Selon, Rabbi Na'hman de Breslev, lorsqu'une personne tombe dans un sommeil spirituel, elle perd l'illumination qui reposait son visage, son Image divine. De fait, lorsqu'une personne tombe dans un sommeil spirituel – c'est-à-dire lorsqu'elle chute de son émouna (foi) – elle chute également des soixante-dix aspects de la Tora car l'émouna représente l'essence de l'intelligence et de la sagesse de la Tora (Bible). Tomber des soixante-dix aspects de la Tora fait perdre à la personne l'illumination qui reposait jusqu'alors sur son visage.
Cela s'explique par le fait que la sagesse est appelée la lumière du visage, tel qu'il est écrit (Écclésiaste 8:1) : “La sagesse de l'homme éclaire sa face.”
Nous avons besoin de la sagesse pour éclairer notre visage. Si nous ne possédons pas de sagesse pour illuminer notre face, cela équivaut à la perte de notre visage. Par conséquent, lorsqu'une personne désire en réveiller une autre, il faut qu'elle lui montre l'illumination de son visage. En d'autres termes, il faut montrer à cette personne la lumière de la Tora qui représente l'émouna. Cependant, avant d'être présentée, cette lumière de Tora doit revêtir les vêtements d'une histoire aux allures simples et anodine.
Selon les paroles de Rabbi Na'hman : “Lorsqu'on désire montrer à une personne une certaine illumination et la réveiller de son sommeil [spirituel], il faut donner à cette illumination les aspects d'une histoire anodine.”
Dans le Liqouté Moharan (1:60), Rabbi Na'hmana expliqué les raisons pour lesquelles le réveil spirituel doit être effectué de la sorte, plutôt qu'un utilisant des habituelles paroles de Tora :
1. Lorsque nous désirons soigner une personne aveugle, nous devons nous assurer qu'elle ne soit pas exposée soudainement à une lumière intense. Il faut réduire l'intensité de la lumière afin de ne pas endommager encore plus ce qui reste de vue à cette personne. Ceci correspond à ce qui est écrit (Psaumes 17:15) : “Quant à moi, puissè-je, grâce à mon équité, contempler ta face et, à mon réveil, me rassasier de ta vue !”
Dans ce verset, l'expression “mon équité” fait allusion à des habits, comme nous l'apprenons dans un différent verset (Job 29:14) : “Je me revêtais d'équité comme d'une parure.” Grâce à ces “habits”, il devient possible de “contempler ta face et, à mon réveil, me rassasier de ta vue !”
2. La lumière de la Tora doit être “habillée” afin que les forces de mal ne soient pas tentées de s'en emparer. Cela signifie que si nous réveillons une personne de son sommeil spirituel en utilisant les mots habituels de Tora, les forces du mal seront alertées et gagneront d'autant plus de force.
3. Les forces du mal ne permettront pas à une personne de se réveiller en entendant des paroles de Tora. C'est pour cette raison qu'il faut modifier notre discours. Ceci correspond à ce qui est écrit (Job 14:20) : “Tu déformes sa figure et le rejettes.” Dans la mesure où cette personne était jusqu'à maintenant sous l'influence des forces du mal – qui ne désirent pas qu'elle se rapproche de la Tora et échappe de la sorte à leur emprise– il est interdit de leur faire sentir que nous désirons aider cette personne en utilisant des mots de Tora.
La dernière chose que nous voulons est de donner une raison supplémentaire à ces forces du mal pour augmenter leur domination sur cette personne. Nous ne devons jamais oublier que ces forces néfastes feront tout ce qui est en leur pouvoir pour prolonger le sommeil spirituel de leur victime.
4. Les histoires anodines ne semblent pas posséder de lien avec la Tora. Les forces ne comprennent pas que leur objectif consiste à retirer une personne de leur emprise. Cela revient à leur dire : “De quoi avez-vous peur ? Ces histoires sont anodines ; de quelle façon pourriez-vous vous sentir menacées ?” En fait, ces mots anodins cachent la grande lumière de la Tora ; cette lumière est même plus puissante que les paroles habituelles de Tora ! En fin de compte, ces histoires peuvent permettre à la personne qui les écoute de se réveiller et de faire téchouva (se repentir).
Cela est bel et bien le but ultime des histoires aux apparences simples : de faire fuir les personnes de l'emprise des forces du mal et de les réveiller à la téchouva.
Le serviteur raconta toute l'histoire : “Tu dors depuis très longtemps… il y a déjà plusieurs années que tu dors ! Moi, je vivais de ces fruits…”
La question mérite d'être posée : parce que le vice-roi mangea un fruit, il tomba dans un sommeil profond. Pour quelle raison le serviteur ne tomba-t-il pas dans un sommeil identique ? Après tout, lui aussi mangea des mêmes fruits : “Moi, je vivais de ces fruits…”
Après avoir lu nos explications, la réponse devrait être facile à trouver. Si le serviteur ne s'est pas endormi, c'est que celui-ci représente l'âme de chaque personne. De cette histoire, nous apprenons que notre âme ne dort jamais et qu'elle fournit continuellement notre source de vie, même si nous nous trouvons dans un état de sommeil spirituel. Par conséquent, considérée sous son aspect extérieur, une personne peut sembler posséder toutes les caractéristiques d'une personne normale en vie et alerte : elle vaque à ses occupations, elle parle, elle peut même étudier la Tora et prier…
Cela correspond à ce qu'a dit Rabbi Na'hman : “Certaines personnes dorment toute leur vie. Même s'il peut sembler au monde entier que ces personnes sont de véritables serviteurs de D-ieu – qui sont activement engagés dans l'étude de la Tora et les prières – Hachem n'éprouve aucun plaisir de leur service. De fait, la totalité de leur Service divin reste à un niveau inférieur : sa nature l'empêche de s'élever.”
En réalité, une telle personne peut se trouver dans un état de sommeil spirituel profond. Cela s'explique par le fait que la véritable vitalité de l'être humain se trouve dans l'âme et que cette personne n'en a aucune dans la sienne. Tout au plus, elle possède la vitalité qui lui permet de ressentir uniquement les plaisirs et les passions éphémères. Cette personne ne possède aucun lien avec l'émouna. De fait, elle n'est même pas consciente de l'existence de l'émouna. Elle ressemble en tout point à une personne qui dort réellement et qui n'est pas consciente de ce qui se passe autour d'elle.
Le concept de “sombrer dans un sommeil [spirituel]” est lié à l'âme. Dans ce cas, l'âme n'illumine pas une personne et celle-ci n'est pas consciente des merveilles qui se produisent chaque instant. L'âme obtient chaque seconde une perception spirituelle merveilleuse. C'est seulement l'aspect physique de nos personnes qui empêchent de les voir.
À suivre…
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