Un intermède dans la vie

Celui qui possède un esprit droit, comprend de lui-même que l’examen de conscience est un fondement solide, qui doit être pratiqué par chaque individu responsable…

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Un intermède dans la course de la vie

Un des plus grands bénéfices de l’heure d’hitbodédouth, consiste à pouvoir réaliser son examen de conscience dans le calme. Nous ne pouvons rapporter ici tous les propos de nos Sages dispersés dans toute la Tora, sur le niveau élevé de la prière dans l’isolement et de l’examen de conscience.
 
En vérité, celui qui possède un esprit droit, comprend de lui-même – sans être versé dans tous les enseignements de nos Sages, de mémoire bénie – que l’examen de conscience est un fondement solide, qui doit être pratiqué par chaque individu responsable. Chacun comprend que dans la course de la vie, l’homme doit s’accorder des répits pour vérifier ses actions et contrôler qu’il ne sort pas du droit chemin.
 
Pourtant, celui qui vit sans but, sans aucune intention de se corriger avec ses traits de caractère et d’améliorer sa vie, ne prête aucune attention à ses actions. Il lui importe peu de commettre une quelconque erreur et il est évident que l’examen de conscience ne joue aucun rôle dans sa vie. Mais l’homme qui croit à une finalité de l’existence, veut travailler sur lui-même et tenir ses comptes dans le monde où il vit, pour les autres, pour lui-même, et à plus forte raison pour le Créateur qui le créa – il est donc certain que l’examen de conscience lui est indispensable.
 
Hélas, même si on n’ignore rien de ce qui précède, dans la course de la vie et ses vicissitudes, l’homme néglige son examen de conscience et dans le meilleur des cas, il ne le pratique que sporadiquement, comme un fiancé la veille de son mariage, ou à la suite d’un malheur, D-ieu nous en préserve. Puisqu’il en est ainsi, de nombreux grands d’Israël ont ordonné que chacun aille régulièrement dans un lieu retiré pour s’isoler avec son Créateur et pratiquer un examen de conscience, afin de s’éveiller au repentir et à la réparation.
 
Mais malheureusement, ce décret est généralement mis de côté, à cause de la course pour la vie et les vicissitudes du temps. La majorité des gens, même parmi les plus accomplis et les meilleurs, ne s’occupent presque pas de l’examen de conscience et c’est un des facteurs entravant la rédemption collective et individuelle.
 
Le jour en fait le récit au jour
 
Lorsque l’homme ne pratique pas son examen de conscience journellement, mais de temps à autres, c’est un grand handicap à sa réparation personnelle. Car dans ces conditions, il ne se rend compte de ses grands défauts que subitement et après les avoir longtemps ignorés. C’est alors qu’il se décourage et désespère de pouvoir un jour les réparer.
 
Par contre, s’il pratiquait l’hitbodédouth chaque jour, il pourrait effectuer son examen de conscience et ne désespèrerait pas. Il connaîtrait bien tous ses défauts, et comprendrait qu’en pratiquant chaque jour l’hitbodédouth, il pourrait traiter peu à peu de ses grands défauts. Il s’ensuit que c’est seulement grâce à l’hitbodédouth quotidienne et régulière, que l’homme peut se réparer lui-même.
 
Car c’est ainsi qu’il prend conscience et corrige ses défauts. Dans ses enseignements sur les bénéfices de l’hitbodédouth, mon maître et Rabbi, Rav Lévy Yits’haq Bender, que son mérite nous protège, disait qu’elle sert à l’homme autant à lui révéler ses défauts, qu’à lui inspirer la confiance qu’il peut les corriger !
 
L’hitbodédouth permet à l’homme de trouver les maux de son âme ainsi que leurs remèdes. Mais, c’est à condition qu’il y consacre chaque jour une heure, car il sait ainsi qu’il s’en occupe un peu régulièrement. Mais s’il ne s’en occupe que rarement dans l’année, à plus forte raison une seule fois par an, ou après plusieurs années, comment pourra-t-il réparer d’un seul coup ses grands défauts ? Il n’est donc pas surprenant qu’il soit découragé !
 
Il faut lire le chapitre “Apprendre à s’isoler” (au sous-titre “Chaque jour, Chabath”) [dans un prochain article] où nous rapportons l’histoire d’une substitution d’enfants. Comment le fils du roi et celui de la servante reconnurent leurs fautes et les regrettèrent dans un moment de calme et de tranquillité d’esprit.
 
En vérité, ils étaient désespérés et ne savaient comment réparer leurs grandes transgressions. Le vrai fils du roi revint à son ivrognerie et le vrai fils de la servante reprit les affaires du royaume. Mais comme nous l’avons expliqué, dès leur premier examen de conscience, ils s’effrayèrent de l’importance de leurs fautes et ne surent comment les réparer. Cependant, s’ils avaient effectué un examen de conscience quotidien, ils auraient trouvé très certainement la force de caractère pour faire face à tout problème, prier, se confesser, etc. et enfin mériter de tout corriger.
 
Par conséquent, l’homme ne doit pas seulement se repentir occasionnellement, après de longues périodes, mais il doit chercher à revenir à Hachem chaque jour, afin de vivre constamment dans le repentir. Ceci explique l’erreur de ceux qui ont tenté de pratiquer l’hitbodédouth, puis l’ont abandonné immédiatement. Certes, ils se sont justifiés en disant que l’isolement les déprimait, mais ils n’ont pas considéré l’hitbodédouth avec la simple foi qui consiste à réaliser la volonté divine avec innocence et simplicité journellement et sans départir. Ils voulaient avant tout faire un essai.
 
Ils pratiquèrent donc l’hitbodédouth une ou plusieurs fois, mais après une période prolongée et ils s’affolèrent à la brusque révélation de leurs défauts, car ils n’avaient pas préparés au préalable les outils aptes à réparer ce qu’ils allaient voir. La prière et la causerie journalières de l’homme avec Hachem permettent à l’homme de tout réparer ! Il s’agit de construire et de recevoir les outils du repentir, grâce à un examen de conscience journalier, comme nous l’avons expliqué.
 
Si on abordait le problème avec simplicité, en obéissant aux justes et en pratiquant une heure d’isolement par jour, on ne s’affaiblirait pas, mais on recevrait au contraire un grand renforcement spirituel. Car rien ne renforce davantage l’âme qu’un examen de conscience quotidien où on traite de ses défauts et répare ses actions.
 
Le pouvoir de l’assiduité
 
On peut encore expliquer l’importance de l’isolement quotidien de différentes façons. Par exemple, l’homme doit consacrer un certain temps pour remercier Hachem de Ses bontés. Ici aussi, il ne suffit pas de remercier de temps à autres Hachem de Ses bienfaits, mais il faut Le remercier chaque jour.
 
Remercier journellement est plus facile, pour les raisons suivantes :
 
a. Sans remerciement quotidien, l’homme est dominé parla matérialité, ses yeux s’assombrissent et ne peuventreconnaître les bienfaits du Créateur. Ce qui n’est pas lecas lorsqu’on remercie le Créateur chaque jour pour Sesbienfaits : c’est alors qu’on vit et respire réellement lebien et les bontés du Créateur.
 
b. Lorsque l’homme ne remercie qu’occasionnellement, il ajourne tous les bienfaits reçus quotidiennement. Comment peut-on remercier occasionnellement pour tous les bienfaits prodigués chaque jour ? Mais lorsqu’on pratique journellement une heure d’hitbodédouth, on peut facilement remercier pour tous les bienfaits qu’on a reçus du Créateur.
 
De même, l’homme doit confesser ses fautes et il n’est pas suffisant de se confesser et prier occasionnellement pour les réparer, mais il doit le faire chaque jour. Ici aussi la matérialité risque de subjuguer l’homme, en particulier lorsque le joug des fautes insensibilise son coeur. Pour ce qui est de la deuxième raison, il est plus facile de se confesser chaque jour, car il suffit alors de se confesser sur la journée écoulée ; plutôt que d’attendre longtemps avant de le faire, car alors les dettes s’accumulent et la plupart tombent dans l’oubli.
 
À suivre…

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