Le pouvoir de l’amour
Lorsque les enfants entendent un nombre important de critiques ou les hurlements de leurs parents, ils perdent rapidement l'estime qu'ils doivent avoir d'eux-mêmes.
Lorsque les enfants entendent un nombre important de critiques ou les hurlements de leurs parents, ils perdent rapidement l'estime qu'ils doivent avoir d'eux-mêmes. Dans la mesure où leurs parents trouvent à redire et des fautes à tout ce qu'ils font, ces enfants grandissent avec une image d'eux-mêmes négative.
Imaginez ce scénario familier : maman est dans la cuisine et le tout-petit, âgé de 18 mois, est entrain de marcher à quatre pattes dans la cuisine, ouvrant tous les tiroirs et portes des placards qu'il trouve à sa portée. L'enfant agit exactement comme un enfant de 18 mois le fait habituellement : avec curiosité, beaucoup d'énergie et l'explorateur inlassable qu'il doit être selon les “règles” de son âge. Même si cet enfant agit d'une façon parfaitement normale, la maman commence à hurler : "Ne touche pas ci !" ; "Ne touche pas ça !" ; "C'est dangereux ! ; ”Sors de là !" etc. Chaque fois que le bout de choux est engueulé, son âme tendre est blessée, encore et encore… Cet enfant risque de grandir en dédaignant sa mère et en l'écoutant de moins en moins ; en fait, un jour risque d'arriver où il ne l'écoutera probablement plus du tout.
Plutôt que tous ces cris, cette mère devrait mettre les choses qu'elle ne veut pas que son bébé touche hors de sa portée ; elle peut préférer poser des loquets sur les portes des placards de la cuisine. Des parents intelligents laissent un tiroir spécial ou un placard ouvert, avec à l'intérieur des objets sans danger pour que l'enfant puisse jouer avec. Il n'y aucune raison de crier et de critiquer, surtout lorsqu'on se trouve devant un petit enfant qui ne peut pas ignorer son besoin naturel de chercher et de découvrir tout ce qu'il peut mettre sous sa main. Pour quelle raison étouffer et tuer la curiosité naturelle de l'enfant ? C'est exactement cette curiosité qui est un élément vital pour son apprentissage de la vie et son développement intellectuel et émotionnel futur.
Lorsque les enfants entendent un nombre important de critiques ou les hurlements de leurs parents, ils perdent rapidement l'estime qu'ils doivent avoir d'eux-mêmes. Dans la mesure où leurs parents trouvent à redire et des fautes à tout ce qu'ils font, ces enfants grandissent avec une image d'eux-mêmes négative et manque d'assurance qui représentera un handicap important durant toute leur vie. Ces enfants seront continuellement sur la défensive ; ils auront de la difficulté à apprendre et en fin du compte, ils auront de grandes difficultés à garder un emploi et à fonder un foyer marqué par la réussite.
Dans les nombreux cas liés à l'éducation des enfants où je suis intervenu, l'origine du dysfonctionnement d'un des membres du couple trouve sa source chez les parents critiques et tyranniques qui étaient les siens. Nous devons savoir qu'un nombre important de personnes qui vivent mal les difficultés de la vie – problèmes d'argent, de travail, d'éducation des enfants… – avaient des parents tyranniques et critiques. A leur tour, leurs propres enfants grandissent en étant souvent irrités et incertains d'eux-mêmes dans un monde dur qui demande calme, sang-froid et une grande dose de confiance en soi pour réussir.
Nous devons éviter les critiques, les hurlements et les menaces à la maison.
Voici un autre scénario familier : il est 19h30 ; les parents sont fatigués et ils voudraient vraiment avoir une maison paisible et calme. Ils mettent leurs trois enfants âgés de 3, 5 et 7 ans au lit, et éteignent la lumière de la chambre. Dans cette situation, un imprévu surgit : les enfants ne sont pas fatigués et ils commencent à s'échanger les nouvelles du jour, ce qu'ils ont fait à l'école… Assis au salon et pensant qu'ils méritaient de savourer un moment paisible ensemble, les parents commencent à hurler ou à menacer leurs enfants des pires punitions.
Pourtant, leurs enfants n'ont aucune intention de se conduire mal ou d'être mauvais comme les parents les accusent. Tout simplement, ces enfants n'ont pas sommeil. Plutôt que de crier, hurler et menacer, les parents devraient se saisir d'un bon livre pour enfants, s'assoir sur un des lits de la chambre des enfants et commencer à raconter une histoire, en utilisant un ton plaisant. Lorsque le parent parvient à la fin du livre, il doit border ses enfants, leur faire réciter la prière du Chema', éteindre de nouveau la lumière et sortir en douceur de la chambre. Comme par magie, à l'instant où le parent sort de la chambre, les enfants se sont endormis ; tout cela a été fait avec amour et sainteté, plutôt que d'entrer dans une nuit cauchemardesque après une journée de tyrannie et critique.
Il est difficile d'imaginer avec précision l'immense pouvoir d'une éducation faite d'amour. Celui-ci est imprégné dans l'âme de nos enfants, pour toujours. Ceci est spécialement vrai avec des parents qui bordent leurs enfants au lit et qui récitent chaque soir la prière du Chema'. Cette scène devrait être celle de tous les soirs, depuis le plus tendre âge des enfants, jusqu'à l'âge de leur bar ou bath-mitswa.
Afin de nous aider à apprécier à sa juste valeur ce que nous venons de dire, voici une des histoires les plus émouvantes que j'ai entendue de la part d'un survivant de la Shoah.
À la fin de la Shoah, en 1945, le saint Rabbi de Skulen fut un des quelques survivants. Après que les alliés aient libérés les camps de concentration, le Rabbi de Skulen se rendit en Pologne à la recherche d'enfants juifs orphelins et sans abri qui avaient été élevé dans des orphelinats catholiques. Accompagné par deux officiers américains, il entra une fois dans un de ces orphelinats en disant aux prêtres qu'il était à la recherche d'orphelins juifs. Les deux prêtres sourirent d'un air narquois et répondirent sournoisement qu'il n'y avait pas d'enfants juifs parmi les 250 orphelins que l'orphelinat abritait.
Il était 21h00 et les orphelins, dont la plupart étaient âgés de 6 à 12 ans, venaient juste de se mettre au lit. Dans cet orphelinat, les conditions de vie étaient précaires et tous les enfants se trouvaient dans une seule grande. Lorsque le Rabbi de Skulen demanda à voir les enfants, les prêtres refusèrent. Un des officiers américains agit avec célérité : il sortit son pistolet de son étui et dit au prêtre : "Fais ce que le Rabbi demande !" N'ayant pas le choix, celui-ci conduisit le Rabbi dans le grand dortoir. Arrivé au seuil du dortoir, le Rabbi ordonna qu'on allume les lumières. De nouveau les prêtres bégayèrent et protestèrent, mais l'officier américain les fit taire et obéir.
Les prêtres allumèrent les lumières et pendant un instant il y eut un silence total dans le dortoir. Tout d'un coup, le Rabbi hurla du plus profond de sa sainte âme le premier verset de la prière du Chema' : "Chema' Israël, Hachem Eloqénou, Hachem E'had." (“Ecoute Israël, l'Eternel est notre D-ieu, l'Eternel est un !”)
Les enfants commencèrent à remuer dans leur lit. Certains se sont mirent à gémir ; les gémissements se transformèrent en lamentations. Un par un, les enfants commencèrent à dire : "Maman, maman !" Le Chema' du Rabbi avait provoqué les souvenirs de leur maman assise sur leur lit et entrain de les border. Le Rabbi alluma rapidement toutes les lumières et s'élança de lit en lit pour identifier les enfants juifs qui criaient “maman !” Un de ces enfants, qui était alors âgé de 8 ans, vit aujourd'hui la vie paisible d'un retraité de 71 ans et vit à Ashdod, en Israël. Je l'ai rencontré et son récit m'a fait pleurer.
Ceci est le pouvoir de l'éducation avec amour, d'une éducation sainte. Bien longtemps après que les parents aient été tués dans les chambres à gaz, l'influence de leur amour influençait encore l'âme de leurs enfants, comme une lumière éclatante qui dirige les petites âmes sur le bon chemin.
À suivre, avec l'aide de D-ieu.
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