Tisha béav : Le désespoir n’existe pas !
Quand le Temple fut détruit, nous n'avons pas seulement perdu un magnifique bâtiment, nous avons perdu un lien spirituel avec le Tout-Puissant...
Rabbi Na’hman a dit : le désespoir n’existe pas !
Cependant, dans les temps troublés comme nous les vivons de nos jours, comment ne pas s’empêcher de ne pas désespérer ? Les juifs d’Eretz Israël sont en guerre, ils se battent pour leur – et notre – propre survie. Des douzaines de nos jeunes gens et femmes meurent. Les civils sont au premier rang sur les champs de batailles et des centaines de missiles s’abattent sur nos grandes villes.
Que se passe-t-il ?
La réponse peut être résumée en un seul mot : galouth (exil).
Quand le Temple fut détruit, nous n’avons pas seulement perdu un magnifique bâtiment, nous avons perdu un lien spirituel avec le Tout-Puissant, une intimité que nous pouvons seulement désirer d’atteindre une nouvelle fois. La présence de D-ieu pouvait être ressentie dans chaque pierre, dans chaque recoin de Jérusalem. Elle était tangible et réelle. Il nous est impossible même de commencer à comprendre l’énormité de cette perte.
Les descriptions vivantes des mères mangeant leurs enfants et des jeunes filles s’évanouissant dans les rues de Jérusalem que l’on peut lire dans le Livre des Lamentation reflètent les tragédies sans fin que notre nation a vécues à travers les temps et continue encore de vivre de nos jours. Les croisades, les expulsions, les pogroms, la Shoah… tout ceci est la continuation de cette première destruction. Les apparences dissimulées d’Hachem ont commencé avec la destruction du Temple.
Ceux qui pleurent la destruction de Jérusalem mériteront de se réjouir pour sa reconstruction
L’histoire raconte que Napoléon se promenait un jour dans les rues de Paris. Lorsqu’il passa près d’une synagogue, il entendit les gens se lamenter à l’intérieur. Il demanda à son assistant : “Que se passe-t-il à l’intérieur ?”
“Aujourd’hui, c’est Tish’a be-Av et les juifs se lamentent sur la disparition de leur Temple” répondit-il.
“Vraiment ?” Napoléon demanda : “Quand fut-il détruit ?”
“Il y a environ deux milles ans” répondit l’assistant.
“Si les juifs pleurent encore après des centaines d’années, il n’y a aucun doute que le Temple sera reconstruit !”
Lorsque l’on pleure vraiment la destruction et que l’on désire vraiment, sincèrement et de tout notre cœur que le Beth HaMiqdach soit de nouveau construit, nous avons la volonté de faire tout ce qui est nécessaire pour hâter la guéoula, la rédemption ultime.
Le Beth HaMiqdach fut détruit à cause de la sinath ‘hinam, la méchanceté gratuite. Chaque génération qui ne mérite pas de voir le Beth HaMiqdach reconstruit est une génération qui mérite sa destruction ; en d’autres termes c’est une génération qui manque d’unité.
Si nous désirons voir le Beth HaMiqdach reconstruit, vraiment et réellement, de tout notre cœur et de toute notre âme, alors nous devons tout faire pour le reconstruire. Cela signifie que nous sommes même tenus de faire quelque chose d’aussi difficile et d’astreignant que de parler à notre voisin, ou de sourire à notre ennemi, quelque chose d’encore plus difficile !
A cause de la guerre actuelle, la moitié de la population qui vit dans le nord d’Israël s’est enfuit vers le sud, dans des lieux plus sûrs. De nombreuses familles ont ouvert gracieusement leurs maisons pour accepter des évacués. Dans le nord, des gens de cultures différentes ont passé des semaines à partager les mêmes abris. Les gens partagent leur nourriture, leurs habits… et même leurs salles de bains !
Cette période possède quelque chose d’unique. Nous pouvons profiter de ces défis pour amener l’unité (ahavath ‘hinam) et l’amour du prochain entre nos frères et sœurs. Ce n’est pas facile pour les gens dans des abris de vivre dans une telle promiscuité avec des étrangers ! Ce n’est pas facile pour les gens qui résident dans le centre et au sud du pays de se trouver submerger de milliers de réfugiés, sans le sou, ayant besoin d’assistance pour tout : savoir comment occuper leurs enfants, avoir un lit où dormir…
Si l’on pleure vraiment la destruction, nous devrions tout faire pour que notre époque soit la fin de cet exil cruel ; même si cela signifie aider un autre juif !
Nous savons que cette galouth s’achèvera. Certes les prophètes avaient prédit la destruction du Temple, mais ils ont aussi prédit la rédemption !
Une vision différente
Il arriva que quatre grands Sages se dirigeaient vers Jérusalem : Rabban Gamliel, Rabbi Élazar ben Azaria, Rabbi Yéhochou’a et Rabbi ‘Aqiva. Quant ils atteignirent le Mont Scopus, ils déchirèrent leurs habits. En approchant du Mont du Temple, ils virent un renard s’éloigner de l’aire du Saint des Saints. Ils commencèrent à pleurer ; Rabbi ‘Aqiva se mit à rire. “Pourquoi ris-tu ?” lui demandèrent les autres Sages.
“Pourquoi pleurez-vous ?” riposta-t-il.
Ils répondirent : “Quand les renards courent sur les lieux où seulement le Grand Prêtre pouvait entrer à Yom Kippour, ne devrions-nous pas pleurer ?”
“C’est la raison pour laquelle je ris” répondit-il. “Je connais deux prophéties. La première, du prophète Mikha qui a dit : ‘A cause de vous, Sion sera un champ à labourer, Jérusalem une ruine et le Mont du Temple une forêt.’ La seconde, celle de Zacharie qui a dit : ‘Les vieux et les vieilles se réjouiront dans les rues de Jérusalem.’ Avant d’avoir vu la première prophétie se réaliser, je craignais que la seconde ne se produise jamais. Maintenant que j’ai vu la première prophétie se réaliser, je sais que la seconde se produira.”
Les autres répondirent : “‘Aqiva, tu nous as réconforté !”
Si tout va bien, et au moment où cet article sera posté sur Breslev Israël, Tish’a be-Av deviendra un jour de réjouissance. Dans le cas contraire, nous devons nous consoler en sachant que notre deuil consiste à amener la rédemption très prochainement. Aussi sombre que soit la situation, nous ne devons pas perdre l’espoir, car nous savons que de la même manière que la première prophétie a été réalisée, la seconde se réalisera aussi. Bientôt et de nos jours !
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