Voici une parabole qui illustre à quoi ressemble un homme qui ne croit pas en ce fondement, qui ne croit pas en cette foi authentique, qu’Hachem est Clément et Bienveillant, qui ne croit pas en ces mots de la prière, récités trois fois par jour : « Tu es Bon, car Ta clémence est perpétuelle, Tu es Clément car Ta bonté est infinie » : Le fils d’un célèbre richissime d’une certaine ville va pieds nus, affamé, malade et en haillons. Lorsqu’on lui demande : « N’es-tu pas le fils du richissime de la ville ? », il répond : « Oui, c’est moi. »
Alors on insiste : « Pourquoi alors as-tu l’air si misérable ? Pourquoi ne demandes-tu pas à ton père le richissime qu’il te donne des chaussures, de nouveaux vêtements, de la nourriture, etc. ? Rien ne lui manque et il sera très heureux que son fils n’ait pas l’air si misérable. » Que répond le fils ? « Je n’ai pas le temps de demander à mon père. » Bien entendu, en entendant une telle réponse, les gens de la ville secouent leur tête avec compassion et pensent : « Le pauvre ! Il n’a plus toute sa tête… »
D’après cette parabole, on comprend qu’en fait, c’est le monde entier qui a perdu la tête, car personne ne s’adresse au Père céleste pour demander la satisfaction de ses besoins. Les gens errent ainsi traînant leurs tares, affamés, assoiffés, malades, en haillons, etc. Pourtant, le monde entier a un Père céleste, qui est « le richissime de la ville. » Il est le Tout-Puissant, il est Clément, et ne créa le monde que dans cette finalité : pour qu’on Lui demande de combler les manques.
Il est Clément et répond aux demandes, et c’est pourquoi on L’appelle par Son attribut – Clément. Voilà donc le vrai fondement de la foi : croire en la clémence d’Hachem. Et celui qui se renforce dans cette foi – qu’Hachem est Clément et Bienveillant, que Sa clémence est sans borne et qu’Il écoute inconditionnellement les supplications de chacun – est forcé de changer radicalement sa vie !
La conséquence pratique est la suivante : chacun doit beaucoup prier pour croire au verset de la Tora, qu’Hachem l’écoute inconditionnellement. Voici ce qu’il doit demander :
« Maître du monde, donne-moi la foi que Tu m’écoutes toujours lorsque je Te supplie. » L’essentiel est de ne jamais oublier de s’adresser à Hachem au nom de Sa généreuse clémence, car dès que l’homme s’imagine que quelque chose lui revient de droit, il a déjà enfreint un interdit.
Des paroles de supplications
Voici ce que dit le Choul’han Aroukh (Lois de la prière, 98), sur les modalités de la prière : « L’homme doit prier en suppliant, comme un pauvre au seuil de la porte, mais doucement et sans que cela apparaisse comme une corvée » – L’homme doit prier comme un pauvre demandant doucement et en suppliant parce qu’il sait qu’il n’est pas digne de recevoir l’aumône ; et non à la façon des riches qui exigent avec insolence, comme il est écrit (Proverbes 18:23) : « Le riche répond avec insolence. »
On ne doit pas non plus prier pour se débarrasser d’un fardeau, comme si la prière était une punition, mais on doit avoir la foi que le plus grand cadeau offert à l’homme dans sa vie, consiste à pouvoir implorer le Roi des rois, Clément et Bienveillant, qui peut répondre à tous nos besoins, pour peu qu’on se contente de demander un don gratuit.
Le Biour Halakha commente cette loi de la façon suivante : « On doit faire très attention à prier en suppliant car autrement, selon l’avis de certains décisionnaires, on doit recommencer sa prière. »
L’auteur du Michna Beroura explique : « Cela signifie qu’on doit prier doucement, en suppliant, comme quelqu’un qui se prend en pitié, et penser qu’il n’existe aucune créature, ange, astre ou étoile, à part Hachem béni soit-Il, qui puisse répondre à son besoin. » C’est-à-dire que personne ne peut aider l’homme, sauf Hachem.
Voici ce qu’écrit notre maître, rabbi Yossef Caro, à la suite de cette loi (§ 5) : « On ne doit surtout pas penser être digne que le Saint béni soit-Il satisfasse notre demande parce qu’on a prié avec toute l’intention requise, car c’est au contraire le meilleur moyen de se faire rappeler nos fautes (on vérifie les actions de celui qui est si sûr de lui). Il faut au contraire vouloir que le Saint béni soit-Il exauce notre prière par pure bonté, en se disant : « Qui suis-je pour implorer le Roi des rois, le Saint béni soit-Il : une créature pauvre et méprisable ? Seule la grande bonté, avec laquelle Il dirige toutes Ses créatures peut m’aider’. »
En d’autres termes, il est interdit à l’homme de penser que sa prière est digne d’être acceptée, parce qu’il l’a prolongée, ou prononcée avec une très grande concentration. Car c’est l’occasion d’ouvrir les Livres au tribunal céleste pour vérifier si on est réellement digne et qu’on y découvre une multitude de dettes et de fautes, qu’une vie ne suffirait pas à rembourser et réparer une seule d’entre elles. Au contraire, chacune d’elles voudra être réglée et dira : Puisqu’il prétend que cela lui est dû, le Saint béni soit-Il dira aussi que cela Lui est dû…
Nous avons cité ces textes afin que ce fondement soit bien clair pour tous : lorsqu’on vient implorer le Créateur avec une quelconque requête, on ne doit la présenter qu’au nom de la Clémence divine, qui est la seule raison de la Création du monde, car Hachem a créé le monde par compassion pour Ses créatures et pour être bienveillant envers elles.
Ainsi, que ce soit pour les trois prières journalières, la lecture des Psaumes, pour d’autres requêtes et supplications écrites et à plus forte raison pour l’hitbodédouth, il faut se souvenir de cette règle : l’homme doit se tenir devant le Créateur du monde et Le supplier de son manque de vertus et de connaissance, des souffrances de son âme, etc. et ne pas abandonner sa prière et sa supplication avant d’être sauvé.
On doit toujours se demander : « Pourquoi suis-je comme ce fils de riche dont nous avons cité la parabole plus haut, affamé et en haillons ? J’ai un Père céleste. Je pourrais être un juste parfait et mériter tous les saluts, pourquoi ma bouche se ferme-t-elle ? Comment Hachem me prodiguera-t-Il Ses bienfaits ? »
Hachem prodigue tout d’après la parole de l’homme. Car c’est la parole qui construit les récipients aptes à recevoir le salut et l’abondance. C’est elle qui ouvre les canaux de l’abondance, dans les domaines spirituels et matériels. La bouche fermée est chez l’homme le seul handicap qui l’empêche de parvenir au salut dont il a besoin.
On doit donc toujours se souvenir de ce verset : « Je l’écouterai, car Je suis Clément » et croire en ce grand fondement. C’est alors qu’on commencera à supplier, implorer, solliciter, prier, jusqu’à la satisfaction de sa demande. Il est nécessaire de supplier beaucoup pour soi-même, de croire qu’Hachem est Clément, car tout le salut en dépend.
À suivre…
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