Le recours à D-ieu

Lorsque nos horizons sont voilés, que toutes les portes se sont fermées et que nous errons dans le doute, il ne nous reste plus qu'à crier ! Crier vers D-ieu, même à voix basse...

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le rabbin Israël Yits'haq Besançon

Posté sur 06.04.21

Grands spécialistes
 
Pour un simple malaise, certains s’adressent au premier docteur. Pour une maladie grave, ils cherchent quelqu’un de compétent. Pour un cas très sérieux, ils font appel aux plus grands spécialistes. Il en va de même pour le choix d’une méthode et d’un Maître.
 
Le recours direct et personnel au D-ieu Tout Puissant n’est pas réservé aux gens qui sont en bonne santé morale : il est recommandé, de façon combien plus urgente, à tous ceux qui se sentent en danger.
 
Plus l’on sera conscient de ses imperfections et de ses faiblesses, plus il faudra consacrer d’efforts à l’emploi de ce remède.
 
Le Juste qui est le guide de ceux qui marchent vers D-ieu ne s’adresse pas seulement à une minorité d’initiés : son enseignement est indispensable à tous ceux qui cherchent leur voie. Pour trouver ce Maître, pour connaître ses élèves, comme pour tout ce qui manque à chacun, de petit ou de grand, il n’y a qu’une seule méthode : demander, demander, demander…
 
Chandelier sacré
 
Observez l’humain ! Regardez comment le Créateur – dans sa sagesse infinie – a ouvert sept portes à l’esprit: les deux yeux, les deux oreilles, les deux narines et la bouche. Sept chemins par lesquels arrivent les idées, les sensations, les nouvelles du monde extérieur. Sept canaux dont certains diffusent la lumière intérieure…
 
Le Zohar nous enseigne que ces sept portes sont les sept lampes du chandelier qui faisait rayonner l’éclat divin dans le grand Temple de Jérusalem. Au chapitre 21 du Liqouté Moharan, Rabbénou nous explique qu’en purifiant ces sens, en utilisant les sept portes de l’esprit pour ne faire circuler que des choses pures et nobles, notre chandelier va briller : le Souffle divin habitera notre conscience. Or dans le chandelier du Temple, les six flammes latérales convergeaient vers la flamme centrale. Ainsi dans nos facultés cérébrales, tout converge vers la bouche, vers la parole qui est bien l’axe central des capacités humaines.
 
Ainsi, l’homme s’emploie à éviter le mensonge, la moquerie, la calomnie et la flatterie, il purifie l’axe central de son système et parvient, par là même, au plus grand degré d’inspiration. Nous ne devrions donc utiliser notre parole que pour l’étude, la prière, bienfaisance et les besoins de notre vie physique.
 
Si nous nous sentons loin de cet idéal – pourtant très simple en théorie –  nous ne devons pas être accablés et surtout pas y renoncer ! Il faut simplement employer la bonne méthode qui nous permettra, à nous aussi, de resplendir, comme ce merveilleux chandelier.
 
Rabbi Na’hman a garanti que chacun, quel qu’il soit, peut devenir un Juste authentique. Il a formellement dénoncé l’opinion erronée, selon laquelle, pour devenir un Juste, il faut être né dans une famille d’élite, avoir reçu une âme d’élite, être dans des conditions hors commun.
 
De la famille la plus déchue peut surgir la plus belle fleur, car la vraie valeur de l’homme dépend de l’emploie de sa parole.
 
Machia’h, (le vraie Messie en hébreu) signifie également “celui qui parle”. Il révolutionnera le monde entier en enseignant la valeur de la parole et permettra à chacun – y compris aux nations de la terre – de trouver leur rôle dans l’immense symphonie; il nous apprendra notre partition !
 
Dans la vallée des larmes
 
Lorsque nos horizons sont voilés, que toutes les portes se sont fermées et que nous errons dans le doute, il ne nous reste plus qu’à crier !
Crier vers D-ieu, même à voix basse, pour qu’Il nous aide à percer les ténèbres… et, par cela même, la lumière reviendra.
En cherchant D-ieu de tout cœur, en criant vers lui malgré notre chute, Il révèlera les plus beaux rayons de Sa gloire !
En cherchant encore, malgré l’échec et au sein de l’échec, on transforme ce dernier en victoire. La vallée des larmes s’épure et se transforme en prairie souriante.
 
Libre arbitre
 
Implorer D-ieu pour qu’Il nous aide à Le servir comme il faut, n’est nullement contradictoire avec le libre choix et nous voyons que nos recueils de prières abondent en prières de ce genre.
 
Certains pourraient penser que c’est une démission ou une fuite, et que le vrai choix consiste à se débrouiller seul…
 
Nous leur disons bien au contraire, que c’est la manière la plus sage d’employer sa liberté puisque j’opte délibérément pour renoncer au mal, j’exprime ainsi mon engagement.
 
Le vainqueur
 
Quand on a compris la valeur d’un contact quotidien avec l’au-delà, d’un contact et d’un lien, et que l’on a décidé – coûte que coûte – de se fixer un moment, le soir ou le matin pour établir un rapport personnel avec son Créateur en Lui confiant tout son cœur dans sa langue maternelle, on est déjà inclus dans la solution, quels que soient le temps et la distance qui nous sépare encore du but final.
 
Le Zohar dit à ce sujet: ”Qui est le vainqueur ? Celui qui tient l’arme dans sa main ! ”
 
Le mauvais penchant essaiera de nous arracher notre arme : ne la lui donnons pas.
 
La grâce
 
Autant il nous aura fallu nous montrer obstinés pour conquérir notre prière, autant devrons-nous nous adoucir pour la faire !
 
Notre demande sera parée de douceur, de souplesse et de grâce. Si nous obtenons ce que nous désirons, tant mieux! Exprimons notre reconnaissance. Sinon, soyons patients, dociles, humbles : Attendons !
 
Il arrive qu’une prière soit refusée, parce qu’elle manque de grâce, parce qu’elle est terne. Pour la rehausser, faisons appel à la lumière de la Tora. L’étude de la Tora fait resplendir la prière.
 
Vrais amis
 
Si l’on a le bonheur d’avoir un compagnon de recherche, un être proche qui connaît la valeur de cette méditation et s’efforce de la pratiquer, on cherchera, à s’entretenir fréquemment avec cette personne.
 
Chacun, chaque être perçoit les choses différemment. Notre ami(e) de recherche aura sûrement découvert des idées auxquelles nous n’aurions pas pensé, au même titre que nous pourrons lui en communiquer. Ce sera une, source d’enrichissement et d’encouragements mutuels.
 
Observez bien la lettre [hébraïque] “alef ”, elle est si merveilleusement emplie de secrets ! Elle résume, entre autres, les trois angles d’approche du Divin :
 
א
 
–  En haut à droite : le point supérieur qui symbolise le Juste,
–  En bas à gauche : le point inférieur qui représente le fidèle moyen, sa recherche personnelle,
–  Au milieu : une barre diagonale qui figure l’ami de recherche : en fait, c’est lui qui nous attache le plus solidement au Maître.
 
A suivre…
 
Extrait du livre “La porte du ciel – Hitbodédouth ” par Rabbi Israël Yits’haq Besançon. Reproduit avec l’aimable autorisation des Éditions du chant nouveau.

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