Une foi en béton armé

Une rescapée des horreurs du 7 octobre raconte son histoire, elle qui est restée 48 h dans un miklat à remercier D.ieu :

“Mon cauchemar commença vers 6h. J’entendis la sirène, chose assez courante dans notre kibboutz. Nous avions alors 15 secondes pour rejoindre le miklat. Je m’y suis alors précipité prenant au passage une bouteille d’eau entamée et une couverture avec moi. Je claquais la porte du Miklat et cherchais à reprendre mes esprits. Je reçevais continuellement des messages de l’avancée des terroristes qui avaient envahi le kibboutz. Je tentais de me ressaisir. Je commençais à me préparer mentalement et physiquement : je partagais le paquet de biscuit en portion : deux pour le matin – deux pour le midi et deux pour le soir avec une gorgée d’eau. Les bruits des coups de feu et des bombes se rapprochaient. C’est alors que j’ai commencé à dire presque sans m’arrêter :”Merci HaChem, Merci Maitre du monde, je Te remercie de me protéger, d’avoir envoyé Tes anges pour me garder, il ne va rien m’arriver. Je sais que mon corps est recouvert de lumière, elle pénètre dans chacune de mes cellules et rend mon corps absolument blindé. Merci HaChem, merci pour tout. Je sais que tout le monde prie pour moi et que Tu me protèges, que Tu envoies Tes anges pour me garder. “

Puis, les terroristes pénètrèrent chez moi. Ils tiraient partout et tentèrent d’ouvrir le miklat. Dans le vacarme des coups de feu et des bombes j’avais retrouvé un cadeau de ma fille qui avait fait Téchouva avec Habad :   une photo du rabbi de Loubavich et un HITAT. Je pris ce Hitat et le scotchais sur mon tricot près de mon cœur en disant : “Merci, maintenant le Rabbi de Loubavitch protège mon cœur et reste à mes côtés. Je sais que ma fille, sa famille et ses amis prient pour moi.” Je sentais mes forces redoubler ; et continuais à répéter des remerciements. Les terroristes tentèrent en vain de défoncer la porte. Mais HaChem qui m’aime m’avait donné l’idée d’y faire mettre une serrure blindée. La bataille ne cessait pas, il y avait des coups de feu, des grenades, un vacarme assourdissant et je répétais inlassablement des remerciements. Ils criaient en arabe…

Puis à un moment donné quelqu’un cria en Hébreu avec un fort accent arabe : “Madame Narkis sortez”! Je ne bronchais pas et continuais à dire : “Merci Hachem que Tu me protèges…”

Ils essayèrent de casser la fenêtre du miklat mais en vain. Chaque minute était un miracle. Mon fils m’envoya un message : “Je viens te secourir, envoie ta localisation”. Je lui envoyai mais les bruits redoublèrent, le miklat entier tremblait, mais ils n’arrivaient pas à l’ouvrir. Je disais merci et encore merci… Puis, il y eut un calme durant plusieurs heures, j’ouvris la fenêtre pour enfin respirer de l’air, puis je ne sais pas comment j’ai pu sauter par la fenêtre et me suis mise à courir, pieds nus sur les pierres…Je vis une bouteille d’eau et remerciais D.ieu pour encore un autre miracle, j’en bu la moitié, j’étais extenuée…

Je vis un petit scooter avec les clés dessus et l’enfourchais. J’arrivais enfin à l’entrée du kiboutz. Les soldats ne comprenèrent pas d’où je venais. En fait l’armée, avait combattu douze terroristes chez moi et ne savait pas que j’étais dans le Miklat ! C’est à cause de cette même bataille qui eut lieu dans ma maison, qu’ils n’avaient pas laissé rentrer mon fils dans le kibbouts. HaChem aime Son peuple ! “