Pension complète

Hachem nous a donné la vie et tout ce dont nous avons besoin pour vivre : un logement, des vêtements, de la nourriture… En d’autres termes, D-ieu nous offre la pension complète.

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le Rav Shalom Arush

Posté sur 06.04.21

Une personne avec émouna (foi) n’est pas avare. Elle croit et a confiance en Hachem et pas en son argent. Une personne avec émouna connait cette règle absolue dans le monde : l’individu n’est pas éternellement attaché à son argent. Dans tous les cas, c’est l’homme qui perd son argent ou l’argent qui se subtilise à l’homme !

Par conséquent, si une personne dépend de son argent, elle dépend de quelque chose qu’elle perdra un jour ou l’autre. Ceci s’explique pour une des deux raisons suivantes :
 
L’argent quitte la personne
 
Nous constatons cela tous les jours : les personnes courent après l’argent et passent leur vie entière à essayer d’en gagner encore plus, toujours plus. Elles consacrent beaucoup d’efforts à le conserver du mieux qu’elles peuvent pour – en fin de compte – tout perdre et mourir endettées ! La seule chose qu’elles laissent à leurs héritiers est de l’argent à rembourser, avec toutes les difficultés que cela représente.
 
La personne quitte son argent
 
Cela arrive un jour ou l’autre : nous perdons tous notre argent. Cela est une vérité incontournable. Qu’il s’agisse de la mort ou de la maladie, nous ne pouvons pas profiter de notre argent pour toujours. Nous voyons cela fréquemment chez les personnes les plus riches du monde : elles aussi meurent ou sont atteintes d’une maladie qui les atteint dans leur capacité d’apprécier leur fortune.
 
Mêmes les détenteurs des grandes fortunes le reconnaissent : la santé est plus importante que tout. Détenir une grande somme d’argent ne permet pas d’éviter les différentes souffrances et douleurs de la vie. L’ironie est que le nombre extrêmement important d’heures que ces personnes travaillent explique le plus souvent leur état de santé et elles doivent travailler encore plus pour se soigner !
 
Pension complète
 
Une personne avec émouna sait avec certitude qu’Hachem lui a donné la vie et que c’est également le Maître du monde qui lui donne tout ce dont il a besoin pour vivre : un logement, des vêtements, de la nourriture… En d’autres termes, cette personne sait que D-ieu lui offre la pension complète.
 
Par conséquent, un tel individu sait – sans le moindre doute – qu’aussi longtemps que le Créateur lui prête vie, Il lui fournira également de quoi vivre. D’autre part, lorsqu’Hachem décide que le temps est venu pour cette personne de quitter ce monde, tout l’argent du monde ne l’aidera pas à changer son heure. Jusqu’à ce jour, une personne a-t-elle déjà réussi à soudoyer l’ange de la mort afin d’obtenir un surplus de quelques années ?
 
C’est pour cela qu’une personne qui a l’émouna a une vie tranquille et calme. De fait, elle sait que le Tout-Puissant est le Dirigeant suprême et qu’Il prend soin de toutes Ses créatures.
 
Notre joie donne du plaisir à Hachem
 
Une personne qui a l’émouna croit fermement que Celui qui lui a donné de l’argent aujourd’hui, peut également le lui reprendre demain. Par conséquent, elle n’a nullement peur de dépenser ce qu’elle possède déjà. Non seulement elle n’est pas avare, mais elle est heureuse de se servir de son argent pour toutes sortes de raisons. Cette personne croit en D-ieu et elle sait que c’est pour cette raison que le Créateur lui a donné l’argent qu’elle possède : afin de l’utiliser.
 
D’autre part, la personne qui n’a pas l’émouna éprouve de la peur lorsqu’elle pense à son argent. Sa crainte est qu’un jour ou l’autre, il lui en manque. C’est en pensant à ce type de personne qu’il est écrit : “Une personne qui a de l’argent dans son panier et qui dit : ‘Qu’aurai-je demain ?’ fait preuve d’une petite émouna.” (Sota 48b)
 
Nous devons comprendre que le Créateur Lui-même ressent un grand plaisir et une joie immense lorsque nous utilisons notre argent avec plaisir. À quoi cela peut-il être comparé ? À un père qui donne de l’argent à son cher fils afin que celui-ci puisse en profiter et qu’il lui manque rien.
 
Si ce père constate que son fils utilise son argent et achète les choses qui lui manquent et qu’il s’en sert pour aider les moins fortunés que lui, il ressent une grande satisfaction. De fait, il est évident que chaque père est heureux si son fils l’est. De plus, le fils aussi est joyeux : il sait que son père l’aime et qu’il désire ce qu’il y a de mieux pour lui. Lorsque le père constate que son fils croit en lui, il en profite pour lui donner encore plus d’argent !
 
Cependant, si le père voit que son fils vit dans la pauvreté et dans l’insuffisance et qu’il n’éprouve aucune satisfaction de l’argent qu’il lui a donné, il se sent désolé et pense : “Pour quelle raison lui ai-je donné de l’argent ? N’est-ce pas pour qu’il vive d’une façon confortable et qu’il en éprouve du plaisir ? Pourquoi vit-il donc dans la pauvreté et dans le besoin ?”
 
Il en va de même avec le Créateur qui est notre père au Ciel. Lorsqu’il donne de l’argent à une personne, c’est pour que celle-ci en profite et en fasse profiter les autres. Voici l’essence de la Volonté divine : que nous utilisions notre argent dans la joie. C’est une telle attitude qui procure à Hachem une grande joie.
 
D’autre part, s’il a été décrété que certaines personnes doivent être pauvres, cela aussi est la volonté de D-ieu. Dans ce cas, il faut avoir la certitude que ceci est également pour leur bien. Cependant, pour celles dont le décret est d’une différente nature – et qui possèdent de l’argent – leur avarice envers elles-mêmes et les personnes de leur entourage est la source d’une grande souffrance pour Hachem. Leur vie de privations et de difficultés n’est pas ce que D-ieu désire pour elles.
 
Des dépenses reconnues
 
Lorsqu’une personne dépense son argent pour une mitswa – ce qui inclut l’argent qu’elle utilise pour sa femme et ses enfants – elle révèle en même temps sa confiance en Hachem. De fait, elle affiche qu’elle a plus confiance en D-ieu qu’en son propre argent. Elle sait qu’en utilisant son argent en faisant la Volonté divine, aucun évènement d’une nature négative ne peut l’atteindre.
 
Lorsqu’une personne donne la tsédaqa (la charité), on considère qu’elle prête son argent à D-ieu. De fait, il est écrit (Proverbes 19 :17) : “Donner au pauvre c’est prêter à D-ieu, qui paie à chacun son dû” ; cela signifie que lorsqu’une personne vient en aide à celles qui sont dans le besoin – et qu’elle leur donne la tsédaqa – elle ressemble à une qui prête son argent au Tout-Puissant. Dans ce cas, il est évident que le Tout-Puissant doit le lui rendre, comme un emprunteur doit rendre l’argent qu’on lui a prêté.
 
Ceci est une des raisons pour lesquelles une personne qui donne le ma’asser (10% de ses revenus à la tsédaqa) s’enrichit [en hébreu, les mots “ma’asser” et “’ocher” possèdent la même racine.] Dans la mesure où elle aide les autres avec son argent, Hachem l’aidera en utilisant le même moyen.
 
Nos Sages nous ont appris que toute personne qui éprouve de la compassion pour les créatures de D-ieu recevra la compassion céleste. De la même façon, toute personne qui se comporte avec cruauté envers son entourage se voit affliger un décret céleste cruel à son égard. Cela correspond au concept bien connu de “mesure pour mesure.” Dans le cas de cette personne, il est certain qu’elle vivra dans des grandes difficultés et douleurs : sa cruauté en sera à l’origine. Une de ces douleurs est qu’elle ne pourra pas profiter de son argent.
 
Ainsi, nous comprenons de tout cela qu’une personne qui à l’émouna (la foi) est heureuse et joyeuse de dépenser ce que la Volonté divine lui a accordé.     
           
À suivre…

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