Un manteau dans le froid

Un Hassid raconte comment un jour sa femme lui donna une belle leçon de ‘Hessed…

« Un jour, en rentrant du travail, ma femme vit une femme mendier. En plus de l’argent qu’elle lui donna, elle s’intéressa alors à son histoire et tenta de la réconforter. Il s’avéra qu’il ne s’agissait pas d’une femme ordinaire : son mari s’était ruiné lors d’une transaction ratée, ce qui les obligea à quitter subitement leur propriété après que celle-ci leur ait été confisquée avec tous leurs biens. Entièrement dépouillée, elle se vit contrainte de se mettre à mendier, et ce presque tous les jours. Ma femme la croisait quasiment tous les jours au même endroit et à la même heure. Un jour, il faisait terriblement froid dehors. Ma femme l’aperçut faire la manche dans un froid glacial sans manteau, à peine un gilet posé sur les épaules. Elle lui demanda pourquoi elle ne portait pas de manteau. Elle répondit, les mains tremblant de froid qu’elle n’avait tout simplement pas froid. Ma femme ne pouvait pas s’imaginer aller travailler dans un endroit chauffé et confortable, alors que cette dame risquait à tout moment de tomber malade. Elle retira alors quasi instantanément son manteau et lui tendit. Cette dernière refusa en premier lieu. Mais ma femme, connaissant son histoire, insista lourdement. Elle comprenait que cette dame avait vraiment besoin de ce manteau. Le soir, quand elle me raconta toute l’histoire, je lui demandais pourquoi elle lui avait donné le sien, cette femme aurait très bien pu s’acheter un manteau de seconde main…Mais elle refusa de m’écouter : comment pouvais-je imaginer laisser une femme dans ce froid même un seul jour. “Je peux me débrouiller de chez moi pour travailler avec une veste mais elle, elle est toute la journée dans la rue ! Comment peut-on laisser une femme comme cela, d’autant plus qu’il y a peu de temps elle avait encore un statut de « riche ». Le lendemain, je reçus un appel téléphonique de l’étranger d’un ami de longue date à qui je n’avais pas parlé depuis longtemps. Au milieu de la conversation, il me dit soudain :

« Maintenant il fait froid en Israël, n’est-ce pas ? Je veux que tu achètes à ta femme un bon et chaud manteau, je vais te faire un virement de quatre cents dollars tout de suite sur ton compte à cet effet » Je ne comprenais pas d’où cela venait, nous n’avions parlé à personne de cette histoire de manteau, et cela n’avait aucun rapport avec notre conversation… J’ai ainsi vu comment D.ieu voit tout, sait tout et s’occupe de toutes Ses créatures avec miséricorde. Avec cet argent, ma femme a acheté deux manteaux, et avec le reste de l’argent elle a acheté des tricots et des vestes chaudes pour la dame… Depuis, cette histoire j’ai compris que je ne devais plus m’immiscer dans les actes de ‘hessed de ma femme… »