Un secret réjouissant
L'humanité tente de démêler une longue liste de petits et grands secrets. Pas étonnant que la joie en fasse partie !
L’humanité tente de démêler une longue liste de petits et grands secrets. Pas étonnant que la joie en fasse partie ! Et en quoi est-elle le secret le plus réjouissant qui soit ? Le Rav Chalom Arouch nous explique…
L’humanité tente de percer bien des secrets, pas étonnant que la joie fasse partie de la liste.
On se doit d’être joyeux, mais il faut d’abord comprendre plusieurs choses. La emouna (la foi) nous dit que rien n’est mauvais dans le monde, que le Créateur est bon, procure du bien et fait le meilleur pour le monde entier, pour le peuple d’Israël et pour chaque personne en particulier. C’est une assez bonne raison pour se réjouir, malgré tout ce que nous traversons. J’ai écrit dans le livre Le jardin de la foi que la emouna, c’est être « heureux de son lot » -dans tout ce que vit la personne, et c’est un point que nous devons intérioriser, intégrer et encrer en nous, comme il est dit « tu t’es renforcé et tu as tout fait avec emouna ».
Par conséquent, seul celui qui mérite de comprendre ce qui est bon dans ce monde peut se réjouir de tout ce qui lui arrive.
La nature humaine est de vouloir acquérir ce qui nous semble bon, ou ce qui peut nous apporter du bien. Ainsi quand on y arrive, la plupart du temps, on est content. Mais si on ne parvient pas à réaliser nos désirs, on devient triste. Très souvent, parce que l’homme manque de sagesse, il croit que l’argent le rendra le plus heureux une bonne situation, une nouvelle voiture, ou tout autre désir ou envie qui lui passe par la tête, et une fois la chose acquise, il sera satisfait et ne voudra plus rien d’autre.
C’est comme un petit enfant qui veut des bonbons et des glaces, persuadé que c’est la meilleure chose pour lui, mais ses parents, savent que c’est mauvais et évitent de lui en donner, l’enfant pleure et crie sa déception. Le rôle des parents est de lui apprendre, de lui expliquer ce qui est vraiment bon pour lui, afin qu’il évite ces sucreries .
Il en est de même pour l’homme. S’il savait que le bien ultime est de se rapprocher du Créateur, cela sera son unique désir. Et plus il en sera conscient, plus son désir sera plus grand. C’est le moment de se poser, de réfléchir et de se demander : qu’est-ce que je veux ? Dans quel but HaChem m’a-t-il créé ? Après tout, Il veille sur chacun et donne tout ce dont on a besoin pour atteindre son but… Donc selon cette vérité, il n’y a pas de mal dans le monde. Celui qui a la emouna que le Créateur est celui qui veille sur lui et l’amène à atteindre son but dans la vie, comprend immédiatement que toute forme de manque ou de difficulté qu’il traverse –problèmes de parnassa (subsistance), mariage tardif, maladie etc.- est la meilleure chose qui puisse lui arriver. Pourquoi ?
Car le Créateur voit que cette personne ne peut pas atteindre son but, c’est-à-dire une foi complète, sans en passer par telle ou telle situation –les conditions, les manques, et les difficultés qui l’accompagnent. Ainsi, chaque difficulté vient t’aider à atteindre ton but, est-ce donc bon ou mauvais ? La réponse est évidente.
Et puisque l’humanité veut percer le secret de la joie, le voilà : un homme porteur d’une telle emouna est joyeux en permanence ! Sa seule volonté est de se réaliser ; et s’il n’y parvient qu’en traversant des manques, il s’en réjouit ! C’est là le sens du verset « Yitro se réjouit pour tout le bien… ». De quoi s’est-il réjoui ? Nos sages de mémoire bénie expliquent que des rumeurs sont arrivées à lui, il a entendu parler de l’ouverture de la mer rouge et de la guerre contre Amalek. C’est-à-dire pas seulement des miracles que le peuple d’Israël a vécus, mais aussi des difficultés, des épreuves et des guerres ; et de tout cela, il s’est réjoui. Pourquoi ? Parce qu’il savait que tout cela avait un but : « Yitro se réjouit pour tout le bien que Hachem fit à Israël, en ce qu’Il le délivra de la main de l’Egypte. » La Torah témoigne qu’il a eu le mérite d’atteindre une foi complète, une joie même dans les difficultés et les obstacles que le peuple d’Israël a traversés.
« Toutes les tribulations que vous avez rencontrées en chemin » Yitro avait atteint un tel niveau de foi qu’il comprenait que tout est pour le bien ! Il remercia donc le Créateur et se réjouit, car il avait compris que pour sortir d’Egypte, non seulement physiquement mais aussi spirituellement, il faut atteindre un degré où tout nous réjouit. Et si une personne a le mérite de savoir que c’est le bien authentique dans ce monde, elle est capable de se réjouir toute sa vie.
Les difficultés, les épreuves : cela fait partie de la vie, réjouissez-vous en ! Il est impossible de se réaliser ou de se rapprocher du Créateur sans les manques qu’Il nous envoie. Tu ne trouves pas ta moitié ? Tu n’as pas de revenu ? Les dettes te stressent ? C’est la meilleure chose qui puisse t’arriver, c’est ce qui te rapprochera du Créateur et de ton but dans la vie.
Cela me rappelle l’époque où j’avais de grosses dettes. Qu’ai-je fait ? Je me suis réjoui et j’ai dansé toute la journée. Mes amis, qui connaissaient ma situation, me demandèrent avec étonnement pourquoi j’étais si heureux, je leur répondis que la vie était belle, et que tout allait bien pour moi. Ce qui signifiait que j’avais une grosse dette à régler, certes, mais je comprenais que grâce à elle, je pouvais encore plus me rapprocher du Créateur, ce qui est la meilleure des choses. Des dettes ? C’est ce qui pourrait m’arriver de mieux ! C’est de cette manière que chacun devrait dire de ses propres « problèmes » : la vie est belle car je n’ai pas encore trouvé ma moitié, je n’ai pas d’argent etc. L’essentiel est que je me réjouisse de mon lot, de tout ce qui est mon lot : les hauts et les bas, les facilités et les difficultés, les moments délicats et les moments agréables.
Le simple fait de vouloir se rapprocher du Créateur transforme ce monde en paradis. Les obstacles rapprochent l’homme de la vérité, et c’est ce que le Créateur attend de tout homme. Le problème est que l’homme fait le fort et ne veut pas vivre avec ce qui lui arrive, mais le Créateur, qui dirige le monde et des mondes infinis, Sait que sans ces difficultés, l’homme ne réussira pas : il ne s’éveillera pas au désir de ce qui est véritablement bien. En outre, si ces obstacles l’éclairent et lui apportent les outils qui lui manquent pour se réaliser, l’en privera-t-Il ? Absolument pas.
La Torah « interrompt » le cours des choses en insérant, en plein processus de délivrance, la paracha de Yitro, alors qu’on s’attend -après la sortie d’Egypte et l’ouverture de la mer rouge- au rassemblement du peuple sur le Mont Sinaï. Mais c’est justement ici qu’elle choisit de nous raconter quelque chose qu’on peut considérer comme « privé » : la rencontre entre Moché et son beau-père Yitro.
Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que cet épisode est porteur d’un enseignement : la foi précède la Torah. Comme nous le demandons dans les bénédictions de la Torah : « et que nous reconnaissions Ton nom, nous et nos descendants, et que nous étudions Ta Torah pour elle-même ». Ce n’est qu’à travers la foi de « connaitre ton nom » que l’on peut étudier la Torah correctement, et l’on doit aspirer à atteindre un degré où l’élève connait le Créateur, et où son seul but dans la vie est de croire en D.ieu béni soit-Il et de Le connaitre.
Quand une personne mérite de vivre ainsi, elle se réjouit de tout, même dans l’épreuve, même quand ça ne va pas comme elle veut, dans la douleur et dans le froid, dans l’abondance ou dans le manque, car c’est exactement ce qu’il lui faut pour se réaliser. Chaque personne, selon ce qu’elle vit, doit se renforcer dans la emouna que tout ce qu’elle traverse est ce qui peut lui arriver de meilleur, et savoir que de chaque difficulté, elle fait un pas de plus sur la route qui la rapproche du Créateur, de son but.
C’est quelque chose que l’âme (la neshama) sait alors qu’elle est encore dans le ciel, avant de descendre dans ce monde, mais dans ce monde (olam, dont la racine est aalama : disparition), cette notion disparait et est cachée de l’homme. Mais quand une personne renforce sa emouna et prend conscience qu’en fait, elle accepte et souhaite ces difficultés qu’elle traverse car elles la rapprochent du Créateur et c’est là le bien authentique de l’âme, elle acquiert la capacité de s’en réjouir. Et toutes les questions que l’on se pose dans ce monde, telles que : « Pourquoi cela m’arrive ? » ne nous viennent que parce que l’on croit que ces choses ne sont pas bonnes pour nous, on se pose donc des questions auxquelles personne ne peut répondre. Mais si l’on comprenait qu’on est là pour se rapprocher du Créateur, on ne se poserait même pas de questions. Car comme dit le juste : « Dans ce monde, pas de réponses. Dans l’autre monde, pas de questions… »
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