J’ai enfin compris !
Il possède une confiance totale en Hachem. Il réalise que c'est le Créateur qui lui donne ce dont il a besoin pour son Service divin...
Le géant lui dit : “Plus loin – dans ce désert – se trouve mon frère qui est le ministre de tous les vents. Les vents courent de par le monde. Peut-être savent-ils quelque chose ?” Il partit de nombreuses années pour chercher. De nouveau, il rencontra un géant qui portait aussi un immense arbre et qui le questionna pareillement. Il lui répéta toute l'histoire.
Ce géant le découragea également. Mais le vice-roi le supplia. Le géant lui promit de réunir pour lui tous les vents et de leur demander. Il les appela; tous les vents accoururent. Il demanda à tous, mais aucun d'entre eux ne savait rien, ni de la montagne, ni du château. Le géant lui dit : “Vois-tu ? On t'a raconté des histoires !” Le vice-roi se mit à pleurer très fort. Il affirma : “Je sais que cela existe, en toute certitude !…”
C'est la première fois que le vice-roi utilisent les mots : “Je sais que cela existe, en toute certitude !” Dès l'instant où le vice-roi a atteint le niveau de certitude, la rédemption de l'émouna (la foi) parfaite a déjà commencé.
Entre temps, il vit un autre vent qui venait d'arriver. Le ministre s'emporta contre ce vent : “Pourquoi viens-tu si tard ? J'ai pourtant décrété que tous les vents viennent ! Pourquoi n'est-tu pas venu avec eux ?” Le vent lui répondit : “J'ai été retenu car j'ai du transporter une princesse sur une montagne en or avec un château en perles !” Le vice-roi sentit une joie immense…
Pour quelle raison le vent a attendu jusqu'à maintenant pour transporter la princesse sur la montagne en or et le château en perles ? Plusieurs années ne se sont-elles pas écoulées depuis qu'elle avait dit au vice-roi : “Là-bas, tu me trouveras !” ? Où se trouvait-elle pendant toutes ces années ?
De cela, nous apprenons que c'est seulement lorsque le vice-roi a atteint le niveau de l'émouna parfaite – c'est-à-dire lorsqu'il a franchi les épreuves sans nombres, les difficultés immenses, les échecs, les défaites… – que la princesse peut également atteindre à la place qui lui revient, l'endroit d'où le vice-roi pourra la sauver : la montagne en or et le château en perles.
De fait, il est évident que l'entière rédemption de l'émouna sainte dépend de notre travail et de nos efforts dans ce monde vil. C'est à la mesure de notre dur labeur et de notre peine que nous pouvons libérer l'émouna de son exil, nous rapprocher de notre guéoula (libération) et de celle du monde entier.
Le responsable du vent lui demanda : “Qu'est-ce qui coûte cher, là-bas ?” (C'est-à-dire : quelles sont les choses qui possèdent de la valeur et qui sont importantes ?) “Tout est très cher là-bas !”
Nous avons déjà dit que la montagne en or et le château de perles font allusion au désir d'argent. Nous savons également que lorsque ce désir d'argent se réveille, l'émouna se trouve en exil. C'est précisément pour cette raison que le vice-roi doit se rendre dans cet endroit : pour en faire sortir et sauver la princesse.
Parce que la princesse est prisonnière et retenue dans un endroit où règne le désir d'argent, on comprend l'intérêt de la question posée par le responsable du vent : “Qu'est-ce qui coûte cher là-bas ?” Il est aussi facile de comprendre la réponse formulée par le vent : “Tout est cher là-bas !” Il est certain que dans les endroits où le désir d'argent est important, tout est cher. Dans ces endroits, toutes les personnes désirent une seule chose : gagner de l'argent. D'autre part, il est également possible d'expliquer ces mots de Rabbi Na'hman de Breslev en disant que dans un endroit où se trouve l'émouna, tout est important et précieux.
Le ministre des vents déclara au vice-roi : “Cela fait déjà si longtemps que tu la cherches et tant de peine tu t'es donné ! Alors, peut-être vas-tu maintenant rencontrer un obstacle à cause [du manque] d'argent ! C'est pourquoi je vais te donner un vase. Lorsque tu plongeras ta main dedans, tu en sortiras de l'argent…
Ici, nous voyons de quelle façon le géant – qui était au préalable un obstacle pour le vice-roi – se transforme en une aide importante. Son changement d'attitude est tellement radical qu'il pense même – sans qu'on lui ait demandé – à ce qui doit être fait pour éviter que le vice-roi rencontre des obstacles supplémentaires. En d'autres termes, non seulement le comportement du vice-roi ne le dérange plus, mais il vient même à son aide ! De plus, son aide ne consiste pas seulement en des paroles d'encouragement : il promet au vice-roi qu'il ne rencontrera plus d'obstacles sur son chemin.
Nous apprenons du comportement du vice-roi l'aspect grandiose et unique du désir et de la ténacité pour la Sainteté. Qu'il est beau de suivre le chemin de l'émouna simple et de l'innocence complète ! De fait, lorsque nous nous cramponnons au chemin de l'innocence avec force, les obstacles les plus grands deviennent – en fin de compte – des agents qui se portent à notre aide. De plus, ils nous protègent également d'autres obstacles éventuels.
À ce stade de notre histoire, le vice-roi reçoit un accessoire dans lequel il lui suffit d'insérer la main pour en retirer l'argent dont il a besoin. Cet accessoire représente la confiance parfaite en Hachem que le vice-roi a atteinte. Celui-ci a travaillé dur et a fait d'importants efforts pour atteindre ce niveau. Il est parvenu a brisé véritablement et entièrement son désir d'argent. C'est son attitude qui lui a permis d'acquérir l'émouna parfaite, c'est-à-dire : savoir que c'est seulement D-ieu qui pourvoit à nos besoins et qui subvient à ceux de notre famille et au reste du monde.
Maintenant, il possède une confiance entière en Hachem. Il réalise pleinement que c'est le Créateur qui lui donne ce dont il a besoin pour son Service divin, même si cela exige toutes les fortunes du monde. Le vice-roi n'a aucun doute ni hésitation : il obtiendra le montant exact d'argent qui lui est nécessaire pour servir D-ieu.
De plus, s'il s'avère qu'en fin de compte, il a besoin d'un montant supérieur à ce qu'il pensait, cela aussi lui sera accordé. En d'autres termes : D-ieu lui procurera ce dont il a besoin pour Le servir, même si à cette fin, le vice-roi a besoin d'une somme colossale d'argent.
Rabbi Na'hman a expliqué (Liqouté Moharan I:60) qu'il existe un niveau de contemplation de la Tora qui nécessite une richesse extrêmement importante. La personne qui parvient à ce niveau possède tout l'argent du monde. Par conséquent, lorsqu'une personne a besoin d'atteindre ce niveau de contemplation, le Ciel lui accorde une richesse immense et incalculable.
Toutes les choses dont nous avons besoin pour servir Hachem nous sont accordées par le Ciel. Cela correspond à la richesse en sainteté : recevoir tout l'argent du monde pour notre contemplation de la Tora. Le vice-roi a mérité d'atteindre ce niveau et de recevoir l'accessoire qui lui correspond. Cela lui permet de sauver la princesse de son exil, sans rencontrer d'obstacles.
Puis il ordonna à ce vent de transporter le vice-roi jusque là-bas. Le vent l'emporta…
Dans la pensée juive ésotérique, ce “vent” fait référence à une des trois “qelipoth” (“forces du mal”) d'impureté. Ici aussi, nous constatons que le “vent”-les forces du mal se transforment en quelque chose de positif lorsque nous insistons afin d'emprunter le bon chemin. Dans ce cas, même les forces du mal viennent à l'aide du vice-roi pour libérer l'émouna.
… jusqu'au portail… Il y avait là-bas des soldats qui ne l'ont pas laissé entrer en ville. Il plongea sa main dans le vase et en sortit de l'argent avec lequel il soudoya les gardiens…
Dans la mesure où la place où se trouve la princesse en est une où règne le désir d'argent, c'est spécifiquement avec l'argent qu'il est possible de réaliser ce que l'on désire… ou de soudoyer qui l'on désire. De fait, lorsqu'une personne ressent un désir pour une chose particulière – en particulier pour l'argent – il devient possible de la soudoyer et de l'aveugler. Ceci correspond à ce qui est écrit dans le verset (Devarim 16:19) : “la corruption aveugle les yeux des sages…”
Nous constatons cela, sans l'ombre d'un doute : lorsqu'une personne est prise pour un désir pour une chose spécifique – en particulier s'il s'agit de l'argent – tout ce qui concerne ce désir lui déforme sa façon de penser et il lui devient impossible de penser à cette chose d'une façon logique. Tout ce qui peut aider cette personne à réaliser son erreur ne lui est d'aucun secours : nos paroles ne l'atteignent pas et elle fait la sourde oreille. Cette personne est sous la dépendance de son désir malsain.
En vérité, notre véritable test en ce qui concerne notre émouna est lié à l'argent. Il est dit dans le Talmud ('Erouvin 65) : “Trois choses caractérisent une personne : son gobelet, son porte-monnaie et sa colère.” [En d'autres termes, on définit une personne par son attitude en relation avec son habitude de boire de l'alcool, de se comporter avec son argent et de contenir sa colère face aux différents défis.]
Il existe également une autre allusion à notre comportement dans les affaires financières dans la Michna (Zeva'him 5) où il est dit : “Les saints des saints des sacrifices sont abattus au nord.” Cela signifie que si nous voulons vérifier si une personne fait partie des plus saintes qu'il existe – tel qu'elle le prétend – nous devons “l'abattre” au nord, c'est-à-dire jauger la façon dont elle se comporte avec son argent.
Qu'elle est son attitude lorsqu'elle rencontre des tests liés à l'argent ? Par exemple : conduit-elle son commerce d'une façon honnête ? Est-elle sensible aux besoins des moins fortunés qu'elle ? Ses employés ont-ils de la difficulté à être payés à temps ? Est-elle, le plus souvent, pingre ? Est-elle irréprochable avec l'argent qu'elle manipule – même avec les plus petites sommes – et encore plus avec l'argent qui ne lui appartient pas ?
Si l'on répond “oui” à toutes ces questions, la personne qui est concernée est véritablement sainte et elle a atteint un niveau très élevé d'émouna (foi). C'est cette “étude minutieuse” du comportement de la personne qui correspond au concept d'“abatage au nord.” De fait, le nord est une allusion à l'argent, tel qu'il est écrit (Job 37:22) : “Si l'or vient du nord…” Cela signifie que lorsque nous “abattons” une personne en relation avec son argent, cela nous permet de constater le véritable niveau d'émouna auquel elle appartient.
À suivre…
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