Quel bonheur d’être juif !

Si les parents travaillent leur propre bonheur, qu’ils dansent, qu’ils chantent et qu’ils sont pleinement heureux...cela s’imprime et s’imprègne à l’intérieur des enfants

4 Temps de lecture

le Rav Shalom Arush

Posté sur 17.03.21

Extrait du livre «Le jardin de l'éducation» à bientôt paraitre.

Il est une chose que n’importe quelle personne dotée d’intelligence comprend. Si l’enfant grandit dans une atmosphère où les parents sont tristes et déprimés, celui-ci croit bien vite que ce n’est pas merveilleux d’être juif. Il a une preuve irréfutable au fait que le judaïsme n’est pas ce qui l’aménera à son épanouissement dans ce monde-ci, tout simplement du fait qu’il voit ses parents qui sont « très religieux » et qui sont même « harédim » -« orthodoxes », et qui pourtant, ne sont pas heureux. Pourquoi faut-il donc que lui-même vive ainsi ? Pourquoi est-ce que lui doit-être puni en étant déprimé toute la vie, alors qu’il voit des gens dehors dans le monde du mensonge, qui paraissent à priori tellement heureux et qui profitent de chaque instant de la vie ?

Si les parents travaillent leur propre bonheur, qu’ils dansent, qu’ils chantent et qu’ils sont pleinement heureux et satisfaits de chaque Mitsva qu’ils accomplissent, et qui remercient avec joie et effusion le Créateur pour chaque Mitsva qu’ils ont le mérite d’accomplir, que le père de famille chante des louanges à Hachem, et que la maman elle aussi chante avec joie, cela s’imprime et s’imprègne à l’intérieur des enfants. Ils voient que leurs parents sont heureux et qu’ils ont une vie belle et joyeuse, et d’une manière naturelle, ils aspirent à être comme eux.

C’est pour tout cela que les parents doivent travailler dur sur ce point précis, car c’est là l’essentiel de l’éducation. L’enfant a devant lui des parents enthousiastes et qui remercient Hachem d’être juif, qui s’extasient de chaque Mitsva dans la joie  et les louanges, et c’est ainsi qu’il voit des parents qui sont tout simplement bien dans leur peau, et désire vivre la même vie de plénitude. D’une façon naturelle s’imprègne en eux la reconnaissance que pour une vie comme celle de leurs parents, il faut être comme eux. Mais si l’enfant grandit avec des parents tristes et déprimés, aussi désespérés, et qui se dénigrent et se maudissent, qui disent qu’ils n’ont pas la force de vivre et que tout va mal et que tout est amer, alors que peuvent-ils lui dire pour l’éduquer ? Ils vont lui dire que c’est leur chemin qui est le bon et qu’il faut qu’il le suive ? De toutes les façons, il n’acceptera pas cela parce que c’est totalement contradictoire avec la réalité qu’il voit et qu’il vit au quotidien.

L’enfant est peut-être petit, mais il comprend tout, il ressent tout et il ressent encore plus que le chemin qu’ont pris ses parents ne les a pas conduits au bonheur et à la sérénité. Et il ne veut en aucun cas vivre la même chose. D’autant plus si leur façon de faire est aussi une raison pour lui faire de la peine, pour le rabaisser et le stresser au nom de la Torah et de la crainte, alors il est certain qu’il s’échappe et fuit tout cela comme l’on fuirait le feu qui brûle tout, qu’Hachem nous en préserve.

Le chemin vers la plénitude :

Il est impossible de fuir la réalité. Si l’enfant ne voit pas que les parents suivent une voie qui les mène au bonheur et à la plénitude, il ne suivra pas ce chemin, et c’est quelque chose de primordial à savoir pour toute personne qui représente le chemin de Dieu. Il faut savoir qu’un homme qui marche avec une kippa sur la tête et que l’on voit à son visage qu’il n’est pas heureux, il profane le nom d’Hachem en public. Une personne qui le voit se dit en elle-même que si cette kippa qu’il a sur la tête vaut vraiment quelque chose comme l’affirment tous les religieux et les croyants, et qu’elle est véritablement un trésor comme ils disent, alors celui qui la porte devrait normalement être totalement heureux.

S’il porte une barbe, des péoth, et des tsitsit, et que l’on comprend qu’il est vraiment un Ben-Torah, un fils de la Torah, et que ni il sourit, ni il est joyeux, celui qui le voit pense sincèrement que cette voie n’est vraiment pas une trouvaille exceptionnelle. Pourtant cet homme étudie la Torah et il a vraiment l’air très religieux, et il n’est quand même pas heureux, cela signifie que ce n’est pas le bon chemin.

La valeur de la Emouna et des Mitsvot est tellement grande qu’elle est impossible à évaluer à l’aide du cerveau humain. L’être humain doit ressentir qu’il vaut la peine de vivre une vie très difficile ne serait-ce que pour qu’on lui donne la possibilité d’accomplir une seule Mitsva, ou bien de mettre une kippa sur sa tête, ou d’étudier un seul mot de Torah. Il est content de mériter cela, de mériter cette spiritualité.

Ainsi, si un homme désire apprendre et montrer à ses enfants que son chemin est le bon, il ne pourra pas le faire si il est rempli de tristesse, de déprime. L’enfant n’avalera pas cela. La vie doit être joyeuse et délicieuse, et non pas obscure. Chacun comprend cela, même l’enfant le plus petit . Des parents qui pleurent et se lamentent, et obligent leur enfant à suivre leur chemin, ce dernier ne peut l’accepter en son cœur. De quel chemin veulent-ils parler exactement ? Du chemin qui mène à la dépression ? Vers où veulent-ils emmener leur enfant ?

Loué soit l’homme

L’une des manières de faire passer à l’enfant la joie et le renforcement dans le chemin emprunté c’est de suivre les traces du Roi David, les traces des « louanges ». Dans chaque chose que l’on veut apprendre à l’enfant il faut lui dire : comme c’est bien de faire comme cela ou comme il est bon d’agir ainsi etc. Comme par exemple lorsque l’on réveille l’enfant le matin, on peut le faire d’une manière agressive et avec des critiques : « Allez ! Lève-toi ! Il est tard ! Paresseux ! Jusqu’à quand tu vas dormir ?! », ou bien à la manière du Roi David, avec des louanges dans la bouche : « Comme il est bon mon chéri de se lever pour servir Hachem le créateur du monde ! Sais-tu quelle réussite a celui qui se lève tôt ? Bravo que tu arrives à surmonter ton envie de continuer à dormir et que tu te lèves comme un grand pour servir le Créateur ! Quel mérite d’être juif et de pouvoir se lever afin de servir son créateur ! ».

Un jour, on m’a amené un cas particulier et assez grave. On m’a amené un enfant qui s’était tellement affaibli dans la pratique du judaisme, qu’il avait complètement arrêté de prier. Il s’est fermé hermétiquement et campait sur ses positions si bien qu’il n’y avait plus aucune manière pour l’inciter à prier de nouveau. Il ne voulait rien entendre. Rien n’a servi, c’était comme si que l’on parlait à un mur. Tout cela à cause de quoi ? Parce qu’on l’a toujours forcé et toujours incité à prier sous forme de critique, et qu’on ne l’a pas au contraire encouragé avec des louanges et des bonnes paroles.
 

Ecrivez-nous ce que vous pensez!

Merci pour votre réponse!

Le commentaire sera publié après approbation

Ajouter un commentaire