Le pouvoir de l’assiduité

L’hitbodédouth atteint un niveau supérieur à tous les autres. Il faut seulement fixer une heure et s’isoler dans une chambre ou dans un champ...

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

On peut encore expliquer l’importance de l’isolement quotidien de différentes façons. Par exemple, l’homme doit consacrer un certain temps pour remercier Hachem de Ses bontés. Ici aussi, il ne suffit pas de remercier de temps à autres Hachem de Ses bienfaits, mais il faut Le remercier chaque jour.
 
Remercier journellement est plus facile, pour les raisons suivantes :
 
a. Sans remerciement quotidien, l’homme est dominé parla matérialité, ses yeux s’assombrissent et ne peuventreconnaître les bienfaits du Créateur. Ce qui n’est pas lecas lorsqu’on remercie le Créateur chaque jour pour Sesbienfaits : c’est alors qu’on vit et respire réellement lebien et les bontés du Créateur.
 
b. Lorsque l’homme ne remercie qu’occasionnellement, il ajourne tous les bienfaits reçus quotidiennement. Comment peut-on remercier occasionnellement pour tous les bienfaits prodigués chaque jour ? Mais lorsqu’on pratique journellement une heure d’hitbodédouth, on peut facilement remercier pour tous les bienfaits qu’on a reçus du Créateur.
 
De même, l’homme doit confesser ses fautes et il n’est pas suffisant de se confesser et prier occasionnellement pour les réparer, mais il doit le faire chaque jour. Ici aussi la matérialité risque de subjuguer l’homme, en particulier lorsque le joug des fautes insensibilise son cœur. Pour ce qui est de la deuxième raison, il est plus facile de se confesser chaque jour, car il suffit alors de se confesser sur la journée écoulée ; plutôt que d’attendre longtemps avant de le faire, car alors les dettes s’accumulent et la plupart tombent dans l’oubli.
 
Une condition indispensable
 
Ainsi notre saint Maître nous ordonne d’une façon univoque, de pratiquer l’hitbodédouth chaque jour, sans départir ; et ceux qui l’écoutent savent que l’hitbodédouth est comme de l’oxygène pour les poumons. On apprend de l’enseignement de notre Maître que l’hitbodédouth est la première condition pour vivre le judaïsme. Il a établi une fois pour toutes, qu’il est impossible d’être un bon juif sans une heure journalière d’hitbodédouth. Selon sa sainte expression (Liqouté Moharan 1:100) : « Du plus grand et jusqu’au plus petit, il est impossible d’être une bonne personne sans hitbodédouth. »
 
L’obligation d’effectuer au moins une heure d’hitbodédouth par jour est rapportée dans plusieurs livres de grandes personnalités juives, et dans plusieurs causeries de notre Maître.
 
Voici ce qui est écrit dans Liqouté Moharan (1:25) : « L’hitbodédouth atteint un niveau supérieur à tous les autres. Il faut seulement et en dépit de tout, fixer une heure ou plus, et s’isoler seul dans une chambre ou dans un champ ; puis exprimer des arguments et des justifications devant le Créateur ; avec grâce, persuasion et apaisement ; demander et implorer Hachem béni soit-Il, qu’Il l’amène vraiment à Son service. Ces causeries et prières seront dites dans la langue vernaculaire. »
 
En nous ordonnant une telle conduite, notre saint Maître nous a rendu vraiment un grand service car, comme nous l’avons déjà écrit plus haut, si l’homme ne s’impose pas, sans départir, une telle conduite pour rompre avec le train-train quotidien de la course pour la vie, pour consacrer une heure à méditer sur ses actions, il pourra continuer sans réfléchir un seul instant à la finalité de la vie et sans réparer ses fautes passées. Et pour peu qu’il continue à commettre de grandes fautes, il ne trouvera jamais le loisir et la tranquillité d’esprit pour s’en rendre compte et les réparer.
 
L’examen de conscience
 
Dans la Guémara (Baba Batra, 78), nos Sages de mémoire bénie commentent ces versets (Nombres 21:27) : « C’est ainsi que les chantres (en hébreu, Mochlim, littéralement, ‘les dominateurs’) disaient : ‘Venez à ‘Hechbon (nom de ville signifiant littéralement, ‘comptes’) ! Cité de Si’hon, qu’elle se bâtisse et s’affermisse. Car un feu a jailli de ‘Hechbon, une flamme de la ville de Si’hon, qui a dévoré le mont de Moav…’ Rav Chemouel bar Na’hman dit au nom de Rabbi Yo’hanan : Que signifie ‘C’est ainsi que les chantres disaient : Venez à ‘Hechbon’? »
 
Les Mochlim sont les justes qui subjuguent leur mauvais penchant et donnent ce conseil : « Venez à ‘Hechbon’ ! » Venez faire les comptes de ce monde : calculez la perte d’un commandement et sa récompense, puis la rétribution d’une faute et sa perte. La Guémara nous enseigne que ceux qui veulent dominer leur mauvais penchant, doivent simplement faire le compte de leurs bonnes actions et de leurs fautes : que perd-on dans ce monde lorsqu’on accomplit un précepte ?
 
Au contraire, quelle belle vie gagne-t-on ! On doit faire aussi le compte inverse : quel est le profit et le plaisir de la faute comparés à la grande perte qu’on subira plus tard ! Chaque individu faisant un tel compte verra de suite qu’il a tout à gagner à accomplir un commandement. Car il en jouit déjà dans ce monde, il est heureux et son âme est satisfaite. À plus forte raison dans le monde futur, où il verra la grande lumière de chaque précepte accompli ici-bas et ce qu’il mérite pour chaque bonne action accomplie. Car que peut-on dire d’autre ? Qu’on perd la jouissance de ce monde pour un précepte ?
 
Chacun sait qu’aucune jouissance en ce bas monde ne possède une moindre valeur, ainsi que le vide éprouvé après avoir recherché les plaisirs de ce monde. Mais même si on a pu atteindre ce but, on connaît bien le terrible et amer sentiment de la jalousie et de la compétition de ce monde.
 
Notre Maître raconte une parabole à ce propos : le mauvais penchant est comparable à un homme courant dans la rue le poing fermé, comme s’il tenait un trésor. Tout le monde court après lui pour recevoir ce qu’il cache dans sa main. Finalement, après qu’ils aient passé toute la journée à courir après lui, il ouvre la main et montre sa main vide à ses poursuivants. Il s’est joué d’eux et leur a fait perdre leur temps.
 
Il en va de même pour tous les désirs terrestres, et si l’homme a renoncé à un désir quelconque pour accomplir un commandement, il ne perd rien en échange, au contraire. À présent, nous avons déjà expliqué la moitié du calcul : la perte d’un commandement est nulle. On ne perd rien à accomplir un précepte !
 
Il nous reste à expliquer la seconde moitié du calcul : la récompense du commandement. Car il est dit : la perte du précepte et sa récompense : la récompense d’un commandement est incommensurable non seulement dans le monde futur, car déjà dans ce monde l’homme jouit du bien-être grâce au mérite des commandements accomplis et il éprouve un grand plaisir à chaque précepte réalisé.
 
Voici la suite de ce compte : il faut calculer la récompense de la faute et sa perte. Il suffit d’effectuer pratiquement son examen de conscience pour se rendre compte qu’on n’a rien gagné d’une faute commise. La transgression ne laisse derrière elle qu’une amertume et une obscurité enveloppante. L’homme se fait des illusions, puis se retrouve sans rien. Voici le résultat du calcul : quelle perte immense !
 
Pas seulement dans le monde futur où il devra être jugé et puni pour sa faute, mais déjà dans ce monde où il perd tout bien-être et le plaisir de l’union avec Hachem ; et il n’existe pas de plus grande perte que celle-ci. Il s’ensuit que la raison principale amenant l’homme à s’égarer et à s’éloigner d’Hachem, est son éloignement de l’examen de conscience.
 
Nous en déduisons une grande règle : s’approcher de l’examen de conscience revient à s’approcher d’Hachem. S’éloigner de l’examen de conscience, revient à s’éloigner d’Hachem. La voie de la Tora propose à l’homme une bonne vie, la paix conjugale, de bons enfants, une subsistance gagnée dans le calme et dans la droiture, etc. En résumé, la Tora offre vraiment à l’homme le bonheur dans ce monde, tandis que les désirs et les fautes sont des stupidités qui laissent l’homme vide et abusé. Car après les promesses de « monts et merveilles », il réalise tristement qu’on l’a trompé et qu’il n’a rien reçu.
 
Pourtant, selon l’explication rapportée plus haut, on comprend que seul celui qui consacre du temps à son examen de conscience, peut éviter les mensonges et les illusions de ce monde ; mériter la vie authentique et ressentir la félicité de la vie de la Tora.
 
À suivre…

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