-t-il ne pas être avare, et donner ce qui est nécessaire afin qu’il s’affranchisse de tous les jugements portés contre lui”.
 
Sache que ce don est très utile. Nous avons entendu, et encore davantage, vu de nos propres yeux des miracles, des gens qui se guérissent de graves maladies et se délivrent de différents décrets grâce à leurs dons.
 
Un malade interrogea l’auteur de ce livre pour savoir s’il devait consulter un médecin. Le rav lui répondit : Pourquoi es-tu pressé d’aller chez le docteur ? Est-ce lui qui t’a rendu malade ? C’est HaChem qui t’a envoyé ta maladie. Adresse-toi à Lui et demande-Lui qu’Il te montre quelle faute est à l’origine de cette maladie. Repens-toi de toutes tes forces de cette faute et fais un don.
 
C’est seulement après avoir fait tout ce qui était possible pour annuler le décret à la racine, et demandé au Docteur suprême qu’Il te guérisse, qu’il est permis d’aller chez le médecin, juste pour l’effort et pour que la guérison se manifeste. Cependant, se rendre chez le docteur sans s’adresser en vérité à HaChem béni soit-Il est un manque de foi.
 
Sache que si on a décrété pour toi un nombre déterminé d’années de vie, le médecin ne peut rien y ajouter, il peut seulement le raccourcir. En revanche, le Saint béni soit-Il, Lui qui est le D. vivant, détient le pouvoir d’ajouter aux années de ta vie. C’est pourquoi l’essentiel de ta démarche doit être de te rendre auprès de Celui qui donne la vie.
 
Remercier et être guéri
 
Le véritable remède, confirmé et vérifié, pour la guérison, c’est la foi. C’est pourquoi l’homme malade doit remercier HaChem qui lui a envoyé sa maladie, parce qu’elle vise sûrement son bien éternel. Lorsque le malade remercie bien D. pour sa maladie, il peut alors guérir facilement, le remerciement étant l’expression la plus haute de la croyance que tout ce qui lui arrive provient de la providence divine et pour son bien.
 
Un élève nouvellement arrivé dans une Yéchiva, tomba gravement malade au début de son repentir, et cela durant de nombreuses années. Rien ne pouvait le guérir, ni le repentir, ni les prières, jusqu’au jour où il entendit une conférence sur le thème du remerciement. Il comprit alors que tout est pour le bien et que l’homme devait remercier de tout son cœur pour tous ses manques et souffrances.
 
Cet élève commença par consacrer son heure de ‘solitude dans la méditation’ (hitbodedout) exclusivement au remerciement. Il rendit grâce HaChem de lui avoir envoyé sa maladie, il Le remercia pour toutes ces années de souffrances, car il était évident que le Créateur miséricordieux, n’agissait ainsi que pour son bien définitif, pour l’expiation de ses fautes et son éveil au repentir, etc. Chaque jour, il consacra une heure entière à remercier HaChem, sans pour autant implorer sa guérison. Au bout de deux semaines, sa maladie avait disparu complètement, sans médicament ni remède !
 
Le remerciement avait agi sur la maladie, à laquelle rien ne pouvait remédier et dont il avait souffert de nombreuses années ! Le remerciement est en effet le sommet de la foi, tandis que le manque de foi est la cause principale de toutes les maladies graves. Il en résulte que lorsque nous réparons notre foi, nous obtenons la santé.
 
En vérité, les seules souffrances que l’homme éprouve, c’est lorsqu’on lui retire la foi. Car tant que l’homme croit d’une foi parfaite que tout provient d’HaChem béni soit-Il et que tout est pour le bien, il n’éprouve aucune douleur. Dans chaque situation, lorsque l’homme se renforce de croire que tout est pour le bien et qu’il remercie pour tout, les jugements qui planent sur lui s’adoucissent et il n’éprouve plus aucune douleur.
 
Voici une des requêtes que le malade doit présenter devant HaChem béni soit-Il : qu’Il lui donne la foi que tout est pour le bien et qu’il ait le mérite de remercier pour ses souffrances de tout cœur, car l’essentiel des jugements et des souffrances qu’il éprouve est causé par son relâchement de la foi ; et s’il demande la foi et mérite de remercier pour tout, de tout son cœur, tout se transformera certainement pour le bien !
 
L’essentiel, c’est la foi
 
Certaines maladies graves, que D. nous en garde, trouvent leur origine dans un manque de foi, comme il est écrit (Likouté Maaran, 5) : “L’essentiel, c’est la foi. Chacun doit se trouver et se conforter dans la foi.
 
Certains souffrent de maladies énigmatiques, à cause d’un relâchement de leur foi, et c’est à eux que s’applique le verset (Deutéronome 28:59) : “HaChem aggravera tes plaies… des plaies intenses et tenaces, des maladies cruelles et persistantes” – “Persistantes”, car elles proviennent du manque de foi : le relâchement de la foi conduisant à de terribles plaies que rien ne peut apaiser, ni un médicament, ni la prière et ni le mérite des ancêtres”.
 
Nous constatons que le manque de foi est la pire des fautes, pire encore que les autres vices et transgressions ! On est donc frappé d’une manière particulièrement sévère, que D. nous en préserve, par des maladies cruelles et incurables, que seuls le repentir et un travail vigoureux sur la foi peuvent réussir à guérir. Par conséquent, dans ces cas extrêmes, l’essentiel du repentir et de la prière doivent porter sur le manque de foi, sur l’étude de la foi et la prière pour la foi.
 
De la bienfaisance
 
Celui qui travaille dans le domaine médical doit savoir que sa fonction est très noble. En général, celui qui entreprend une telle carrière le fait par bonté et en raison de l’amour d’autrui. La miséricorde, la compassion, la volonté d’aider l’autre, de contribuer, de donner des soins, sont les principaux motifs à l’étude de la médecine.
 
Cependant, le personnel médical doit se méfier de ne pas tomber dans l’orgueil et doivent savoir qu’ils ne sont que des émissaires et qu’HaChem est le seul à décider qui vit et qui meurt. Il est le seul à décider des souffrances que le malade doit subir, s’il guérira ou non, que D-ieu nous en préserve, etc.
 
C’est pourquoi le médecin doit prier chaque jour avant le début de son travail et demander au Créateur qu’Il l’aide à être un bon émissaire, de n’être la cause d’aucun dommage ou préjudice envers quiconque, et à plus forte raison de n’entraîner aucun décès, que D-ieu nous en garde.
 
Qu’HaChem lui donne le juste conseil afin qu’il sache comment se conduire dans chaque cas qui se présente à lui ; que le Créateur le choisisse pour devenir un émissaire pour donner la vie ; que le Créateur lui donne la patience et l’amour à l’égard de celui qui fait appel à lui ; qu’il ait le mérite de soutenir, de conforter et nourrir d’espoir chaque malade et sa famille, etc.
 
Ne jamais désespérer !
 
Nos Sages de mémoire bénie ont enseigné (Berakhot 60) : “Il le guérira certainement” (Exode 21). D’ici on apprend que la Tora autorise le médecin à soigner. La Tora a donné au médecin le droit de guérir, et non de causer le désespoir ! Dans de nombreux cas, le médecin fait peur au malade et à sa famille en leur représentant une image triste du futur, en retirant tout espoir au malade ou même en l’informant qu’il ne lui reste que quelques jours à vivre. C’est une terrible erreur !
 
En effet, tous les chercheurs médicaux admettent aujourd’hui que la joie est une condition indispensable à la guérison du malade, qu’elle renforce la constitution entière du corps, à tel point qu’une méthode dernièrement créée guérit des maladies graves par le biais exclusif de la joie. Il est rapporté à ce propos (Likouté Maaran Tenania, 24) : “C’est un grand devoir d’être constamment joyeux, de rejeter vigoureusement la tristesse et la mélancolie, car toutes les maladies n’arrivent à l’homme qu’à cause de la dégradation de la joie.”
 
On comprend bien que lorsque le malade est fort dans sa foi et son espoir, il augmente ses chances de guérir.
 
Non seulement le médecin ne doit pas effrayer le malade, mais au contraire, une de ses fonctions les plus importantes consiste à le soutenir, à lui faire plaisir, à lui donner l’espoir et la foi. Les paroles de soutien ont un grand impact lorsqu’elles sont prononcées par le docteur, plus que par quelqu’un d’autre, car le malade s’appuie sur son opinion. Il faut savoir que l’aide et le soutien spirituels sont plus efficaces que l’aide physique.
 
À suivre…

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