Un échec ? Quel échec ?

Une personne qui se relève de ses chutes est une source de plaisir beaucoup plus grande pour le Ciel que celle qui n'est jamais tombée !

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

 Réparer son âme

Chaque personne qui naît dans ce monde possède une mission à compléter. Cette personne doit se rendre dans tous les endroits où elle s'est abîmée dans une vie précédente. C'est également là qu'elle doit rencontrer tous les individus grâce auxquels elle pourra modifier les conséquences des évènements de sa vie antérieure et réaliser de la sorte la réparation de son âme.
 
Les défis sont nombreux à relever : plusieurs tests et difficultés l'attendent tout au long de sa mission. Tous possèdent le même objectif : réparer son âme et conséquemment, réparer le monde entier. On ne laissera pas cette personne sauver sa princesse avant qu'elle n'ait complété toutes les réparations qu'elle doit et qu'en fin de compte, sa mission soit accomplie.
 
Afin de pouvoir assurer le succès de notre mission et des réparations spirituelles que nous devons opérer, le Ciel donne à chacun-e d'entre nous ce qu'il nous faut exactement. Tout ce dont nous avons besoin pour mener à bien notre tâche se trouve à portée de main. Nous avons tous les atouts afin de pouvoir mettre fin à notre exil personnel. Cet exil est inclus dans l'exil général du monde : lorsque chaque personne sera libérée de ses désirs malsains, c'est la libération du monde qui sera atteinte.
 
Il est écrit dans le Liqouté Moharan (I:5) de Rabbi Na'hman de Breslev que chaque personne devrait penser “que le monde a été créé seulement pour moi et par conséquent, je suis responsable du monde. Ainsi, je dois m'occuper de ses besoins et prier pour eux.”
 
Il peut arriver qu'une personne semble être sur le point d'atteindre son tiqoun (sa réparation). Cependant, celui-ci est retardé à cause du manque de préparation du reste du monde. Il ne fait pas de doute que ce retard est pour le bien de la personne. Ce qu'elle doit faire : prier pour le tiqoun du monde et pour qu'il arrive le plus vite possible.
 
Nous apprenons de cela qu'une personne doit prier pour la réussite du peuple juif, pour que la Tora se répande dans le monde, pour que les personnes éloignées de D-ieu s'en rapprochent… De fait, il est indéniable que notre service de D-ieu consiste à prier pour notre tiqoun, pour améliorer nos traits de caractère, à étudier la Tora… C'est en agissant de la sorte que nous pouvons obtenir notre réparation.
 
Cependant, nous devons également nous sentir concernés-es par l'exil du peuple juif. C'est seulement si nous incorporons également ce dernier élément dans notre façon de servir D-ieu que nous pourrons sortir de notre propre exil.
 
Il est de la première importance de réaliser qu'une personne qui ne se préoccupe pas de l'exil dans lequel se trouve actuellement le peuple juif ne pourra en aucun cas mériter de mettre fin à son exil personnel. Dans ce cas, des échecs répétitifs seront envoyés du Ciel. Il sera impossible à cette personne de réussir et sauver sa princesse lui sera hors de portée.
 
Se sentir concerné-e par le destin des autres et par la fin de l'exil du peuple juif représente une partie inséparable de la mission de chaque individu dans le monde. Sans cette composante essentielle, nous ne pouvons pas obtenir la réparation qui est la nôtre dans ce monde et sauver notre princesse.
 
Rabbi Nathan de Breslev a dit : “Mon Machiah (Messie) est déjà venu !” En d'autres mots, Rabbi Nathan avait atteint de son vivant la fin de son exil, sa libération spirituelle. Rabbi Nathan put réaliser cela uniquement parce qu'il occupa la plus grande partie de sa vie au tiqoun (à la réparation) du peuple juif. Nous savons qu'il mit de côté – de nombreuses fois – son propre service de D-ieu pour s'occuper du bien du plus grand nombre.
 
Durant les derniers jours de sa vie, nous savons que Rabbi Nathan regretta au plus au point le temps qu'il avait passé à prier et à servir Hachem, plutôt que d'être occupé à propager encore plus l'enseignement de Rabbi Na'hman et écrire encore plus de livres basés sur ce qu'il avait entendu du Rabbi. Il est certain que cela aurait été un grand avantage pour tout l'ensemble du peuple d'Israël.
 
Je suis tombé… mais je me suis relevé !
 
L'essentiel est pour chaque personne de savoir que chaque chute qu'elle a vécue – même celles qui ont fait suite à ses propres erreurs – a été voulue du Ciel. L'exemple nous a été donné dans l'histoire de Rabbi Na'hman et les échecs répétés du vice-roi.
 
Par conséquent, il nous est interdit de nous tourmenter ou de nous accuser. Il ne sert également à rien de tourmenter ou d'accuser une tierce personne. Tout cela ne servirait qu'à nous rendre amers et remplis d'amertume, alors que notre objectif doit être de ressentir de la satisfaction dans notre vie. Ce type d'attitude nous fait courir le risque de tomber dans les bras de la tristesse et du désespoir total.
 
Ces sentiments sont la preuve qu'une personne a désertée entièrement de son rôle et de sa volonté de s'améliorer. Plutôt, nous devons placer toute notre énergie à conserver notre volonté intacte. Nous ne devons jamais oublier qu'en fin de compte, c'est sur notre désir de vouloir bien faire qu'Hachem se concentre.
 
Jamais nous ne devons baisser les bras, être moins volontaires et oublier notre aspiration. Au contraire, c'est dans le renforcement de notre volonté de vouloir aller toujours de l'avant que nous devons mettre l'accent. Peu importe ce qui est arrivé, notre esprit ne doit pas en être confus ou perturbé. En aucune façon !
 
Notre mode de réflexion doit ressembler à celui-ci : “Le passé n'existe plus ; ce qui est arrivé est arrivé ; quant au futur, à quoi cela sert-il de s'en inquiéter ? Il n'est pas encore arrivé !” Nous devons utiliser nos erreurs afin d'apprendre à ne plus les refaire. Notre volonté doit sortir renforcée de nos échecs et nos prières encore plus nombreuses ! C'est avec une énergie toute nouvelle que nous devons nous remettre à l'ouvrage et tout recommencer de plus belle, comme si rien n'était arrivé.
 
Les chutes ne sont pas le plus important. Elles peuvent être nombreuses, mais l'essentiel est de se relever chaque fois.
 
Lorsqu'une personne se relève d'une chute – et qu'en réalité, elle ne vit pas cela comme un échec – elle reprend de plus belle sa progression. Elle désire toujours atteindre l'objectif qu'elle s'est fixé. Une telle attitude est essentielle aux yeux d'Hachem. De fait, c'est la notion même d'échec qui est remise en cause. Il devient possible pour cette personne d'affirmer avec certitude qu'elle n'a pas vécu d'échec et cela est vrai !
 
Nous devons faire le maximum d'efforts pour ne pas oublier ce mode de pensée lors de nos chutes et de nos échecs prochains. Notre volonté doit rester intacte dans sa vigueur et dans sa force. Nous devons continuer à désirer ardemment et à aspirer à D-ieu. Notre détermination de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous en rapprocher et Le servir doit rester notre source principale d'énergie.
 
La personne qui suit ce fil de conduite peut être assurée qu'elle réalisera un jour ou l'autre son tiqoun à la perfection.
 
Un affermissement formidable
 
Cela pourra surprendre, mais la réalité est qu'une personne qui se relève de ses chutes est une source de plaisir beaucoup plus grande pour le Ciel que celle qui n'est jamais tombé ! De fait, Hachem accorde – avant toute chose – de l'importance à notre désir. Lorsque nous sommes tombés-es et que nous nous relevons pour recommencer – comme si rien n'était arrivé – nous affichons ouvertement notre volonté ferme et véritable de poursuivre à tout prix la voie qui nous est montrée par D-ieu.
 
C'est de tout cela que dépend le succès du processus de téchouva (repentir) pour chaque personne. Les individus qui ont échoué à faire téchouva sont ceux qui se sont donnés au découragement, qui n'ont pas relevé la tête face aux difficultés, aux chutes, aux tests de la vie… Dans tous les cas, ces individus n'ont pas pu – ou voulu – tourner la page et recommencer comme si rien n'était arrivé. Sans le savoir, ce comportement négatif a révélé leur véritable désir : celui de baisser les bras et de mettre de côté la Volonté divine.
 
Si ces personnes avaient agit autrement, leurs échecs auraient disparu et se seraient transformés en réussite. Elles ne se sont pas rendues compte qu'Hachem éprouve un grand plaisir lorsqu'une personne se renforce après un échec, une chute. La conséquence de leur erreur de jugement les a fait tout laisser tomber et tomber dans les bras du désespoir. C'est uniquement pour cela qu'elles n'ont pas pu faire téchouva.
En réalité, c'est le yetser hara' (le mauvais penchant) qui a rendu ces personnes confuses. De fait, c'est lui qui essaie toujours de nous faire croire l'exact opposé de la vérité pure et simple. Pourtant, ceci est un fait indéniable : si nous parvenons à nous relever de nos chutes, nous ne parvenons pas seulement à ne rien perdre dans nos échecs. Plutôt, nous obtenons un grand avantage unique à bien des égards : celui de ne pas avoir vécu de chutes !
 
Si nous prenons conscience que nos chutes et nos échecs ont été envoyés du Ciel, nous ne remettrons pas en question notre propre valeur. Les sentiments de culpabilité et d'auto-persécution ne nous atteindront pas. Ce sont la crainte et l'anxiété liées au désespoir qui détruisent la santé mentale, physique et spirituelle de l'individu.
 
Si nous parvenons à nous renforcer après un revers – et à recommencer de plus belle, comme si rien n'était arrivé – nous préservons ce qui fait l'essence de l'être humain : notre santé mentale, physique et spirituelle. Dans tous les cas, le plus important consiste à retomber sur nos pieds aussi vite que nous le pouvons.
 
Avant de tomber, nous sommes dans l'obligation de tout faire ce qui est en notre pouvoir afin de ne pas tomber. Cependant, si nous sommes tombés-es, nous sommes dans la même obligation de tout recommencer, comme si rien n'était arrivé. Rien au monde n'est plus grand que cela. De fait, lorsqu'une personne se remet de ses échecs et de ses chutes, ce n'est pas seulement elle qui bénéficie de son attitude volontaire. En ne baissant pas les bras, elle réalise un tiqoun encore plus grand et splendide qu'elle aurait pu si elle n'était pas tombée !
 
Ce principe doit être connu et il doit être une source d'inspiration pour le monde entier : grâce à notre décision de nous relever de nos échecs et de nos chutes, il est possible d'accomplir bien plus qu'en se laissant découragé-e. De fait, après une chute, nous avons l'opportunité de “rebondir” et d'atteindre un niveau largement plus élevé que celui où nous nous trouvions auparavant. Tout ce qu'il nous suffit de faire est de tenir bon, de rester fermes et de nous relever.
 
Il existe une tradition breslev que nous avons reçue depuis plusieurs générations : le tiqoun (la réparation spirituelle) qui aura lieu dans le futur – lorsque nous aurons rectifié la faute d'Adam –permettra d'obtenir un monde bien plus beau qu'il aurait été si Adam n'avait pas fauté. De fait, nous nous retrouverons dans une situation où Adam n'aura absolument pas fauté.
 
Cette logique s'applique de la même façon au niveau individuel : la personne qui se relève de ses échecs accomplit bien plus que celle qui se laisse aller au désespoir et au découragement. 
 
À suivre…

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