“Conversations des anges saints” est un recueil de conversations et d'histoires en grande partie inédites de la littérature breslev.
Nous les avons entendues pour la plupart de la bouche de Rav Levi Yits'haq Bender, z.ts.l., un des piliers de la 'hassidouth breslev contemporaine. Il les reçut lui-même de Rav Avraham, z.ts.l., le fils de Rabbi Na'hman de Toulchine, z.ts.l., l'élève principal de Rabbi Na'hman de Breslev, z.ts.l
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Nous devons étudier les saints et les enseignements profonds qu’ils nous offrent. Il nous faut réfléchir sur la manière de les mettre en pratique. Nous devons franchir la distance qui nous sépare de toutes ces merveilleuses choses mentionnées dans les enseignements. Pour cela, nous devons composer des prières et suppliques personnelles, des prières dites au fond du cœur, sincèrement, afin que l’Éternel ait pitié et nous donne le mérite de nous rapprocher et d’accomplir tout ce qui est écrit dans les enseignements. Également, nous devons bien expliciter chaque partie et épancher notre âme pour atteindre ces niveaux de manière parfaite.
Un jour, alors que Rabbénou parlait de l’enseignement “Bahatsroterot vékol chofar” du Liqouté Moharan, il nous donna en exemple la manière dont on pouvait le traduire en prière :
Il est écrit : “Chacun doit se dire : 'c’est pour moi que le monde est créé'.” C’est une grande responsabilité. Chacun devra ainsi veiller à mener le monde vers sa réparation, chacun devra être attentif à tous les manques qu’il pourra combler, savoir à quelles prières il faudra avoir recours ; il devra savoir si le décret divin sera déjà exécuté ou au contraire suspendu pour connaître la manière de prier… L’habitude de traduire la chose en prière constituera tout d’abord à comprendre à quel point nous sommes loin de ce niveau, combien nous devons prier pour y arriver.”
Mais les élèves répondirent : “Comment pouvons-nous prier pour un sujet aussi élevé, alors que nos problèmes sont bien plus terre à terre ?” Rabbi Na’hman répondit : “La vérité est que si les Sages nous ont donné la responsabilité de la réparation du monde, c’est que nous le pouvons… ”
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Rabbi Nathan de Breslev rajoute : “Le Rabbi me conseilla d’écrire mes prières et de répéter à l’occasion les plus belles ; c’est ce que je fis. J’ai pensé plus tard qu’il serait bien de les rédiger dans un langage plus simple de façon à les mettre à la portée de mes amis de Breslev. J’ai pensé qu’elles contenaient des principes généraux utiles pour chaque cas, chaque âge et à chaque niveau. Rien dans ces prières n’était vraiment omis en ce qui concerne l’'Avodath Hachem. Lorsque j’eus fini de les arranger, je les livrais à quelques amis. Elles eurent beaucoup de succès, aussi me supplièrent-ils de les publier toutes.
Bien que je fusse partagé à ce sujet, je me suis remis dans les mains d’Hachem en me disant que j’agirai selon Sa volonté et celle du Rabbi.”
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Un breslover riche et de grande lignée désirait se rendre en Éretz Israël (en Terre d'Israël) en compagnie de Rabbénou. Il demanda qu’on intercède en sa faveur.
– “Si tu veux tant y aller, pourquoi n’y vas-tu pas ?” lui demanda Rabbénou.
– “Si vous me prenez avec vous, j’irai de suite !”
– “Quelle est la raison pour laquelle tu veux voyager ? Tu dois certainement avoir une bonne raison, parce que même les arabes vont en Israël… Voyez-vous !” s’exclama Rabbénou en se tournant vers ses élèves, ”est-ce ainsi que l’on va en Éretz Israël … Voyez-vous !” s’exclama Rabbénou en se tournant vers ses élèves, “est-ce ainsi que l’on va en Éretz Israël ? Peut-on dire : 'Si on me prend, je viens !'? C’est à pied qu’il faut s’y rendre, si l’on veut mériter la vraie Terre d’Israël, car D-ieu – Béni-soit-Il – a dit à Abraham : 'Va pour toi de ton pays natal vers le pays ! Va !' – sous-entendu même à pied."
Le Rabbi s’emporta beaucoup contre l’insouciance avec laquelle on envisageait de partir en Éretz Israël.
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Un aubergiste avait l’habitude d’héberger Rabbi Na’hman lorsque celui-ci était de passage dans sa ville. Rabbénou avait beaucoup de compassion pour lui car l’aubergiste était pauvre et avait plusieurs filles à marier. L’homme rendit visite à Rabbi Na’hman pour lui faire part de sa triste situation ; il fut alors témoin d’un grand miracle.
Un bourgeois non juif séjourna dans l’auberge de cet homme et y perdit son portefeuille. Il le chercha partout. Le juif, craignant que son client ne dépose plainte à la police, le lui rendit. Quelque temps plus tard, le bourgeois perdit son argent à nouveau dans les mêmes conditions. Cette fois cependant, sachant l’honnêteté de son hôte, il ne prit même pas la peine de réclamer son bien à l’aubergiste et repartit chez lui sans son portefeuille. C’est ainsi que le juif put marier ses filles et ne connut plus aucun problème d’argent.
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Un jour Rabbénou parla des différentes opinions qui divisaient les astronomes. Les uns pensaient que les constellations tournaient autour de la terre ; les autres qu’elles étaient statiques et que c’était la terre qui tournait à grande vitesse sur elle-même.
Rabbénou expliqua : “C’est comme si on prenait un ustensile rond ouvert sur une partie, qu’on le fasse tourner sur lui-même à grande vitesse après y avoir mis de l’eau. Aucune goutte ne sera perdue. De la même façon est le monde. Les choses y restent accrochées et ne tombent pas.” Et Rabbénou rapporta le verset : “Et la terre est perpétuellement stable” et donna raison à la première opinion.
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Il existe un oiseau extraordinaire, unique, le seul de son espèce. Lorsqu’il vieillit et s’affaiblit, il vole en haut d’une montagne, y cueille quelques plantes aromatiques et s’en fait un nid. Lorsqu’il se sent mieux, il s’envole plus haut encore, jusqu’à ce que le soleil brûle de ses rayons. Alors il tombe dans la mer. Juste à ce moment-là, un autre oiseau de la même espèce est créé.
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Il existe un ver qui étonnait bien les savants. On le trouvait sur les arbres, le voyait s’entourer peu à peu d’une sorte de cocon de terre dont l’origine restait mystérieuse. Les savants en conclurent que les mauvais esprits étaient à l’origine de ce phénomène.
Rabbénou avait compris les causes de la formation de ce cocon : le ver est froid de nature. Il provoque de la condensation, de fines gouttelettes sur lesquelles les poussières de l’air se collent. C’est ainsi qu’au fur et à mesure une petite maison a l’air de se construire…
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Lorsque l’homme traverse une souffrance, il a l’impression de n’avoir jamais vécu un moment aussi douloureux dans sa vie.
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Renforce-toi dans la joie, grâce au mérite d’être juif et à celui de ne pas être un adversaire, D-ieu nous en préserve, de la lumière des lumières, de celui qui est plus limpide que le cristal, l’Ancien parmi les Anciens : Rabbénou, que sa mémoire soit bénie, fleuve jaillissant, source de sagesse.
Heureux sommes-nous ! Combien agréable est notre sort ! L’Éternel dans Sa grande bonté nous a ôté le voile qui empêche tant de gens d’ouvrir les livres merveilleux de Rabbénou. Certains, D-ieu nous en préserve lui font la guerre, ainsi qu’à ses saints élèves.
D-ieu nous a épargnés et nous a séparés de ceux qui se trompent à tous les niveaux. Réjouissons-nous durant toute notre vie, car là est la vraie joie, une joie sans limite qu’aucune tristesse ne peut ternir.
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“Renforcez-vous et prenez courage pour aller toujours dans le chemin de Rabbénou, que sa mémoire soit bénie, comme je vous l’ai enseigné” nous a dit Rabbi Nathan de Breslev. “Car ce que j’ai entendu de la bouche de Rabbénou, je vous l’ai répété textuellement, et D-ieu sait que je suis la seule personne au monde qui ait eu le mérite de comprendre mieux que quiconque son intention, comme lui-même l’a témoigné à plusieurs reprises.”
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Même si Rabbénou était extrêmement patient et magnanime, bon envers tous et qu’il ne se hâtait jamais de rendre la pareille à ses ennemis, il devenait sévère si l’honneur du Ciel était en jeu ou si la honte s’avérait trop manifeste.
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Retenez bien ce que disait le Rabbi : “D-ieu est grand et nous ne savons rien… Là où chacun de vous est tombé… tout se transformera pour le bien. Mais surtout, n’oubliez pas qu’il faut toujours crier !”
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Il est si important de se renforcer que si l’on soufflait ces mots à une personne atteinte d’une maladie grave : “Renforce-toi, ne te laisse pas aller !”, elle y trouverait la force nécessaire pour recouvrer la santé.
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Le plus difficile dans l’épreuve et le libre-arbitre, c’est de ne pas savoir. L’homme ne pourra jamais savoir à quel niveau il se trouve car là est l’origine de son libre-arbitre.
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“Je ne compte sur personne pour mon gagne-pain” disait Rabbénou, “sauf sur ma foi !” Cette remarque fut dite avec la force d’une flèche lancée par un guerrier.
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