Chabath ? Y’a d’la joie !

Le niveau supérieur de joie est celui où nous sommes heureux parce que nous l'avons décidé. Peu importe ce que nous faisons, c'est dans nos gestes quotidiens que nous trouvons notre joie.

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David-Yits'haq Trauttman

Posté sur 06.04.21

 15 sivan 5769 – 7 juin 2009

Chabath est le jour le plus saint de la semaine. Même si la majorité d'entre nous ne sentent pas cet aspect unique de ce jour de repos hebdomadaire, le fait de savoir qu'il est marqué par un degré de divinité plus important que les autres jours doit nous aider à lui accorder l'importance et le respect qui lui reviennent.
 
Faire Chabath !
 
Chabath se situe sous le signe de la joie. Les personnes qui suivent un mode de vie selon lequel le Chabath ressemble aux autres jours de la semaine ne font pas que transgresser un nombre important de lois bibliques. Ce qu'elles perdent également est un sentiment de proximité avec la véritable joie. Cette joie particulière est réservée aux individus qui le vendredi soir appuient sur la touche “pause” de leur vie professionnelle et respirent réellement pour les vingt-cinq heures qui suivent.
 
L'avantage immédiat à respecter le Chabath est de pouvoir rester en famille et d'avoir le temps de parler à son conjoint et ses enfants. La vie de famille est souvent la première victime de la vie moderne. Le cycle “boulot-métro-dodo” n'est pas seulement nuisible aux drogués-es du travail, il l'est également pour leur entourage qui doit – le plus souvent – endurer l'absence continue du père ou de la mère, sa fatigue lorsqu'il-elle rentre du travail et son énervement à fleur de peau face au moindre problème de la vie.
 
Respecter le Chabath, c'est dire à D-ieu : “Je ne suis pas un non juif !” ; “En fin de compte, je reconnais qu'il existe autre chose dans le monde que celui dans lequel je vis !” ; “Je ne ressemble pas à l'animal qui ne vit que pour l'aspect physique de chaque jour !”
 
Respecter Chabath, c'est mettre définitivement une barrière entre le monde animal et nous. Les animaux à quatre pattes sont nombreux autour de nous. On repère ces animaux à leur obsession de l'argent et des choses matérielles. Un être humain qui ne pense qu'à la nourriture, aux vêtements, aux vacances et à la décoration de son appartement n'utilise pas comme il devrait son potentiel intellectuel.
 
Respecter Chabath, c'est prendre le recul nécessaire dans notre vie et réaliser qu'il existe un autre monde que le nôtre. Tout ce que nous aurons rassemblé autour de nous ne nous suivra pas après la mort. Fi des bons repas bien arrosés ! Fi des garde-robes trop remplies des vêtements ! Fi de la décoration Ikea que nous avions besoin de changer chaque six mois ! En fin de compte, fi de la vie qui enrichissait mon environnement et qui m'appauvrissait intellectuellement et spirituellement !
 
La véritable joie dans le service de D-ieu
 
Notre perception du jour le plus saint de la semaine dépend énormément de notre volonté. À l'image du verre à demi-plein ou à demi-vide, nous pouvons faire de Chabath ce que nous voulons. Il est faux de croire que les personnes qui respectent Chabath sont celles qui ont compris son sens mystique, profond et caché. Plutôt, ce sont des personnes qui – pour une durée de vingt-cinq heures – remettent une partie de leur vie là où elle appartient : entre les mains du Créateur.
 
Le Chabath doit rimer avec joie. La joie de servir D-ieu n'est pas un sentiment sophistiqué : elle doit ressembler à celle d'un enfant à qui on vient d'offrir un bonbon ! La joie véritable est celle qui vient du cœur et un enfant devant un bonbon est profondément heureux. Voilà le but que nous devons nous fixer : retrouver la joie que nous avions lorsque nous étions des enfants.
 
Il existe deux niveaux de joie. Le premier est celui qui nous rend heureux-ses lorsque nous faisons quelque chose qui nous plaît et qui nous ravit. Heureuses sont les personnes qui ont atteint ce premier niveau. Pourtant, une difficulté réside dans cette façon d'être joyeux-se : elle dépend de ce que nous faisons. Ainsi, nous joie ne dépend pas de nous, mais d'un facteur extérieur : notre activité. Cette situation nous rend fragiles et sensibles aux changements de situations.
 
Le niveau supérieur de joie est celui où nous sommes heureux-ses parce que nous l'avons décidé. Peu importe ce que nous faisons, c'est dans nos gestes quotidiens que nous trouvons notre joie. Dans ce cas, notre joie ne dépend pas d'un facteur extérieur et rien ne peut l'atteindre. Nous sommes heureux-ses parce que nous voulons l'être.
 
Dans notre relation avec D-ieu, nous pouvons trouver une grande satisfaction dans de nombreuses mitswoth. Construire une souka peut être un moment particulièrement agréable à partager avec ses enfants ; la nuit d'étude de Chavou'oth peut être l'occasion de retrouver notre propre identité, ce qui fait toujours plaisir !
 
Cependant, il y a sans doute des aspects de notre Service divin qui sont plus difficiles à réaliser : arriver de bonne heure à la synagogue pour y prier ; surveiller ses yeux afin de ne pas regarder ce qui nous est nuisible ; s'assurer que les aliments que nous mangeons soient kachers, etc. Dans tous ces cas, notre joie initiale risque de s'envoler rapidement.
 
Cela n'arrivera pas si nous décidons une fois pour toute que servir D-ieu est une activité joyeuse qui possède tous les aspects pour nous rendre heureux-ses. Si nous parvenons à croire en cela, nous saurons que notre bonheur et notre joie se trouvent dans la direction que D-ieu nous montre. C'est en jouant pleinement notre vie de personnes juives que nous pouvons déclarer à voie haute : “Je suis heureux-se de servir D-ieu ! Je suis heureux-se parce que je sers D-ieu !”
 
Si nous montrons une telle confiance au Maître du monde, nous sommes assurés-es d'être payés-es au centuple. La joie nous envahira et elle occupera la moindre parcelle de notre corps, de notre âme. Le pari vous semble audacieux ? Il suffit de vouloir le relever et de demander à Hachem de nous aider à le relever. Les surprises ne tarderont pas à se produire !
 
 
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