Croire en nous-mêmes
Tant qu'une personne a le moindre doute sur la nature exacte de la vérité, le mauvais penchant peut facilement l'induire en erreur.
Avoir l'esprit tranquille (yichouv hada'ath)
Arrivés à ce stade de notre analyse, nous avons déjà formulé une des définitions de l'hitbodédouth adéquate : avoir l'esprit tranquille (yichouv hada'ath). Lorsque Rabbi Yits'haq Bender – que sa mémoire soit bénie – faisait référence à hitbodédouth, il utilisait les concepts de “tranquillité d'esprit”, de “clame” (yichouv hada'ath). L'essence de cette maîtrise de soi-même, de ce calme, consiste à clarifier la nature exacte de la vérité.
Cela signifie que nous possédons une vision claire comme de l'eau de roche de ce que D-ieu attend de nous et que cette vision s'applique à l'ensemble des différentes facettes de notre vie. En d'autres termes, cela signifie l'absence totale du doute. Pour atteindre cette vision, notre esprit doit être clair, fort et vigoureux. De plus, nous devons être convaincus que notre esprit restera longtemps aussi fort.
Nous devons être persuadés que nous sommes arrivés à une définition exacte de la vérité et qu'il n'existe rien dans le monde, choses ou personnes, qui pourra nous faire douter de cette définition. Nous devons également être convaincus que même s'il existe des aspects dans notre vie dans lesquels nous sommes encore très loin d'avoir atteint nos objectifs, la raison en est que le chemin qui se présente devant nous est long.
Cependant, nous savons que nous relèverons les défis qui ne manqueront pas de se présenter devant nous et que nous ferons les efforts nécessaires pour atteindre nos objectifs ! De fait, lorsque nous sommes parvenus à posséder une vision claire de la nature exacte de la vérité, il n'existe rien dans le monde qui pourra amoindrir notre volonté ou nous dissuader d'atteindre notre but ! De la sorte, nous réussirons à atteindre notre idéal jusqu'au point où nous n'échouerons plus. Une personne qui atteint ce niveau possède le véritable “yichouv hada'ath.”
Aussi longtemps qu'une personne possède le moindre doute sur la nature exacte de la vérité ou sur le chemin qu'elle doit prendre, sur ce qu'on attend réellement d'elle, le yetser hara' (le mauvais penchant) peut facilement l'induire en erreur, la faire chuter. Il est bon de savoir que la valeur numérique du mot hébreu “safeq” (“doute”) est la même que celle du mot “'Amaleq ” (qui correspond au mauvais penchant).
De fait, nos doutes – qui veulent nous faire transgresser ce que nous sommes censés devoir faire – sont les véritables 'Amaleq ; ils nous font chuter en nous faisant faire des transgressions et des fautes. Nos doutes nous affaiblissent, ils nous empêchent de persister dans notre service divin et de réussir à atteindre notre idéal.
L'absence de clarté à propos de la nature exacte de la vérité ne s'explique pas seulement par notre manque d'emouna envers le Créateur ou les Tsadiqim. Cette absence s'explique principalement par notre manque d'emouna envers nous-mêmes. Nous devons absolument croire en nous-mêmes, que tout ce que nous apprenons dans la Tora, ainsi que tout ce que nous entendons du Tsadiq, correspond exactement à ce que nous devons faire et à la vérité parfaite. Ainsi, nous n'abandonnerons jamais la partie.
Plutôt, nous nous battrons pour cette vérité en nous soumettant à personne et nous poursuivrons dans cette voie jusqu'au jour où nous aurons mérité d'accomplir tout ce que nous devons.
Croire en nous-mêmes
Si nous lisons toute la Tora, nous constatons que tous les échecs et les revers, peu importe qui en a été la victime, s'expliquent uniquement à cause de cela : les personnes ne croyaient pas en elles-mêmes.
Commençons par 'Hava (Ève). C'est à elle que fut ordonné de ne pas manger de l'arbre de la science. Pourtant, lorsque le serpent survint dans le but de la tenter… il y réussit. Cela fut possible car 'Hava ne croyait pas en elle-même. Elle n'était pas totalement convaincue que ce qu'elle avait entendu de ses propres oreilles de la bouche de son mari Adam était la vérité absolue – que seulement cela était la vérité – et qu'elle devait donc agir en conséquence.
En ce qui concerne ce péché, nos Sages ont dit : “Entre l'enseignant et l'élève : qui doit-on écouter ? Le Créateur – l'enseignant – avait ordonné de ne pas manger ; cependant, selon le serpent – l'élève – il était possible de manger. Quelles sont les paroles que nous devrions écouter ? Celles de l'enseignant évidement ! ” Si tel est le cas, pour quelle raison 'Hava a-t-elle écouté les paroles du serpent ?
La réponse est que 'Hava ne croyait pas en elle-même. Elle ne croyait pas que ce qu'elle savait correspondait à la vérité absolue et que cela n'était pas négociable ! Elle n'était pas prête à rejeter de la main tout autre discours et à dire : “Il est interdit de manger ! Cela est un fait accompli. Cher serpent, désires-tu peut-être me parler d'autre chose ? Je te prie de passer à un autre sujet car celui-ci est terminé.” Parce qu'elle ne possédait cette vision claire de la situation, elle a laissé la porte ouverte au serpent qui a pu la détourner de la vérité.
Il en va de même pour Adam. Celui-ci qui avait entendu du Créateur Lui-même qui lui était interdit de manger de l'arbre de la science. S'il avait eu foi en lui-même, il aurait dû se dire : “Il est interdit de manger ! Ceci est la vérité ! Ce que j'ai entendu du Créateur est un fait et le sujet est clos. Il ne peut y avoir aucune discussion à ce propos !” Une attitude ferme de ce genre aurait rendue vaine n'importe quelle tentative de le séduire. Même 'Hava n'aurait rien pu faire pour modifier sa position.
Un autre exemple concerne le Roi Chaoul (Saül) qui commit l'erreur de ne pas détruire entièrement le peuple d''Amaleq. Cela fut manifestement possible parce qu'il ne croyait pas en lui. Ainsi, il rendit les armes devant le peuple et se laissa convaincre d'épargner le bétail capturé. Le prophète Chmouel (Samuel) le réprimanda à ce propos en lui disant (Chmouel I, 15:17) : “Quoi ! Si tu es petit à tes propres yeux, n'es-tu pas le chef des tribus d'Israël ? Et Hachem ne t'a-t-Il pas sacré roi d'Israël ?”
En d'autres termes, Chmouel le réprimanda pour cette faute précise : de ne pas croire en lui-même qu'Hachem l'avait oint pour qu'il devienne roi et pour qu'il décide ce qui était approprié de faire selon Hachem plutôt que d'entendre l'agitation du peuple. Hachem lui avait ordonné de détruire la totalité du peuple d''Amaleq et l'avait enjoint clairement de n'épargner personne, même pas les animaux ! Dans ce cas, comment a-t-il pu écouter d'autres paroles ?
A suivre…
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